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onfortablement installé sous
les branches de notre arbre appesanties par les fruits oléicoles arrivés à
maturité, un verre de thé à proximité de la main pour rester éveillé et l’esprit
clair (comme nous le répète inlassablement un confrère qui préfère le fumer),
nous avions cru que le débat, enclenchée par une déclaration des plus anodines
de l’entraîneur français de Toufik Makhloufi, était clos suite à la publication
des réactions des officiels du mouvement sportif national, le président du COA
et le bureau de la fédération algérienne d’athlétisme. Une déclaration dont
nous avons tenté de décrypter les tenants et les aboutissants, et de montrer
l’inadéquation et la disproportion, pour ne pas dire l’inanité de réactions qui,
contre toute attente, ont dévoilé l’incapacité à comprendre le problème posé et
à maîtriser une situation de communication qui ne nécessitait pas leurs
interventions.
Il semblerait qu’il n’en
soit rien. Bien que loin des bureaux de la place du Premier Mai et des salons
où se fait et se défait le mouvement sportif national au gré des humeurs des
uns et des autres, les rumeurs (ou plutôt des informations non vérifiées
propagées par des acteurs respectables du milieu de l’athlétisme), grâce aux
nouvelles technologies de l’information et de la communication, nous
parviennent et donnent un éclairage nouveau et plus pertinent à un débat dont
le thème initial était, il nous faut en convenir, des plus dérisoires confinant
même à l’insignifiance.
Un problème d’intendance
(l’obtention d’un visa Schengen) s’est transformé en un débat sur l’ingérence,
les prérogatives de collaborateurs et à un étalage sur la voie publique (de
surcroît étrangère), sur un site électronique spécialisé peu connu certes,
d’informations non divulguées sur le territoire national.
En répondant à une question
bien précise que s’est posé un entraîneur, les autorités sportives algériennes
ont invoqué l’importance de la prise en charge d’UN athlète (espoir de médaille
olympique pour des millions d’Algériens accrochés à un rêve difficilement
accessible) et des avantages qui lui sont octroyés en récompense de
performances passées et en prévision de
succès potentiels futurs. Un déballage d’hiver qui se veut appartenir à une
politique de transparence.
Les dernières nouvelles
confortent d’une manière détournée que les autorités sportives n’étaient pas
préoccupées par la question de visa Schengen mais par un autre type de visa,
celui-ci d’ordre administratif et comptable. Un visa qui certifierait que les
dépenses supposées engagées pour le compte de la préparation de Toufik
Makhloufi l’ont été en conformité avec la réglementation et qu’elles sont donc
justifiées par la documentation qui convient. Une démarche tout à fait en phase
avec les procédures consistant à rendre des comptes sur l’emploi de l’argent
public. Le ministre en poste l’hiver dernier avait proclamé que l’aide
financière de l’Etat ne pouvait être versée entre les mains du coureur de
1 500 mètres ce qui aurait
(avions-nous compris) conduit un cadre de la fédération à se déplacer (avec une
grande quantité de billets verts contenus dans une mallette) jusque sur les
lieux d’un stage (aux Etas Unis) pour régler des dépenses déjà engagées alors
que les préalables administratifs étaient en rade.
Des montants (en monnaie
nationale et en devise étrangère) circulent sans que les informateurs puissent
expliquer s’il s’agit des montants mis à la disposition de l’athlète ou de
dépenses à justifier. Un débat byzantin s’il peut en être s’il ne s’agissait
d’une répétition de la polémique de l’année dernière qui avait obligé le
ministre de la jeunesse et des sports à intervenir dans les débats. Une
polémique restée apparemment sans solution pratique sur la gestion des fonds
publics puisque elle reprend sous une forme plus nuancée et plus pernicieuse
Nous avions, en ce
temps-là, avancé les principes de traçabilité des opérations financières dont
la reddition des comptes est l’ultime phase et des dépenses en cash, en
numéraires. Les montants aujourd'hui en cause seraient importants (5 milliards
de centimes, 130 00 euros sont invoqués). Comme toujours, les spécialistes en
méthodologie du sport ont retenu les sommes sans pouvoir expliquer de quoi il
s’agit. Mais, cela expliquerait à nouveau que la préparation de Makhloufi soit
freinée au terme d’une année civile correspondant à l’établissement des bilans
financiers et à l’entame d’une saison sportive et la véhémence des ripostes.
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