Le débat polémique entre les ₺Chenaoua₺, supporters du Mouloudia d’Alger et les ₺Sanafirs₺,
supporters du CSC est connu comme l’est le mythe du monstre du Loch Ness. Il
fait d’ailleurs le bonheur de la presse sportive à sensation qui le remet
souvent sur le tapis et des enragés des deux clubs lorsque s’approchent les
confrontations entre les deux équipes. Un thème bâti autour d’une
question-marronnier : quel est le plus vieux club algérien ? Pour
confondre l’autre partie, chacun des supporters des clubs en présence fait
appel aux archives personnelles sensées faire foi et loi. Pourtant, les personnes
morales (les associations sportives)- tout comme les personnes physiques (les
individus) sont inscrites à l’état civil mis en place à la fin du 19ème
siècle par l’administration française à leurs naissances, à leurs mariages et à
leur décès - ont aussi une généalogie (l’enregistrement des associations).
Pour consolider les preuves qu’ils ont à leur disposition et s’arroger le
titre de ₺doyen du football algérien₺, les ₺historiens₺ des deux clubs, en artistes avérés du ballon pouvant
dribbler même leurs ombres, battent le rappel des ancêtres, les associations
sportives qui ont précédé le fruit de leurs amours. Un peu comme si chacun de
nous disait être leur père, le grand père ou même arrière-grand-père et
pourquoi pas faire remonter la lignée jusqu’à l’apparition de la lignée en se
revendiquant de Jugurtha, Massinissa et pourquoi pas Noé ou Adam.
La polémique qui vient de naitre entre le NA Hussein Dey, club de la
périphérie algéroise, et le MC El Eulma, cité des Haut Plateaux, capitale du
commerce, ressemble à s’y méprendre à ce débat haut en couleur qui épuise les ₺Chenaoua₺ et les ₺Sanafirs₺.
Elle a débuté par une réplique née d’un de ces fameux leurres, ballons de
baudruche que lancent des dirigeants désarçonnés, désemparés par la défaite de
leur équipe pour désamorcer la colère de leurs supporters. Sauf, que ce qui
semblerait n’être qu’une manipulation (le président du club ayant démenti avoir
tenu les propos qui lui ont été imputés, à savoir que certains de ses joueurs
auraient triché) a débouché sur une histoire de ….grandeur, de palmarès.
Le président du MCEE, répondant aux accusations de corruption, s’est
fendu d’une ₺mise au point₺ percutante dans laquelle il a affirmé que son club, qualifié
pour un prochain tour d’une compétition continentale dans un stade acquis à son
adversaire, n’avait pas les moyens financiers (car redevables vis à vis de ses
propres joueurs) d’₺arranger₺ une rencontre
contre « la plus faible équipe du championnat » de la Ligue 1. Dans
ces propos, il est vrai quelque peu dédaigneux de la part du premier
responsable d’une équipe eulmie guère mieux classée que celle d’Hussein Dey, il
y a cependant une part de vérité qui répond à un débat qui est peut avant tout
interne au NAHD. Et qui est aussi récurrent à quasiment chaque fin de saison.
La réponse est venue des supporters du NAHD indignés par le qualificatif
attribué à leur équipe. La direction s’étant tue, prenant de la hauteur,
laissant sans doute passer l’orage et ne voulant certainement pas envenimer les
relations pour une futilité qui n’avait aucune raison d’être (les propos
initiaux n’étant pas revendiqués et la réponse reflétant la réalité provisoire du classement) les ₺Sang et Or₺ rappelle
la grandeur ….passée d’un club prestigieux (ayant accédé cette saison en Ligue 1
et retournera probablement en Ligue 2 à l’issue du championnat) vivant sur son
passé et jouant à « l’ascenseur » entre les deux paliers du
foot pro.
S’il est impossible d’occulter l’apport (sous toutes les formes) du NAHD
au football algérien, il n’en demeure pas moins que cela n’est que revivre le Bon Vieux Temps heureux
alors que le présent est amer. Pour faire bonne mesure, ces mêmes supporters
utilisent des épithètes maladroites pour stigmatiser leurs semblables. En fait,
tout ce qu’il faut pour pimenter les futures rencontres entre les deux
équipes.
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