Le dernier argument favorable à Kalloud tendrait à signifier que, dans
les pratiques nationales (telles qu’elles sont suggérées par les commentaires
du milieu qui font état ces dernières années de situations de ce type), il
serait de bon ton, de la part des athlètes concernés, de tenter de passer entre
les mailles du filet en esquivant le prélèvement des fluides organiques et en
enfreignant le protocole plutôt permissif qui existerait lors des compétitions
nationales.
Ces arguments de défense n'ont pas atténué la sanction. Le
pouvaient-ils d’ailleurs puisqu’ils ont été formulés à postériori dans les nombreux
discours justificatifs que l’on entend si souvent autour du stade annexe en
dehors de l’enceinte délibérante.
A l’indulgence algérienne
exprimée dans l’article, on peut opposer un sentiment de frustration prononcée chez les dirigeants du club vendéen, le RCV
Les Sables. C’est dans un article publié dans le quotidien régional français « Ouest
France », à la date du 08 octobre 2015, que ces derniers l’ont
exprimé. Une expression tardive car formulée six années après les faits
reprochés à Tayeb Kalloud.
L’expression de colère des
dirigeants français fut dévoilée dans la presse locale. Elle ne visait pas (il
est essentiel de le dire) directement de Tayeb Kalloud. En effet, en 2015, son
nom était alors profondément enfoui dans les oubliettes de la mémoire.
Son nom fut cependant cité, lorsque
celui de Larbi Es-Sraidi fut repéré lors d’une mise à jour de la liste IAAF des
athlètes non habilités à concourir en raison d’une sanction infligée pour faits
de dopage. Cette liste indiquait qu’il était suspendu pour deux années.
L’athlète franco-marocain Larbi
Es-Sraidi était sociétaire (depuis 2013) du club au sein duquel Tayeb Kalloud avait été, bien des années auparavant, licencié.
Es-Sraidi avait été sanctionné « pour l'utilisation d'acétonide de
triamcinolone, un produit de la famille des glucorticoïdes, à visée
anti-inflammatoire ».
Le quotidien français précisait
alors que « après Tayeb
Kalloud (suspendu pour deux ans en 2009, positif à la Norandrostérone), c'est
le deuxième athlète de l'histoire de l'athlétisme vendéen aussi lourdement
puni ». C’est à travers la « mésaventure »
d’Es-Sraidi que Tayeb Kalloud refait son apparition dans l’histoire du club et
de la région.
Le journal note également que l’absence de publicité faite à la
sanction (elle prend effet à partir du 14 juin 2015) eut une conséquence
malencontreuse. Le coureur continua à
participer (comme si de rien n’était) à des compétitions.
A partir de la notification de la sanction, cinq courses furent plus
tard comptabilisées par le journal. Des participations s’achevant le plus
souvent par des victoires, le journal s’aventura à remarquer qu’il s’agissait
de « performances qui vont être annulées, dès que la Fédération
française prendra le temps de le sanctionner». Cet incident montre que
le laxisme des instances sportives n’est pas seulement algérien.
C’est en cette circonstance, pour le moins inopportune, que l’ancien
président du RCV (il avait quitté son poste quelques mois plus tôt, à la fin du
mois d’août précédant la publication de l’information), à qui a été faite
l’annonce (apparemment par le journaliste venu à sa rencontre), a réagi.
Encore étourdi par le choc provoqué par cette nouvelle
surprenante, il déclara alors, sans doute pour se dédouaner de la communication
tardive de la sanction dont il pouvait être rendu fautif : « Je n'étais
pas au courant ».
Il poursuivit en affirmant : « Je ne le pensais pas capable
de faire cela » et en prononçant sans détour aucun une
sentence terrible qualifiant irrémédiablement le coureur franco-marocain. :
« C'est minable ! ». Une forme d’expression laconique de
l’anéantissement de la considération précédemment portée à un athlète que l’on
avait certainement placé sur un piédestal.
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