Le complexe sportif chahid Hamlaoui est apparemment devenu une
enceinte réservée aux seules personnes connues et reconnues par le personnel de
gardiennage dont l’importance est de plus en plus flagrante au point que l’on
peut considérer qu’il prend des décisions en lieu et la place de la direction.
D’ailleurs, le degré de présence de celle-ci peut se mesurer à l’inverse du
tour de taille du premier responsable ventripotent qui prend pour modèle ses
collègues rondouillards du secteur des sports.
Nous avons, à plusieurs reprises, relaté dans ces mêmes colonnes
quelques uns des écarts et des comportements ineptes de ce personnel recruté on
se demande dans quelle contrée où le sport n’a pas le droit d’exister, où la
culture sportive est inexistante ou le savoir-comprendre puis parler ne fait
pas partie des mœurs.
Rappelons entre autres les propos tenus à un parent de sportive qui (pour
la première fois accompagnait sa fille pour une séance d’entrainement au stade
d’athlétisme qui n’en porte que la plaque) voulu entrer dans le parc de
stationnement du bloc administratif et en fut empêché par un gardien sous le
prétexte que l’accès était seulement permis à ceux qui en ont payé le droit
d’entrée. Pour ces cerbères, entrer dans le parc, déposer sa fille (ou son
fils) et repartir avant de revenir plus
tard pour les récupérer ne fait partie des usages en vigueur dans cette
infrastructure relevant des biens de l’Etat. Le parc du stade ne vaut guère mieux,
semble-t-il, qu’un parking sauvage dans un des quartiers populaires de la ville
où le gardien agite son bâton devant l’automobiliste récalcitrant à payer la
dîme.
Rappelons aussi cet incident, en marge du meeting national
d’athlétisme handisport où les cars transportant les délégations participantes
furent dans l’obligation de stationner en dehors de l’enceinte. Ce fut un
gardien encore qui prit la décision (ou du moins en fit part aux invités de la
ligue constantinoise handisports, organisatrice de cette compétition, placée
sous l’égide de la fédération nationale, et qualificative pour les compétions
internationales, à laquelle participèrent des champions du monde et des
champions paralympiques) de l’interdiction de garer sur le parking.
C’est par contre le directeur du stade (en personne) qui s’emporta
(nous a-t-on raconté) contre les dirigeants d’une association sportive
handisports qui voulaient des explications sur la fermeture des installations
sportives annexes (salle de musculation) à la barbe et au nez de leurs athlètes
en préparation pour une compétition internationale à Doha (celle où une
justement une des athlètes renvoyées battit le record du monde de sa classe et
de sa spécialité).
Le dernier incident eut lieu hier, quand - nous présentant au stade
d’athlétisme pour y recueillir des informations complémentaires sur l’athlète
constantinoise (Souheir Bouali) retenue dans la sélection nationale (voir
ci-contre) qualifiée pour les championnats arabes d’athlétisme (Bahreïn, 22 au
25 avril) et ambitionnant d’y remporter deux médailles d’or - un gardien (du
moins une personne revêtue du gilet floqué OPOW) s’interposa pour nous empêcher
d’accéder au stade d’athlétisme. Nous étant présenté, il nous fut répondu que
cette journée (vendredi), seuls les jeunes étaient autorisés à s’entraîner, que
je pouvais revenir un autre jour avec les « vieux »
(« Lekbar »). Notre tenue prêtant à confusion (training, survêtement,
K-way, casquette), nous lui redîmes notre fonction et lui expliquèrent que nous
ne venions pas pour un footing (ce qui semblait être sa fixation) mais pour
exercer notre mission. Reconnaissons que difficilement nous nous fîmes
comprendre et qu’il nous autorisa à
continuer notre chemin. L’ayant entendu cependant se plaindre à ce qui
paraissait être un de ses supérieurs, nous revînmes sur nos pas pour clarifier
les choses. C’est là que nous eûmes la désagréable surprise de nous entendre
dire que pour pouvoir nous entrainer (encore une fois !) nous devions
passer à la caisse pour payer un abonnement mensuel de 1 500 dinars. Pour
le personnel du stade, il est impensable qu’un journaliste se déplace pour
rencontrer de jeunes athlètes. Un vendredi matin de surcroit. Les journalistes
ne sont portés que sur le football, semble-t-il.
De cet incident, nous devons retenir – qu’en dehors des rencontres de
football - le journaliste n’est repérable que s’il porte une tenue correcte
(costume trois pièces ?) et que la rentabilisation des infrastructures
sportives construites par l’Etat passe par un passage à la caisse de ceux qui
ont le malheur de s’y rendre pour une raison ou pour une autre. Heureusement
que, compte tenu de sa localisation, un déplacement au stade Chahid Hamlaoui
doit être véritablement nécessaire. Une explication également à la déconfiture
du sport constantinois. Il suffit de se présenter à ce fameux stade
d’athlétisme pour se rendre compte que le nombre de notables payant leurs
séances de maintien en forme (ce qui est tout à leur honneur par ailleurs) sont
aussi nombreux que les véritables athlètes soumis à mille et une contraintes
parce qu’ils pratiquent gratuitement.
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