La récente décision de la FAF de suspendre le recrutement des joueurs
de nationalité étrangère, à partir de la prochaine période d’enregistrement (donc
le mercato hivernal), serait la conséquence d’un ultimatum posé par la FIFA - dont
une des commissions permanentes (celle chargée d’examiner les litiges et
contentieux en matière de statut de joueurs ou plus exactement les litiges
entre les joueurs et les clubs employeurs à propos essentiellement de paiements
de salaires ou d’indemnités) aurait rendu des décisions défavorables aux clubs
algériens impliqués - pour un apurement rapide de quelques 10 millions dollars
qui, s’il était encore retardé par ces tergiversations qui nous sont
coutumières, aurait pour effet d’entraîner la suspension (des équipes
nationales et des clubs) des compétitions internationales pour lesquelles les
représentants nationaux sont qualifiés.
Exit donc les éliminatoires de
la CHAN, des jeux olympiques, de la CAN et de la Coupe du monde, de la
Champion’s League, de la Coupe de la CAF, etc. En un mot comme en mille, l’Algérie
serait exclue de toutes les compétitions placée sous l’égide de la FIFA. Soit
une véritable catastrophe pour tout le monde, en Algérie, à commencer pour la
FAF et les pouvoirs publics.
La FIFA ne connait et ne reconnait que la FAF. Elle se moque, comme de
la première cravate de Blatter ou de Jao Havelange, du sort du MCA, du CSC, de
l’USMA ou de l’Entente de Sétif (cités en tant que clubs prétendument
représentatifs du football algérien et non en tant que clubs impliqués dans les
situations litigieuses bien que la notoriété footballistique n’empêche pas les
dérives et que les deux premiers soient les plus aisément cités pour leurs
travers dans le domaine de la gestion des contrats).
Le règlement de ce montant faramineux impacte négativement les avoirs
en devises de la FAF et diminue d’autant la prise en charge du développement du
football national. En toute logique, la FAF n’est pas appelée à supporter les
errements des clubs. Elle leur fera à son tour supporter le coût des décisions
de la FIFA. C’est d’ailleurs, ce qu’attendent et espèrent du plus profond d’eux-mêmes, les
gestionnaires des clubs concernés qui ont été formés à « la bonne
école » des gestionnaires des entreprises publiques qui, de recours en appels et autres cassations, s’inscrivent
dans un processus de retardement de l’inéluctable jusqu’à la décision du
verdict exécutoire des instances habilitées. Un moyen détourné de ne pas
assumer leur incompétence ou de leur précipitation à prendre leurs décisions ou
de prendre en charge les conséquences des actes de leurs prédécesseurs.
Pour bien faire, tandis que la fédération est dans l’obligation de
décaisser dans les meilleurs délais les sommes dues, les clubs feront valoir
leurs difficultés de trésorerie pour repousser les échéances de paiement. Un
argument indiscutable par la FAF qui a justifié au préalable les inconséquences
des clubs, leur incapacité à assumer leurs responsabilités par l’insuffisance des
ressources financières et dans d’autres creux dont ils se repaissent.
A l’exception des clubs lauréats des compétitions africaines (ESS) et
des clubs transférant à l’étranger des joueurs (combien sont-ils
d’ailleurs ?), aucun d’entre eux ne disposent d’un compte-devises alimenté
légalement par des recettes en devises découlant d’un rapatriement de bénéfices
(récompenses) réalisés à l’étranger ou d’opérations d’exportation de joueurs. Ne
soyons pas dupes, comme tous les citoyens algériens ils ont recours au marché
parallèle de la devise.
La fédération, sachant pertinemment que le remboursement des montants
en devises versés à la FIFA est impossible (sauf opérations de change sur le
marché informel), est mise au pied du mur et dans l’obligation de transiger
avec les clubs qui seront autorisé à payer en dinars. Mais, les clubs étant en
difficulté financière, la fédération sera contrainte d’accorder une nouvelle
facilité consistant à l’établissement un échéancier de règlement ou de solder
ce dossier par déduction sur le montant à percevoir des droits de télévision.
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