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ran ₺El Bahia₺est précédée d’une réputation qui
en fait la ville des plaisirs multiples, de la belle vie et du tourisme
balnéaire et nocturne. A tort ou à raison nous n’en savons trop rien. Une
certitude cependant les habitants de la capitale de l’Ouest sont des bons
vivants, de joyeux drilles dont le sens de l’hospitalité est rarement démenti.
Les Oranais, comme les habitants de toutes les villes du pays (grandes
et petites), aiment le football. Ici plus qu’ailleurs, la population s’abreuve
du beau football, celui qui permet aux porteurs des couleurs des deux équipes-phare
de la grande métropole de l’Ouest, celle d’El Hamri et celle de Medina El
Djedida, rivales traditionnelles, d’offrir aux spectateurs un ravissement sans
pareil. Du jeu, du beau jeu, l’expression d’une technique individuelle sans égale
qui puiserait son origine dans ce qui fut le football d’antan dont on dit que
le spectacle y avait autant d’importance que le résultat final. Finalement,
Oran, même (et peut être surtout) en football, est une ville où le spectacle
prévaut. Une des caractéristiques des villes côtières de la Méditerranée que
l’on retrouve avec la même ferveur, à des centaines de kilomètres de là, du
côté de la bordure orientale, dans l’âme de Skikda et d’Annaba, s’il ne fallait
en citer que deux.
C’est cette notion si particulière de spectacle qui fait que le
football d’aujourd’hui, dans sa perspective professionnelle, n’a pas encore
trouvé la place qui devrait être la sienne dans la capitale du raï. En fait,
ailleurs le football a tissé des relations privilégiées avec les secteurs de la
vie économique qui lui donne une vitrine de sérieux, trop souvent galvaudé, par
la proximité d’activités industrielles et commerciales.
A Oran, du moins pour ce qui concerne le MCO, club des Hamraoua, ce
serait le monde de la vie nocturne qui y serait associé. Selon certains confrères,
au commencement de la crise qui a secoué (et continue d’en perturber le
fonctionnement,) les principaux responsables auraient des difficultés à se
rencontrer et de débattre des dysfonctionnements réels ou factices. Les
horaires de travail des uns et des autres ne pouvant être en conjonction. Certains
avaient même prétendu, au plus fort de
la crise, que l’actuel président aurait
été injoignable aux heures où le commun des mortels rentre chez lui son labeur
accompli.
Dans ce club en pleine débandade, les formes juridico-administratives
ne semblent pas être observées. L’illustration en a été faite lorsque certains ₺petits actionnaires₺ parmi les plus activistes associés au
président du CA ont voulu dégommer l’entraîneur. Alors que dans les autres
clubs, une lettre de mise fin aux fonctions signée du premier responsable,
remise en mains propres à l’intéressé par ce même premier responsable au terme
d’un entretien de pure forme ou revêtant une forme protocolaire aurait
amplement suffi, il a fallu associer tous les membres du conseil présents par
l’apposition d’une signature, à laquelle ne manquait peut être que l’empreinte
digitale pour authentification.
Il est à noter aussi que
les responsables du MCO ont la faculté incroyable de se retrouver et de discuter
des affaires du club loin de la ville, comme par exemple dans des hôtels
espagnols où leurs affaires de tout ordre leur permettent de se rencontrer.
Pendant que les dirigeants
du MCO s’étaient mis d’accord pour ne pas être d’accord, Jean-Michel Cavalli, reconduit
à la fin de la saison précédente, à la suite des résultats les plus probants
depuis plusieurs saisons sportives et ayant sauvé l’équipe d’une relégation
quasi-certaine et de belles prestations qui ont réjoui des cœurs sevrés, les a
poussé, dressé sur ses ergots, dans leurs derniers retranchements. Les joueurs,
les supporters et les autorités locales se sont joints à son action. Pourtant,
en cette même période, il était annoncé dans d’autres clubs à la recherche
désespérée d’un sauveur. Impassible bien que déstabilisé, Cavalli a su
retourner à son avantage une situation mal engagée. Les ₺bons conseillers₺ du
président ayant, par la force des
choses, pris le dessus sur les ₺mauvais conseillers₺ qui hantent, depuis des
années, les couloirs du siège, en constante mobilité, du Mouloudia.
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