samedi 19 septembre 2015

Lutte contre le dopage, Les discours retardateurs de la "purification" du sport


Le dopage est un fléau qui prend de plus en plus d’importance. Même si l’on n’en parle pas beaucoup chez nous (où l’on préfère se voiler la face) il est impossible de penser que notre mouvement sportif n’est pas touché. Les cas de contrôles positifs ne sont relativement pas nombreux. Pourtant, cette année, 3 athlètes de valeur nationale et internationale ont été suspendus par l’agence nationale antidopage (un cycliste, un lutteur, une athlète) faisant pendant au même nombre suspendus en 2012 (3 membres de l’EN d’athlétisme dont Zahra Bouras, fille de l’actuel président de la fédération, et Larbi Bouraâda (5ème au mois d’août dernier du décathlon des championnats du monde de Pékin).
Pourtant, le nombre de nos meilleurs athlètes en contacts avec leurs pairs de toutes les nations, et en particulier avec ceux où cette pratique est en vogue, est nombreux. Toutes les préparations s’effectuent à l’étranger puisque nous ne disposons pas (nous dit-on) d’installations adéquates. On voudrait nous faire croire qu’ils n’ont pas été contaminés alors que le risque est élevé, très élevé même.
La réglementation nationale est en phase avec ce qui se fait ailleurs ou du moins avec les textes mondiaux qui régissent la lutte contre cette insanité. De larges pans de la loi sur le développement du système sportif (la loi 13.05) lui sont consacrés et prévoient de sanctionner (par des peines de prison et des amendes) les sportifs coupables d’avoir enfreint la noble règle de l’éthique mais frappent aussi leurs complices (entraineurs, dirigeants, managers, etc.). Il est également prévu que les autorités sportives se dotent des institutions et se donnent les moyens techniques et scientifiques de lutter efficacement.
Hélas, cette dynamique ( ?) est confrontée à des actions retardatrices qui permettent de repousser la mise en place d’un contexte qui puisse décourager ces comportements maffieux. En effet, nous avons eu malheureusement à l’écrire ici même, les réseaux de commercialisation sembleraient se confondre (ou du moins se superposer) aux réseaux de trafic de stupéfiants. C’est d’ailleurs un schéma organisationnel constaté universellement, dont le rapport bien documenté connu sous l’intitulé de « rapport Alessandro Donati ».
Lutter contre le dopage signifie disposer au moins des structures et des moyens (humains, matériels et financiers) de contrôler les sportifs et pas seulement de dévoiler la volonté de le contenir par des discours contredits par des actes, des logorrhées qui meublent les assises nationales et battent en brèche les tentatives(en fin de compte volontaristes) de ceux qui in fine se retrouvent marqués avec un statut d’hurluberlus qui démontre le contexte idéologique  dans lequel ils œuvrent.
Dernièrement, le président du comité olympique algérien a désavoué l’intention de réaliser un centre de contrôle sur le territoire national. Il est vrai que, en cette période de crise financière (diminution des recettes pétrolières), ses arguments peuvent être convaincants pour les pouvoirs publics engagés dans la rationalisation des dépenses dont le mouvement sportif sera certainement l’un des secteurs les plus impactés. Selon ce haut responsable du mouvement sportif national, le coût d’une analyse réalisé, dans le futur cadre national à mettre en place, serait supérieur à celui d’analyses réalisées dans les laboratoires étrangers actuellement opérationnels. Sans omettre bien entendu toutes les difficultés qui accompagnent l’importation des inputs.
Sans en avoir eu conscience (il faut du moins l’espérer sinon cela relèverait d’une forme de complicité intellectuelle avec les tricheurs), le président du COA a fourni l’argumentaire nécessaire aux adversaires de la lutte contre le dopage et à ceux, intéressés par les retards de la mise en place de ce dispositif, qui se tapissent dans les rouages des institutions sportives nationales..
Le dopage et l’aide au dopage sont aujourd’hui considérés comme des délits. Mais, la loi ne peut être appliquée. Puisque l’instrument initial et primordial est indisponible.

L’approche de l’olympisme algérien n’est en aucune façon dissuasive. De nombreuses disciplines (athlétisme, cyclisme, boxe, haltérophilie, lutte libre et romaine, etc.) sont au cœur de cette lutte. Au niveau international, les instances sportives tentent, chacune en fonction de leurs moyens, de déceler ces infractions. Certains pays en sont arrivés en élargir le champ d’action au sport amateur et à sanctionner des marathoniens non licenciés. Chez nous, on semble vouloir déléguer ce soin, au risque de salir l’image du sport algérien, aux contrôleurs étrangers qui activent dans le cadre des compétitions internationales. Réda Arezki Megdoud , Zahra Bouras, Larbi Bouraâda avaient été pris, en juin 2012, dès leurs premières participations en dehors du territoire national à Namur (Belgique), Montreuil et à Lille (France) et Ratigen (Allemagne).  

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