mercredi 5 août 2015

Serguei Bubka, L’autre visage de l’athlétisme


Dans la campagne à l’élection à  la présidence de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF) qui aura lieu à Beijing (Pékin) à la veille des championnats du monde d’athlétisme qui se dérouleront dans la capitale chinoise nous avons vu que l’un des candidats en lice, le Britannique Lord Sébastian Coe de Ranmore a fait une promesse électorale qui s’apparente fort à une forme de corruption consistant à verser aux membres de l’IAAF (les fédérations nationales) un chèque de 100 000 dollars puisé dans les comptes de la fédération internationale.
Les premières fédérations ayant salué ce geste de grand seigneur d’un sujet de Sa Majesté la Reine d’Angleterre sont de petites fédérations européennes représentants de minuscules Etats dont certains ont la réputation d’être des paradis fiscaux (Andorre, Chypre, Liechtenstein, Luxembourg, Malte, Monaco). Mais, les sites qui ont diffusé cette information n’ont établi aucune relation de causalité. Entre gens du meilleur monde, on ne peut se permettre de telles suppositions qui mettraient la Grand Bretagne au même niveau que le Qatar. Il est vrai également qu’il s’agit de l’argent de la communauté athlétique qu’il faut répartir équitablement. Même si pour cela, il faut enfreindre les règles du libéralisme et s’encanailler avec les principes que l’on suppose avoir été un temps, ceux que l’on croit être de l’autre postulant, Serguei Bubka ressortissant de l’ex-URSS communiste avant de rallier son pays natal l’Ukraine désireuse de rejoindre les rangs de l’Union européenne et de l’OTAN.
Le quotidien d’informations générales français « Le Monde » rapporte que Sergueï Bubka était présent à Paris lors du meeting de Saint Denis et qu’il avait alors exhibé un témoin de relais frappé de sa devise de campagne ₺Elever l’athlétisme vers de nouveaux sommets₺ » et qu’il offrait en « signe d’attachement à sa terre natale », comme offre des placards et dépliants publicitaires, « une demi-douzaine de napperons blancs brodés et un petit tableau – mi-peinture mi-canevas – figurant un bucolique paysage de chez lui ».
Le journaliste remarque aussi  que « sur les pistes d’élan, déjà, l’homme aux 35 records du monde cultivait cet art de la séduction, cette habileté à prendre l’ascendant sur l’« adversaire » par une poignée de main ou une attention, inattendues dans le monde de la compétition ».
Contrairement à Sébastian Coe, Sergueï Bubka, l’ancienne star de la perche brigue – outre la présidence – l’un des quatre ­postes de vice-président de l’IAAF, poste qu’il ­occupe déjà. A ceux qui pourrait penser que cette double candidature serait la preuve d’un manque de confiance, l’ancien sauteur à la perchent explique que son  «but est de faire progresser l’athlétisme » et qu’il ne s’agit pas pour lui de rechercher « le prestige d’un poste. Ce sport est toute ma vie et, quoi qu’il arrive, je continuerai à le servir».
Alors que Coe a prévenu qu’il poursuivrait ses activités professionnelles dans le marketing sportif et la communication s’il était élu, Bubka clame que « diriger l’athlétisme mondial est un travail à plein temps ». Il ­déclare aussi « Je fais ce que je pense nécessaire pour servir un sport qui m’a fait vivre ». 
Bubka, candidat malheureux à la présidence du CIO en 2008, promet une vaste consultation des 213 fédérations nationales sur leurs besoins et leurs moyens en matière de développement, de compétition, de marketing ou de dopage. Celle-ci, menée par des représentants de l’IAAF et des groupes de travail, aboutirait juste avant la tenue du congrès annuel de l’automne 2016 organisé à Monaco, siège de l’organisation. 
Il explique également la vision qu’il a du fonctionnement de l’IAAF au sein de laquelle « chaque fédération membre est en quelque sorte actionnaire de l’IAAF ». Au lieu de donner de l’argent comme compte le faire son adversaire, Bubka déclare que, s’appuyant sur l’individualisation de l’entrainement,« chacune d’entre elles (les fédérations) mérite un plan de développement sur mesure ».
Bien sur, Sergueï Bubka fait d’autres promesses comme celles de « renforcer les centres régionaux IAAF afin de préparer les athlètes qui ne disposent pas encore d’infrastructures adaptées dans leur pays et d’y former leurs coachs grâce à l’expérience internationale de techniciens ».
Bien qu’attaché à la tradition, Bubka est un homme « de son temps ». Pour preuve, sa  campagne se fait sur ­Google Hangouts. Les retours étant encourageants, il est partisan de mettre partout les nouvelles technologies et s’enthousiasme à « faire entrer les applications et les tablettes dans les stades ».


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire