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os confrères du quotidien national ₺Liberté₺
éprouvent un intérêt non déguisé pour Toufik Makhloufi, champion olympique du
1 500 mètres qui, depuis 2012 et sa médaille d’or inespérée gagnée haut la
main sur la piste du stade de Londres,
n’arrive pas à réitérer une performance que seul chez nous, sur cette distance
mythique, Nouredinne Morceli (chez les hommes) a pu réaliser. Toufik Makhloufi
est, selon les observateurs, un de ces athlètes pouvant récidiver dans son
registre et apporter une nouvelle médaille d’or.
En ce début de saison
olympique, nos confrères nous alertent, à juste raison, sur le renouvèlement d’un
scénario déjà vu au début de la saison dernière, d’un hiver préparant les
championnats du monde de Pékin et s’étant achevé au pied du podium malgré tous
les efforts consentis pour la réalisation de cette ambition déclarée.
La saison 2015-2016, qui
culminera avec les jeux olympiques de Rio, débute sur les mêmes bases
d’incertitudes prononcées, d’incompréhensions et d’exaspération que la
précédente. Celles qui avaient suivi la médaille d’or du 1 500 mètres des
jeux de Londres avaient été, sur le volet de la communication et de
l’expression des conflits avec les pouvoirs publics ou leurs représentants, beaucoup
plus sereines puisque le coureur était soit malade (2012-2013) soit en
reconstruction après sa maladie (2013-2014).
Malgré tous les embuches
rencontrées ces dernière années, pendant ce cycle olympique, Toufik Makhloufi,
qui n’était avant sa victoire londonienne qu’un coureur de 800-1 500 de
valeur internationale et qu’un honorable outsider, est devenu (sa prestation inattendue
et inespérée de Londres aidant) un coureur international reconnu. Son standing
a été modifié, amélioré pas ses résultats de l’année dernière où l’on retrouve
deux excellents chronos mondiaux (Top 4 mondial de tous les temps sur la
distance intermédiaire du 1 000 mètres et un Top 7 sur 1 500 mètres)
agrémentés, quoiqu’on en dise, par une 4ème place aux championnats du monde de Pékin.
Les débuts de saison de Toufik Makhloufi sont difficiles. L’année
dernière, « Liberté » s’en était déjà fait l’écho pour une histoire de
bourse de préparation restée dans les startings blocks suivie d’une polémique
médiatique stérile obligeant un ministre à descendre dans l’arène pour
dédouaner ses représentants et accablé l’athlète. Un peu plus tard, ce sera la
délivrance d’un visa qui provoquera l’excitation générale.
La nouvelle saison démarre avec une autre histoire de visa. Mais,
cette fois-ci, Toufik Makhloufi est en retrait. Il n’est pas exposé
directement. Son entraineur, agréé par les instances sportives nationales, rue
dans les brancards. Philippe Dupont, dont la carte de visite n’est pas vierge
(entraineur de Mahiedinne Mekhissi, un Français d’origine algérienne, double
médaille du 3 000 steeple et manager national du demi fond français) fait
entendre incidemment que tout ne va pas pour le mieux et que la préparation
connait une mauvaise entame.
L’interview accordée fait partie de la routine journalistique. Une de
ces interview où l’on fait le point d’un passé récent et où on l’aborde les
projections sur un futur proche. Elle permet aussi de mieux cerner le
personnage Toufik Makhloufi au sujet duquel beaucoup de choses (pas très
agréables) ont été dites par des personnalités sportives dont on sait
aujourd’hui qu’elles sont des acteurs de la lente agonie de la course à pied en
Algérie. L’œil neuf et de surcroit étranger nous décrit « assurément une personne très
attachante, qui a des valeurs ». Dupont qui connait les athlètes
algériens et a eu une expérience malheureuse avec Ali Sidi Sief Ali (il était
son entraineur lorsqu’il conquit la médaille d’argent aux jeux Olympiques de
Sidney 2000 et l’était encore lorsqu’il fut contrôlé positif, après avoir
remporté une autre médaille d’argent aux championnats du monde d’Edmonton, l’année
suivante) affirme avoir « beaucoup de plaisir à travailler avec lui.
C’est aussi un athlète de haut niveau, un professionnel qui ne rechigne pas au
travail mais qui réfléchit ». On comprend mieux pourquoi,
Makhloufi fut qualifié d’ « athlète ingérable » par des
cadres de la fédération. On retrouve également certains traits du portrait
tracé par des retraités de l’athlétisme le décrivant comme un bourreau de
travail. Dupont dit de lui que « c’est une sorte de machine capable de faire
des merveilles ».
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