dimanche 2 août 2015

Comportements déplacés, Les valeurs éducatives du sport disparaissent


Dans un texte diffusé via les nouvelles technologies de l’information et de la communication, Ali Hakoumi, anciennement et sans doute présentement entraineur de haut niveau en athlétisme, dénonce une agression qui aurait été perpétrée au stade annexe, ce fameux « Sato » qui a vu évoluer un grand nombre de grands champions d’athlétisme mais aussi de nombreux éducateurs exercer leurs sacerdoces au profit des jeunes générations.
Ali Hakoumi constate malheureusement que cet incident gravissime s’il peut être (agression d’un cadre de club par un cadre de la DTN), relaté par ailleurs dans la presse arabophone généraliste à fort tirage, s’«est soldé par un stage au profit de l’agresseur » au lieu d’ « une réunion extraordinaire urgente  de la FAA » qui aurait du, pour le moins, examiné ce fâcheux incident.
Le docteur Ali Hakoumi, par ailleurs, enseignant-chercheur, observe - avec une certaine ironie - que si « le DTS du Mouloudia Sabour n’a pas déposé plainte » (présupposant donc un prolongement judiciaire et que si l’instance fédérale ne prend pas la moindre initiative pour prononcer une sanction (Hakoumi n’évoque qu’un simple rappel à l’ordre, la sanction la plus insignifiante qui puisse être prononcé par une juridiction disciplinaire relevant en outre, dans certaines entités, du pouvoir hiérarchique immédiatement supérieur à celui de l’agent ou cadre incriminé) n’importe qui  pourrait se sentir autorisé à proférer des menaces à l’aide  d’une arme à feu et bénéficié de la même impunité que ce cadre fédéral. Se voulant Cassandre, annonciatrice des catastrophes, Hakoumi présage, mettant en scène l’exemplarité préjudiciable au bon comportement des athlètes et des éducateurs que « dans 04 ou 05 ans les minimes et les cadets qui étaient présent au stade le jour de l’incident feront pareil sinon plus ».
Hakoumi laisse également à penser que la fédération ne peut s’autosaisir y compris dans des situations extrêmes. Nous devons aussi comprendre que, dans un environnement relationnel traditionnellement mouvementé entre l’instance fédérale et le Mouloudia, l’incident n’a pas fait l’objet d’un rapport par qui de droit à qui de droit et que même si compte rendu il y a, l’instance fédérale ne daignerait pas l’examiner en l’absence d’une plainte. Ce contexte permet à Hakoumi de se projeter dans un avenir plutôt alarmiste « si demain je vais sortir une  mitraillette et je vais menacer des gens et que personne ne dépose plainte, il n’y aura aucun problème ». Hakoumi a su résumer une situation dans laquelle la FAA se comporte en Ponce Pilate.
Le docteur Hakoumi relate également un autre incident, moins grave mais aussi déplorable, resté sans suite (Hakoumi dit qu’elle n’a « pas du tout était inquiété »). Celui d’une jeune athlète (une minime fille, donc une demoiselle âgée de 15 ou 16 ans) qui, il y quatre mois, avait adressé un bras d’honneur à la tribune à la suite de son exclusion d’une course pour un faux départ. Pour montrer l’ambiance d’impunité qui règne, Hakoumi se plait à préciser que la jeune starlette «a le plus normalement du monde continué à participer à la compétition dans d’autres épreuves».
Pour mieux montrer l’incongruité de la position fédérale en matière éducative, Hakoumi se laisse à dire qu’au lieu d’être sanctionnée la  jeune miss a bénéficié d’un encouragement à se conduire de la façon dont elle l’a fait : « Elle a même été sélectionnée à une compétition internationale ».
Ce que, sans le laisser paraître, Hakoumi a démontré c’est que la fédération d’athlétisme est une fédération-voyou et que ne peuvent y trouver place que des voyous puisque ceux-ci y trouvent récompense pour des comportements déplacés. Stage pour l’auteur d’une agression, sélection en équipe nationale pour une athlète à l’éducation laissant à désirer.

En une phrase conclusive et interrogative, « Où sont passées les valeurs éducatives du sport, et surtout qui a le  devoir de les sauvegarder ??? », Hakoumi pose, sans le vouloir, le véritable problème de la pratique sportive d’aujourd’hui. La  réponse à ces questions est que les valeurs sportives s’en sont allées lorsque les éducateurs sportifs ont été  remplacés par des techniciens et des conseillers du sport.

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