vendredi 31 juillet 2015

Histoires de devises, La F.A.F. sous la pression des « billets verts »



La récente décision de la FAF de suspendre le recrutement des joueurs de nationalité étrangère, à partir de la prochaine période d’enregistrement (donc le mercato hivernal), serait la conséquence d’un ultimatum posé par la FIFA - dont une des commissions permanentes (celle chargée d’examiner les litiges et contentieux en matière de statut de joueurs ou plus exactement les litiges entre les joueurs et les clubs employeurs à propos essentiellement de paiements de salaires ou d’indemnités) aurait rendu des décisions défavorables aux clubs algériens impliqués - pour un apurement rapide de quelques 10 millions dollars qui, s’il était encore retardé par ces tergiversations qui nous sont coutumières, aurait pour effet d’entraîner la suspension (des équipes nationales et des clubs) des compétitions internationales pour lesquelles les représentants nationaux sont qualifiés.
 Exit donc les éliminatoires de la CHAN, des jeux olympiques, de la CAN et de la Coupe du monde, de la Champion’s League, de la Coupe de la CAF, etc. En un mot comme en mille, l’Algérie serait exclue de toutes les compétitions placée sous l’égide de la FIFA. Soit une véritable catastrophe pour tout le monde, en Algérie, à commencer pour la FAF et les pouvoirs publics.
La FIFA ne connait et ne reconnait que la FAF. Elle se moque, comme de la première cravate de Blatter ou de Jao Havelange, du sort du MCA, du CSC, de l’USMA ou de l’Entente de Sétif (cités en tant que clubs prétendument représentatifs du football algérien et non en tant que clubs impliqués dans les situations litigieuses bien que la notoriété footballistique n’empêche pas les dérives et que les deux premiers soient les plus aisément cités pour leurs travers dans le domaine de la gestion des contrats).
Le règlement de ce montant faramineux impacte négativement les avoirs en devises de la FAF et diminue d’autant la prise en charge du développement du football national. En toute logique, la FAF n’est pas appelée à supporter les errements des clubs. Elle leur fera à son tour supporter le coût des décisions de la FIFA. C’est d’ailleurs, ce qu’attendent  et espèrent du plus profond d’eux-mêmes, les gestionnaires des clubs concernés qui ont été formés à « la bonne école » des gestionnaires des entreprises publiques qui, de recours  en appels et autres cassations, s’inscrivent dans un processus de retardement de l’inéluctable jusqu’à la décision du verdict exécutoire des instances habilitées. Un moyen détourné de ne pas assumer leur incompétence ou de leur précipitation à prendre leurs décisions ou de prendre en charge les conséquences des actes de leurs prédécesseurs.
Pour bien faire, tandis que la fédération est dans l’obligation de décaisser dans les meilleurs délais les sommes dues, les clubs feront valoir leurs difficultés de trésorerie pour repousser les échéances de paiement. Un argument indiscutable par la FAF qui a justifié au préalable les inconséquences des clubs, leur incapacité à assumer leurs responsabilités par l’insuffisance des ressources financières et dans d’autres creux dont ils se repaissent.
A l’exception des clubs lauréats des compétitions africaines (ESS) et des clubs transférant à l’étranger des joueurs (combien sont-ils d’ailleurs ?), aucun d’entre eux ne disposent d’un compte-devises alimenté légalement par des recettes en devises découlant d’un rapatriement de bénéfices (récompenses) réalisés à l’étranger ou d’opérations d’exportation de joueurs. Ne soyons pas dupes, comme tous les citoyens algériens ils ont recours au marché parallèle de la devise.
La fédération, sachant pertinemment que le remboursement des montants en devises versés à la FIFA est impossible (sauf opérations de change sur le marché informel), est mise au pied du mur et dans l’obligation de transiger avec les clubs qui seront autorisé à payer en dinars. Mais, les clubs étant en difficulté financière, la fédération sera contrainte d’accorder une nouvelle facilité consistant à l’établissement un échéancier de règlement ou de solder ce dossier par déduction sur le montant à percevoir des droits de télévision.

  

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