samedi 26 mars 2016

Jeunes talents (8), Les « vrais » et les « faux » entraîneurs

U
n locuteur est facilement identifiable. Avec un peu de pratique à travers les tournures linguistiques, des expressions, un registre lexical qui revient pour aider à tracer le « profil » (au sens donné par les séries et fils américains  et d’autres indices (la photo), il est possible (presque comme avec les techniques de la graphologie) de reconnaitre l’auteur d’un discours, d’un texte bien que celui-ci utilise tous les subterfuges pour se dissimuler aux regards. Pour peu bien sûr que l’on dispose d’une référence.
 Avec un peu d’effort, n’importe quel lecteur peut identifier l’auteur d’un commentaire  sarcastique transmis par un compte prétendument déclaré avoir été piraté. Les sarcasmes sont de ce point de vue la preuve d’un fort sentiment d’impunité qui autorise le détenteur du compte Facebook à s’épancher, à se dévoiler, à faire état d’événements (réels ou imaginaires) qui à ses yeux devraient fortifier son aura. Ces faits, qu’elle qu’en soit la validité, devraient être pris au sérieux tant les informations qu’il contient (même inexactes) sont symptomatiques de l’état d’esprit du commentateur et de compléter son « profil ».
En fait, l’essentiel n’est pas là. Alors que pour nous le débat sur le dopage en athlétisme est (jusqu’à plus amplement informé et provisoirement) clos et que le plus important dans la chronique (série de chroniques) remise en question est le sort des jeunes talents, notre « ami » Facebook, s’appesantit sur ce qui lui tient à cœur et dont il semble être le spécialiste : le dopage. Une façon très habile de détourner le débat sur un thème (la prise en charge des sportifs présentant des dispositions) qui remet en cause peut être pas la politique fédérale mais les agissements de ceux qui la mettent en pratique et n’ont pas en vue que les intérêts des athlètes.
Alors que nous nous interrogeons (et incitons à s’interroger) sur certains thèmes, notre triple champion de France du 400 mètres haies, licencié, semble-t-il, dans une association renommée dans les années 60 et dont un très grand champion français du 1 500 mètres  porta le célèbre maillot jaune (CA Montreuil), nous sort un discours très «stade annexe » ou du moins inscrit dans le discours très rhétorique et suffisant (que Michel Jazy s’il en avait connaissance dénoncerait véhémentement) de certains « entraîneurs », bourrés de bagages, qui n’ont pu émerger qu’en pillant, qu’en puisant  (sans très peu de résultats probants malheureusement) dans des viviers qui n’auraient eu besoin que de peu de moyens, d’attention, de considérations, de chaleur humaine, de partage de connaissances pour s’épanouir et proposer d’autres champions.
Nous apprenons qu’il existe de « vrais » et de « faux » entraineurs. Une nouvelle et déplorable distinction apportée à un discours qui, il y trois décennies, opposait stérilement les « empiriques » et les « scientifiques », se fait maintenant entre ceux qui maitrisent les arcanes du dopage et les autres qui au grand jamais oseraient s’y aventurer car cette pratique n’appartient pas à leurs valeurs.
Tandis que les quelques « vrais » entraîneurs font avaler à leurs champions les pilules multicolores de la complémentation alimentaire, de la préparation biologique, leur injectent des amino-plasma (selon le témoignage d’une célèbre athlète algérienne dopée rapporté il y a quelques années par un de nos confrères) des centaines et des milliers de « faux » entraîneurs leur offrent, sur un plateau d’argent des produits semi-finis, des sportifs prêts à devenir des champions nourris aux pâtes alimentaires, de quelques rares fruits et légumes, d’un peu de viande à chaque l’Aïd El Adha et buvant l’eau des montagnes, des forages ou du robinet mais ne le deviendront jamais.
Par un de ces curieux hasards que propose la vie, il s’avère que dans notre chronique d’aujourd’hui, les « vrais » entraîneurs sont impliqués à la fois dans la pratique du dopage et dans la destruction des jeunes talents et, au final, dans la régression de l’athlétisme algérien.

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