vendredi 20 novembre 2015

Chez les Hamraoua, Cavalli sans peur et sans reproche


O
ran ₺El Bahia₺est précédée d’une réputation qui en fait la ville des plaisirs multiples, de la belle vie et du tourisme balnéaire et nocturne. A tort ou à raison nous n’en savons trop rien. Une certitude cependant les habitants de la capitale de l’Ouest sont des bons vivants, de joyeux drilles dont le sens de l’hospitalité est rarement démenti.
Les Oranais, comme les habitants de toutes les villes du pays (grandes et petites), aiment le football. Ici plus qu’ailleurs, la population s’abreuve du beau football, celui qui permet aux porteurs des couleurs des deux équipes-phare de la grande métropole de l’Ouest, celle d’El Hamri et celle de Medina El Djedida, rivales traditionnelles, d’offrir aux spectateurs un ravissement sans pareil. Du jeu, du beau jeu, l’expression d’une technique individuelle sans égale qui puiserait son origine dans ce qui fut le football d’antan dont on dit que le spectacle y avait autant d’importance que le résultat final. Finalement, Oran, même (et peut être surtout) en football, est une ville où le spectacle prévaut. Une des caractéristiques des villes côtières de la Méditerranée que l’on retrouve avec la même ferveur, à des centaines de kilomètres de là, du côté de la bordure orientale, dans l’âme de Skikda et d’Annaba, s’il ne fallait en citer que deux.
C’est cette notion si particulière de spectacle qui fait que le football d’aujourd’hui, dans sa perspective professionnelle, n’a pas encore trouvé la place qui devrait être la sienne dans la capitale du raï. En fait, ailleurs le football a tissé des relations privilégiées avec les secteurs de la vie économique qui lui donne une vitrine de sérieux, trop souvent galvaudé, par la proximité d’activités industrielles et commerciales.
A Oran, du moins pour ce qui concerne le MCO, club des Hamraoua, ce serait le monde de la vie nocturne qui y serait associé. Selon certains confrères, au commencement de la crise qui a secoué (et continue d’en perturber le fonctionnement,) les principaux responsables auraient des difficultés à se rencontrer et de débattre des dysfonctionnements réels ou factices. Les horaires de travail des uns et des autres ne pouvant être en conjonction. Certains avaient même prétendu,  au plus fort de la crise,  que l’actuel président aurait été injoignable aux heures où le commun des mortels rentre chez lui son labeur accompli.
Dans ce club en pleine débandade, les formes juridico-administratives ne semblent pas être observées. L’illustration en a été faite lorsque certains ₺petits actionnaires₺ parmi les plus activistes associés au président du CA ont voulu dégommer l’entraîneur. Alors que dans les autres clubs, une lettre de mise fin aux fonctions signée du premier responsable, remise en mains propres à l’intéressé par ce même premier responsable au terme d’un entretien de pure forme ou revêtant une forme protocolaire aurait amplement suffi, il a fallu associer tous les membres du conseil présents par l’apposition d’une signature, à laquelle ne manquait peut être que l’empreinte digitale pour authentification.
Il est à noter aussi que les responsables du MCO ont la faculté incroyable de se retrouver et de discuter des affaires du club loin de la ville, comme par exemple dans des hôtels espagnols où leurs affaires de tout ordre leur permettent de se rencontrer.

Pendant que les dirigeants du MCO s’étaient mis d’accord pour ne pas être d’accord, Jean-Michel Cavalli, reconduit à la fin de la saison précédente, à la suite des résultats les plus probants depuis plusieurs saisons sportives et ayant sauvé l’équipe d’une relégation quasi-certaine et de belles prestations qui ont réjoui des cœurs sevrés, les a poussé, dressé sur ses ergots, dans leurs derniers retranchements. Les joueurs, les supporters et les autorités locales se sont joints à son action. Pourtant, en cette même période, il était annoncé dans d’autres clubs à la recherche désespérée d’un sauveur. Impassible bien que déstabilisé, Cavalli a su retourner à son avantage une situation mal engagée. Les ₺bons conseillers₺ du président  ayant, par la force des choses, pris le dessus sur les ₺mauvais conseillers₺ qui hantent, depuis des années, les couloirs du siège, en constante mobilité, du Mouloudia.      

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire