Le marathonien français Larbi Es Sraidi fait partie de ces deux athlètes
franco-marocain que nous avons répertorié sur la liste des suspendus pour cause
de dopage diffusée par l’IAAF à la date du 25 septembre dernier que nous avons
évoqué dans une précédente chronique. Cet athlète fait l’objet d’une suspension
de deux ans, pour usage de corticoïdes. Elle prend effet à compter du 14 juillet
2015 (date symbolique dans l’hexagone) et s’achèvera le 25 août 2017.
Larbi Es Sraidi a été sanctionné pour l’utilisation d’acétonide de
triamcinolone, un produit faisant partie, selon un site d’informations
sportives français s’intéressant à l’athlétisme et ayant fait son cheval de bataille de la lutte contre le
dopage, de la famille des glucorticoïdes qui aurait des visées anti-inflammatoires.
A première vue, il s’agit d’un cas classique de dopage ne méritant guère
que l’on s’y intéresse particulièrement. Si ce n’est que Larbi Es Sraidi n’est
pas un inconnu dans ce milieu. C’est un récidiviste qui s’est fait remarqué
lors d’une première suspension qui a donné lieu à nombre de péripéties.
Le site d’informations électronique en question observe qu’il « s’agit
de la deuxième suspension pour dopage de Larbi Es Sraidi, déjà sanctionné de
mars 2010 à novembre 2011 » et que « en 2006, Larbi Es Sraidi était
encore de nationalité marocaine ». On doit donc comprendre qu’il
appartient à la cohorte des coureurs marocains de demi-fond qui, n’ayant pu
émerger dans leur pays ou pour d’autres considérations plus matérialistes, ont pris
la nationalité du pays qu’ils ont rejoint, le sillonnant de long en large dans
une course aux primes.
Ce que l’on sait c’est que la carrière française de Larbi Es Sraidi a
débuté en 2004 sous les couleurs de l’Olympique de Marseille (il portait alors l’uniforme
de la Légion étrangère) avant de prendre ensuite une licence à Le Mans puis au
RC Vendée, dans cet Ouest français qui est une des régions françaises où le
dopage semble être commun aux athlètes maghrébins dont les Algériens Ali Saidi
Sief et Tayeb Kalloud.
La première suspension a été prononcée dans la douleur, après un long
processus auquel ont participé les instances judiciaires françaises. Elle a pris finalement effet après une
décision du Conseil d’Etat français qui avait annulé un jugement du tribunal
administratif de Marseille qui avait lui-même décidé de l’annulation de la
décision de l’AFLD (agence française de lutte contre le dopage) prononcée en mars
2006. Les analyses avaient trouvé du Furosemide, un diurétique dont on dit
qu’il permet de masquer des produits dopants.
Le site d’informations résume cette première infraction à une pratique
saine de la course à pied en écrivant que « Larbi Es Sraidi sanctionné en mars
2006 avait fait appel de cette décision, mais se voyait débouté, et sa suspension
s’effectuait finalement quatre ans après les faits ». Il indique
également que la première sanction aurait dû l’éloigner de l’athlétisme du 22
février 2006 au 21 février 2008.
Durant cette période de quatre
ans, Larbi Es Sraidi avait poursuivi sa carrière normalement, en sillonnant le
territoire français participant à des cross, des semi-marathons, des marathons
et à des compétitions sur piste. Il participa ainsi à des marathons internationaux
à Amsterdam (2007. 2h16’49’’), Madrid (2008. 2h16’48’’), Utrecht (avril 2009.
Il y réalise son record personnel 2h10’08’’). En janvier 2010, juste avant que
le Conseil d’Etat confirme sa sanction, il a couru le marathon de Dubaï (2h13’) et le 27 novembre
2011 (soit 12 jours après la fin de sa sanction) il court le marathon de
Beyrouth (2h14’42).
Le cas Es Sraidi préludait une des vagues de contrôles positifs relevés
dans le rangs des athlètes marocains, franco-marocains et de leurs proches que
nous avons cité précédemment dans les chroniques consacrées à Hind et Fodil
Dehiba (Bouchra Ghezielle, Latifa Assarokh, Mustapha Tantan, Bouchouante, Julie
Coulaud). Khalid Zoubaa faisait également
partie de ce contingent. Ce franco-marocain né dans le Sud de la France,
contrôlé positif lors des championnats de France militaires de cross-country, a
suivi, avec un certain succès, la voie montrée (action en justice) par Es
Sraidi. Suspendu, interdit de compétitions, Khalid Zoubaa fut réhabilité en
2014 pour vice de procédure. Des laboratoires, le combat contre le dopage s’est
poursuivi dans les prétoires.
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