mardi 23 juin 2015

Grands stades, Dépenses somptuaires inutiles !


                                                                                                                               

L’argent du pétrole coule à flots. Tant que la rente pétrolière sera disponible (même avec les restrictions qu’impose le recul foudroyant du prix du baril), les « techniciens » du sport, ces fameux experts que l’on retrouve dans les institutions administratives du mouvement sportif national auront de grands projets ou du moins ils entérineront, adopteront, adosseront les projets somptuaires des dirigeants des associations sportives  proches de leurs sous mais généreux avec ceux de l’Etat et des contribuables.
C’est notre point de vue  sur ces fameux projets de « grands stades » qui fleurissent un peu partout à travers le pays, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest et bien sur au Centre où les projets de ce type seront pléthore.  Partout, à Oran, Tizi Ouzou, Constantine, Sétif on annonce, à grands renfort de trompettes, la réalisation de nouveaux stades pouvant accueillir 50 000 spectateurs. Même Béjaïa, qui devait être dotée d’un stade de 30 000 places, s’est trouvée à l’étroit et aurait obtenu des pouvoirs publics la construction d’un stade de 40 000 places.
Ces « grands stades », s’inscrivent dans la ligne des grands projets, des projets d’infrastructures de prestige où ils rejoignent les projets de grandes mosquées dont se dotent les chefs lieux de wilaya. Comme toujours, ce sont les apparences qui sont mises au devant. Pour convaincre les « décideurs » enclins à adopter les points de vue des représentants auto-désignés de la masse populaire, il est fait appel à des situations exceptionnelles, à quelques rencontres-chocs ayant connu une saturation des enceintes sportives, d’incidents  conséquences d’une organisation inadéquate, d’une inadaptation d’infrastructures dépassées où une majorité de resquilleurs occupent les gradins aux dépens de ceux qui ont payé leurs tickets d’entrée.
On oublie de dire que ces situations exceptionnelles sont rares et que, lors de la majorité des rencontres, les stades sont vides. L’affluence fluctue avec les résultats. Les équipes se valent dans la médiocrité, luttent dans le même temps pour le titre ou l’accession et pour la rétrogradation. Il est cependant vrai qu’une dynamique de victoires attirent les supporters et qu’une spirale de défaites les fait déserter les stades.
Mais les statistiques des affluences sont inexistantes. Même si le nombre de tickets vendus pourrait être disponible, il n’est pas divulgué entrainant des polémiques sans fin entre les gestionnaires des stades et les dirigeants de clubs sur le thème du montant de la recette à verser ou à percevoir.
Suite à des surcouts liés aux dépassements des délais de réalisation et d’études précipitées et de ce fait immatures, les couts sont faramineux, supérieurs (en millions d’euros) à ceux de stades de même contenance construits dans d’autres pays du bassin méditerranéen. Des pays dont la population est supérieure à celle de notre pays et qui malgré cela, arrivent difficilement à les remplir régulièrement. Comme nos enceintes sportives de 15 000 et 20 000 places ne sont pas régulièrement remplies. Il s’agit en fait, quelquefois cela est avoué, de se préparer à postuler à l’organisation de manifestations sportives internationales de haut niveau qui ne nous sont pas attribuées.
Les projets de stades sont disproportionnés. Si les grands stades de 40 000 et 50 000 places sont l’apanage de grandes villes où il est vrai (cela ne doit pas être complètement occulté) une certaine masse populaire suit les rencontres, les autres chefs-lieux de wilayas souhaitent eux aussi héberger leurs équipes de « Nationale 2 » (professionnelle et amateurs)  dans de grands stades, de dimensions plus réduites certes mais toujours plus imposants que ceux existants mais aux affluences elles aussi réduites.
On comprend que la rentabilisation de ces infrastructures gigantesques par la billetterie est plus qu’aléatoire à raison de deux rencontres (en moyenne) par mois et qu’il faille utiliser d’autres moyens pour réduire un déficit perceptible dès la conception du projet.

Sauf que la « rentabilisation » d’une infrastructure sportive se détermine par l’importance de la pratique, du niveau de développement du sport, du nombre de rencontres qui se jouent sur un terrain, de la quantité de champions qui en ont émergés. Et que ces infrastructures imposantes et couteuses (dans la réalisation et la maintenance-entretien) sont réservées pour la frime, la parade, les apparences.           

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