En début de saison 1990, Nouredinne établit des chronos prometteurs
qui lui permirent d’obtenir un ticket d’entrée dans les meetings de valeur, de
réputation internationale avérée, ayant marqué l’histoire de la discipline
(Rome, Paris, Bruxelles, Berlin, Lausanne, Zurich, Oslo, Londres, etc.) inscrits
dans le « Grand Prix IAAF-Mobil »,
précurseur de la « Golden League », puis de la
« Diamond League » que
l’on connait actuellement. Un circuit mondial de meetings intégrés dans la
professionnalisation alors rampante du sport accordant primes de
participations, primes de résultats et bonus (records de meetings, records du
monde) avec pour ultime couronnement les fameux lingots de la « Golden
League » et le diamant de la « Diamond League » pour les plus
réguliers dans leurs épreuves ou au classement général.
C’est cette année-là que Nouredinne revint dans le giron de
l’athlétisme algérien. Dans l’ombre du
futur champion (avec et en dehors du groupe élargi d’athlètes connu, avant que
cette notion ne soit vulgarisée, sous le nom du « groupe Morceli» et qui
coaché et managé par Amar Brahmia (pour l’engagement dans les « permit
meetings » et les étapes du « Grand Prix IAAF » et
l’organisation des stages de préparation) deviendra le « groupe
Brahmia » composé des athlètes du MPA. Dans ce groupe en partie bicéphale,
on trouve Abderrahmane, le frère aîné de Nouredinne, qui fut lui aussi, dans
les années 70 et les premières années de 1980, un excellent coureur de
1 500 mètres dont il détint le record national avec un chrono de niveau
mondial de 3.36.26 en 1977. Abderrahmane fut aussi médaillé aux jeux
universitaires, aux jeux méditerranéens et aux championnats d’Afrique. En son
temps, il fut aussi un excellent coureur de 800 mètres (1.45.7).
Des années plus tard, au milieu des années 2 000, quand on lui
demandait d’évoquer ses belles années et ceux qui l’aidèrent à atteindre le
plus haut niveau mondial, Nouredinne rappela que le ₺groupe d’entrainement₺
était composé « d’Abdenouz Réda, les frères Brahmia
(Abdelbaki et Nacer), Benzai Abdelkrim, Driouche Mohamed, Sakhri Azzeddine, le
masseur Bouchakour Ahmed qui accomplissait un excellent travail ».
Nouredinne reconnu que toutes ces personnes « ont été d'un apport
important».
Dans le « groupe Morceli » ou le « groupe
Brahmia », c’est selon, Abderrahmane Morceli est une figure effacée, si
effacée qu’elle ne semble pas exister. Toujours en retrait, surtout en présence
d’Amar Brahmia, un autre grand coureur de demi-fond de la même génération (il
est né en 1954 alors qu’Abderrahmane naquit en 1957) qu’A. Morceli. Champion du
monde militaire du 800 mètres, médaillé des championnats du monde universitaire
et des jeux africains, sélectionné pour les championnats du monde de 1983,
auteur de 3.36.5 au 1 500, il côtoya quelques une des grandes figures
aujourd’hui oubliées de l’athlétisme national qui portèrent haut les couleurs
nationales (Abdenouz El Hachemi, Habchaoui Rachid, Rahoui Boualem, Sakina
Boutamine, Mehdi Aïdat, etc.).
Modeste technicien supérieur des sports, A. Morceli ne tient pas la
comparaison avec A. Brahmia, titulaire d’un double magister (EPS et droit).
Issue d’une famille modeste de 9 enfants, l’aîné des Morceli, devenu éducateur
sportif à l’ASSN pendant une carrière sportive hachée par des blessures
récurrentes ne peut rivaliser avec le bagout et la volubilité très marqués par l’accent
annabi mâtiné d’algérois.
A. Morceli a trouvé sa voie dans le domaine du sport, dans cette
reconversion professionnelle qu’ont de tous temps offert les corps constitués
aux sportifs issus des milieux aux horizons bouchés. Policiers ou militaires,
plus par défaut que par vocation, A. Morceli et ses pairs ont fait des sections
d’athlétisme de l’ASSN et de l’ANP les fers de lance du demi-fond national ne
comptant plus les titres individuels et par équipes dans les compétitions
nationales et internationales.
En 2004, après la fin de carrière cahoteuse de Nouredinne qui fut
précipitée (bien que les deux frères Morceli et Brahmia n’aient pas abordé ce
thème depuis les semaines qui suivirent l’incident) par un nouveau coup de ₺pointes₺ reçu dans la
bousculade qui entraîna la chute d’Hichem El Guerroudj en finale des jeux
olympiques d’Atlanta (1996) lui occasionnant une blessure au mollet et toucha
le tendon d’Achille, Abderrahmane, parti se « reposer aux USA après une longue
carrière en tant qu’athlète et aussi suite à l’éprouvant labeur comme
entraîneur de Nouredinne », a eu l’idée de développer le demi-fond
dans le collège où s’entraina et étudia son frère. A son palmarès d’entraîneur
en activité aux USA, un coureur américain, Brandon Johnson, coureur de 400
haies (48.59, 19ème mondial en 2005) converti au 800 mètres, auteur
d’un chrono à 1.43.84 et 8ème mondial en 2013.
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