Lors d’une rencontre des plus anodines avec les joueurs de l’USM El
Harrach, le président des « Jaunes et Noirs », Abdelkader Manaa les a
mis en émoi en évoquant cette question éminemment importante d’assurances
sociales souvent occultée.
Abdelkader Manaa, revenu à la tête de l‘équipe après un ₺coup d’Etat₺
(bien mené et en douceur contre son prédécesseur Mohamed Laib, resté malgré tout
dans le staff dirigeants-actionnaires de l’équipe professionnelle, bien que
légèrement en retrait) et une déclaration tonitruante, reprise par les médias
faisant état de sa volonté de se maintenir aux rênes jusqu’à son trépas, a mis
le feu dans les vestiaires. Comme cela semble être devenu, de sa part et de celle
de beaucoup de dirigeants, une habitude, pour faire parler d’eux même, il s’est laissé emporter à aborder un sujet
qui, dans les circonstances actuelles d’évolution du football professionnel,
méritait plus qu’une ₺khardja₺ intempestive et incontrôlée, entre limonade,
gâteaux et café certainement virtuels, devant de jeunes adultes plus rodés aux
pratiques informelles qu’aux arcanes de la réglementation qui d’ailleurs, ainsi
que le montre les jours qui passent, sont ignorées avec délectation par leurs
dirigeants eux-mêmes.
La question, souvenons-nous, avait été abordée, paradoxalement, aux
premières heures du professionnalisme, par un président de club de l’Ouest du
pays, législateur de son état, ayant eu à adopter le dit texte.
Posé sur la table, pour un examen superficiel au demeurant, ce dossier
est en fait très clair. Le football professionnel s’inscrit dans un cadre
juridique dont les référents sont les lois promulguées (figurant en préambule à
la loi sur les activités sportives et physiques) par l’Etat algérien. Parmi ces
référents, deux lois cadres sont essentielles : le code du commerce et le
code du travail et les textes subséquents, selon la formule juridique
consacrée.
Le contrat qui lie le joueur au club jouit d’une clarté qui ne peut
être démentie que par des pratiques s’appuyant sur une lecture biaisée de son
contenu et surtout une conception de la gestion affichant un courant continu de
dérogations aux règles. La rémunération (et autres avantages salariaux tels que
la prime de signature et les primes de résultats prévues dans le contrat-type
LNF) est définie en tant que montant brut. Un montant dont doivent être déduits
les cotisations sociales (maladies, accidents de travail, retraite,
remboursement des frais médicaux) et l’impôt sur le revenu (IRG). Le quiproquo
nait de la méconnaissance de la réglementation, par toutes les parties en
présence (cela inclus, ces fameux agents de joueurs prompts à encaisser leurs
pourcentage mais ne jouant pas totalement le rôle qui devrait être le leur
auprès des joueurs), ou de la politique du ₺fermer l’œil₺ et du
₺laisser-faire₺, jusqu’à ₺soi-disant plus ample informé₺, qui est celle des
dirigeants intéressés à ne pas vider des caisses et des comptes insuffisamment
approvisionnés.
Les joueurs de l’USM El Harrach sont restés confus, perplexes lorsque
Manaa leur a annoncé que leurs salaires seront réduits de 30%. Compte tenu des
salaires versés, Il y a de quoi tomber sur le derrière. D’autant qu’il s’agit
d’une ponction tout à fait inattendue et conséquente.
Jusqu’à administration de la preuve du contraire, les salariés
algériens perçoivent un salaire net. Toutes les cotisations sociales et
impositions fiscales sont retenues à la source par l’employeur qui doit les reverser
aux organismes nationaux (CNAS et fisc) légalement destinataires. Pour le
travailleur (selon la loi, le joueur professionnel de football est un salarié)
et les ponctions qui sont opérées sont invisibles. Lorsque le joueur perçoit
son salaire (₺chkara₺, virement aux comptes postal ou
bancaires), il est considéré comme étant en règle avec la loi et avec les
institutions étatiques. S’il y défaut, la responsabilité de la faute est à
imputer à l’administration du club. Certainement pas aux joueurs.
Nous reviendrons sur la question.
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