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lors que l’athlétisme mondial connait des convulsions rythmées par un
mouvement d’annonces de la reconnaissance par les instances athlétiques de plusieurs
nations (Kenya, Italie) fortement soupçonnées d’une pratique généralisée de
dopage, précédemment devancées dans la dénonciation de ces cas d’infractions à
l’éthique sportive par la Turquie, la fédération algérienne semble se complaire dans un silence complice
qui en dit long sur ce qui se passe dans les coulisses avec ce qui pourrait
être la bénédiction du comité olympique algérien.
Les statistiques, il faut en convenir, ne sont pas défavorables. Elles
seraient même dans la norme internationale d’une contamination qui toucherait
toutes (ou presque) les nations. Les cas révélés ne sont pas excessivement
nombreux (3 cas de suspension en juin 2012 suite à des contrôles positifs dans
des meetings internationaux de moyenne importance) avant la rumeur qui a
circulé tout l’été 2015 de deux (trois et quelquefois dix) autres cas constatés
au cours des derniers championnats d’Algérie Open et estampillés finalement réels
par les autorités sportives nationales (certainement dérangées dans leur
sérénité par trois autres cas décelés dans l’univers du football) qui doivent
ces jours-ci prendre une décision et qui, selon la coutume bien ancrée du bouc
émissaire, séviront avec sévérité.
Le dopage n’est pas une nouveauté dans les milieux sportifs algériens.
Nous avons tous encore en mémoire la polémique qui, il y a quelques années,
avaient eu cours à propos de ces pratiques qui auraient touché les joueurs des
équipes nationales de football historiquement et émotionnellement les plus
représentatives (celles qui participèrent aux coupes du monde de 1982 et de
1986) frappés dans leurs descendances. Bien qu’une chape de plomb ait recouvert
ce dossier, il est cependant apparu que l’organisateur de cet épisode aurait
été un des coopérants russes intégrés dans les staffs médicaux de cette
époque-là.
La première décennie du 21ème siècle a débuté par la disqualification de la
deuxième place du 5 000 mètres des championnats du monde d’Edmonton (2001),
du médaillé d’argent du 5 000 mètres des jeux olympiques de Sidney (2000),
Ali Sidi Sief suivi par un médecin des pays de l’Est de l’Europe (URSS, ex-RDA)
où le dopage était une pratique érigée en système organisée sous les bons
auspices des pouvoirs publics de l’époque engagés dans la guerre froide dont la
conquête des titres et médailles sportives était un des volets. Quelques années
plus tard, le spécialiste des cross country et des courses sur route, Tayeb
Kalloud, a été attrapé par la patrouille au crépuscule de sa carrière quand il
courait les cachets dans les compétitions de l’Ouest français.
Ce mal qui semblait être anecdotique jusqu’en 2012 aurait été
encouragé quasi ouvertement par le bureau fédéral de la fédération algérienne
d’athlétisme qui, selon les déclarations d’un membre de l’assemblée générale et
ex-président de la FFA, sur les plateaux de la télévision publique, aurait
inclus dan ses plans d’aide (pendant la période de suspension de deux ans
prononcées par cette même institution) les deux sanctionnés que, par déduction,
on désignerait par Zahra Bouras (la
propre fille du président de la fédération)
et Larbi Bouraâda (le 5ème du décathlon des championnats du
monde Pékin).
Devant le DTN resté sans voix, l’ex président de la fédération a
exhibé le PV de la réunion du bureau sur lequel était porté le nom des deux
athlètes. D’autres rumeurs ayant percé le manteau laissent entendre que Larbi
Bouraâda aurait participé clandestinement à un ou plusieurs stages fédéraux à
l’étranger ou sur le territoire national.
Par ailleurs, les abords du stade annexe ont bruissé au sujet d’une
acquisition de produits pharmaceutiques
(valeur 3 000 euros ou dollars) à Moscou lors des championnats du monde de
2013 qui se déroulèrent dans la capitale russe.
En Italie, le comité olympique, à la suite des investigations des autorités
policières, a pris la décision de suspendre des athlètes ayant refusé de se
présenter aux contrôles ou n’ayant pas fourni les informations permettant de
les localiser en vue d’un contrôle inopiné.
En Algérie, le président du COA étant réticent à la poursuite de la
réalisation en Algérie d’un centre de lutte anti dopage, il est difficile de
compter sur sa collaboration pour lutter contre ce mal. Il ne reste plus, pour
sauver la face, que l’intervention des services de sécurité et de la justice.
D’autant que les allégations télévisées rendent les dirigeants de la FAA
passibles d’accusations d’atteintes à l’intégrité du sport. Comme l’ont été les
dirigeants de la fédération kenyane suspendus par l’IAAF.
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