Championnats d’Afrique juniors d’athlétisme
Constantine brade ses champions
Jeudi dernier, à Nairobi (Ethiopie), où se déroulait la première
journée des championnats d’Afrique juniors d’athlétisme, l’athlète appartenant
à la catégorie junior (il fêtera son 18ème anniversaire le 24 mars prochain et est de
fait junior 1ère année), originaire d’Ibn Zyad (wilaya de
Constantine), Triki Yasser Mohamed Tahar a remporté, pour le compte de l’équipe
nationale algérienne, la troisième place et la médaille de bronze du saut en
longueur avec un bond mesuré à 7 mètres 39. Une médaille que l’on ne pourra
porter à l’actif de la ligue d’athlétisme de Constantine ou du mouvement
sportif constantinois.
Ce champion est élève en classe de 3ème AS dans un établissement
scolaire de la wilaya de Constantine. Entrainé
à Constantine et Ibn Zyad, par Azzedine Talhi (ancien sauteur en longueur,
membre de l’équipe nationale dans les années 80-90), Triki Yasser était anciennement
licencié à la JSM Constantine (Sidi Mabrouk) – après avoir porté les couleurs du MAC –, il a rejoint
cette saison les rangs du MB Béjaïa (2ème club de la hiérarchie
nationale) avec à la clé quelques modestes avantages que les dirigeants de son
club, de l’athlétisme constantinois et les responsables de la jeunesse et des
sports de la wilaya ont été incapables de lui octroyer. Il est vrai que,
lorsque l’on a distribué aux tonneaux des Danaïdes que sont le CSC, l’ASK et le
MOC (classés dans les ventres mous des championnats de football de Ligue 1,
Ligue 2 et Division nationale amateur) des montants faramineux, il ne reste
plus grand-chose pour les « vrais champions », ceux appartenant aux autres
disciplines sportives, brillants de milles feux dans le firmament sportif
international. Même pas l’équivalent d’un SNMG qu’il faudrait (question de
rentabilité des efforts consentis par les pouvoirs publics) comparés aux
millions de dinars mensuels versés en rémunération aux footballeurs. Pour le
reste (stages de préparation, compétitions, équipements), la fédération fait ce qui était nécessaire – que l’athlète soit à
Béjaïa ou à Constantine. Triki figure dans la liste des jeunes talents sportifs
à accompagner.
Quant aux dirigeants des associations sportives locales, beaucoup n’ont
pas les moyens de rivaliser avec ceux du MBB. La contribution de la wilaya est
si chiche qu’ils redoutent l’apparition surprise d’une qualification aux
championnats nationaux qui les amèneraient à s’endetter auprès de tiers.
Pourtant, il se dit qu’une athlète, âgée de 28 ans, championne d’Afrique certes
mais prise par la patrouille du contrôle anti-dopage, réintégrée après avoir
purgé une suspension de deux années, percevrait 30 000 DA.
Pourtant ce sportif de haut niveau, connu de nos lecteurs pour avoir
conquis la médaille d’or des jeux africains de la jeunesse avec un saut à 7m 63
(mai 2014), a participé ces deux dernières années successivement aux finales
des championnats du monde cadets 2013 (Donetsk, Ukraine), des championnats du
monde juniors 2014 (Eugène, USA) et aux JO de la jeunesse 2014 (Nanjing,
Chine). Recordman d’Algérie cadets, il a également remporté l’année dernière le
titre de champion national (senior).
L’accumulation des titres est significative. Elle permet, en
athlétisme, de compléter le profil des
athlètes en y ajoutant les performances réalisées en compétition et la place
dans les bilans internationaux. En 2014, avec ses 7 m 63 de Gaborone, Triki figurait
à la 3ème place mondiale en
cadets (à 3 centimètres du second l’Américain Jack Hale et à 19 centimètres du premier, le Russe Anatoliy
Ryapolov) et à la 30ème dans
la catégorie d’âge supérieure (juniors). Excusez du peu !
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