Liliya Shobukhova a achevé, le 23 août dernier, la sanction prononcé à
son encontre par l’agence mondiale contre le dopage (AMA). Après avoir retrouvé
la compétition à la mi-septembre, elle ambitionne de se qualifier pour les jeux
olympiques de Rio de Janeiro.
Liliya Shobukhova n’a pas attendu longtemps pour s’aligner sur la
ligne de départ d’une course sur route. A peine deux semaines se sont écoulées
entre la fin de la suspension et le
retour à la compétition. Le 12 septembre, il y a un mois, elle a fait son come
back au championnat de Russie de semi-marathon en terminant à la 5ème
place et un chrono de 1h16’20’’.
Alors que l’agence Tass, agence de presse officielle russe, affirme
formellement que Liliya Shobukhova veut se qualifier pour les Jeux Olympiques
de Rio, son époux déclare qu’elle vise une sélection en équipe de Russie.
Rappelons que la marathonienne russe avait été sanctionnée le 29 avril
2014 (deux ans de suspension et retrait des victoires et records à partir du 09
octobre 2009) pour des irrégularités relevées sur son passeport biologique et
que la durée de sa suspension a provoqué une détérioration des relations entre la
fédération russe, l’IAAF, le tribunal arbitral du sport et l’agence mondiale
anti dopage surtout après que cette dernière ait décidé de raccourcir de 7
mois, la sanction qui aurait du normalement s’achever au printemps 2016.
Ainsi que nous eu à le raconter ici même, Liliya Shobukhova a
bénéficié de la mansuétude de l’AMA après que l’athlète eut accepté de
collaborer avec l’AMA dans la lutte anti-dopage en livrant des informations sur
la filière russe du dopage qu’elle connaîtrait parfaitement et sur laquelle
elle aurait beaucoup à dire puisque la marathonienne a accusé la fédération russe
de lui avoir soutiré de l’argent (450 000 euros) en échange d’annulation
de contrôles positifs.
Ayant purgé la sanction qui lui a été infligée, Liliya Shobukhova peut
et veut maintenant tourner la page et
renouer avec la compétition de haut niveau. Après cette période difficile, la
marathonienne de 39 ans semble vouloir décrocher sa première sélection
nationale sur marathon et participer aux Jeux Olympiques de Rio. Pour
l’instant, elle n’a à son actif que des participations aux 5000 mètres des JO d’Athènes
(13ème) et de Pékin (6ème).
Lilia Shobukhova n’est pas une débutante sur la distance du marathon.
Pendant deux années (celles qui précédèrent sa suspension) elle fut une des
meilleures spécialistes de cette distance en remportant des victoires sur le
circuit des épreuves majeures internationales dont trois victoires à Chicago
(2009, 2010 et 2011) et une à Londres (2010) qui ne figurent plus aussi bien à
son palmarès qu’à celui de ces courses que sur les tablettes de la « World
Marathon Majors » et de l’IAAF depuis sa sanction.
On notera également, ce qui risque d’accroitre la difficulté à revenir
au plus haut niveau, qu’elle est interdite de participation à toutes les courses
du « World Marathon Majors » (regroupant dans un circuit de
courses bien médiatisées et bien rémunérées les marathons de Berlin, Boston,
Chicago, Londres, New York et Tokyo) dont les organisateurs (essentiellement
ceux de Chicago et de Londres) ont lancé une action à son encontre pour obtenir
le remboursement des primes versées à l’occasion des victoires annulées. Bien
sur, elle pourra toujours courir des marathons de second ordre. Mais pour
briller, faire valoir ses performances, elle n’aura plus que les compétitions officielles
(Jeux Olympiques, championnats du monde, championnats d’Europe) auxquelles vu
son âge relativement avancé elle ne pourra pas postuler longtemps.
Des observateurs avertis de l’athlétisme mondial doutent qu’elle
puisse réussir ce challenge qu’est une qualification pour les jeux olympiques.
En plus de relever son âge, ils remarquent qu’elle est restée quatre années
sans compétitions
Et s’interrogent aussi et surtout sur la fiabilité et la crédibilité
qu’il y aura lieu d’accorder à ses performances futures puisque pendant
longtemps elle n’a pas fait l’objet d’un suivi par les contrôleurs de la lutte
anti dopage. Bien que son mari prétende qu’elle aurait été récemment contrôlée
à trois reprises. Mais, sur ce plan, les championnats du monde de Pékin ont
montré que les ex-dopés brillent encore (Assafa Powell, Justin Gatlin, Larbi
Bouraâda, etc.).
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