La saison 2014-2015
est bien douloureuse pour le football algérien qui prend eau de toutes parts
après une un fin de saison 2013-2014 somptueuse, rehaussée par une phase finale
de la Coupe du Monde qui marque les mémoires avec ces inoubliables et belles
rencontres face aux meilleures nations de la planète.
En 2015, les icones du
football national font triste figure. Les grosses cylindrées du championnat
national (JSK, MCA) flirtent jusqu’à présent avec les dernières places et
pourraient bien connaitre une fort désagréable rétrogradation. L’équipe
nationale s’est faite éliminée en phase finale de la Coupe d’Afrique des
Nations pendant que la FAF se faisait évincer des organisations des prochaines
éditions qui sedisputeront au cours de la prochaine décennie. Même celle qui
semblait la plus facile à obtenir (celle de 2017, suite à la défection de nos
voisins libyens) nous est passée sous le nez. Les responsables du football
algérien fustigent la mauvaise foi de certains de leurs pairs africains qui ont
joué un mauvais tour à la FAF.
Les dirigeants
sportifs algériens ne sont pas fair-play. On le savait bien qu’en certaines
circonstances, ils sont capables de l’être, dans les situations où ils sont
position de force.
Ce dernier camouflet
infligé par le bureau exécutif de la CAF devrait nous permettre de remettre les
pieds sur terre et de ne plus rêver comme de grands enfants. En position de
domination à l’intérieur de nos frontières, les dirigeants du football algérien
ont cru qu’il en serait de même dans les enceintes sportives africaines.
C’était oublié qu’ici comme ailleurs les instances footballistiques sont minées
par les mêmes maux. Il est de notoriété publique que ces instances ont un
fonctionnement de type maffieux, qu’elles sont organisées selon un organigramme
en réseaux étendant ses tentacules vers les plus petites unités qui les composent fondées elles aussi sur la base
d’une cooptation qui se donne des allures démocratiques. Au plus haut niveau de
l’univers du football international, l’instance suprême (la FIFA) est aussi
engluée dans des scandales beaucoup plus médiatiques et médiatisées telles que
les attributions de l’organisation de Coupe du monde à des nations peu
appréciées (pour le moins) par les représentations des états fonctionnant selon
les règles du marché agissant, réagissant et maitrisant à la perfection aux
manœuvres des réputées « mains invisibles » qui le sous-tend.
La réalité est dure à accepter. Nos dirigeants
sportifs ne veulent pas la voir. Le prétendu « dossier solide »
n’était en fait qu’un ballon de baudruche offert à la communication domestique.
Un assemblage de rêves, de projets d’infrastructures sportives à rénover (Alger
et Annaba) ou à terminer (Oran et Baraki). Un montage qui aurait pu causer à
beaucoup, stress, infarctus, AVC ou tant d’autres maladies chroniques
silencieuses. Malgré les discours pompeux, l’Algérie se serait sans doute
retrouver dans une situation identique à celle qu’ont connue les responsables
brésiliens avant la Coupe du monde 2014 ou ceux de la Guinée équatoriale avant
la Coupe d’Afrique 2015. Achever à la va-vite les stades devant abriter les
rencontres.
Suite à la décision du
bureau exécutif de la CAF d’attribuer au Gabon l’organisation de la Coupe
d’Afrique qui était en jeu, nos dirigeants sportifs incriminent naïvement le
travail de coulisses (ce fameux lobbying qui fait partie des mécanismes de
gouvernance dans toutes les activités et dans tous les systèmes idéologiques)
qui pourtant chez nous est l’objet d’une expertise à maintes reprises
validées.
Après cet échec, les
réactions des hauts responsables sportifs ressemblent à celle d’une vierge
effarouchée. L’un d’eux (Berraf, président du COA) propose – si nous avons bien
compris sa déclaration – de délaisser les compétitions organisées sous l’égide
de la CAF et de valoriser les compétitions maghrébines.
Un autre (Mecherara, ancien président de la Ligue
nationale de football) demande, dans les colonnes de la presse nationale, une
enquête sur l’attribution de cette Coupe et accuse le président de la CAF
d’avoir le bureau de cette instance sportive à sa botte. Il serait judicieux de
lire (ou de relire) la biographie (par C. Baudouin) du psychanalyste des
profondeurs, le Suisse C.G Jung. En particulier le passage sur la théorie de la
projection-perception.
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