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n locuteur est facilement identifiable. Avec un peu de pratique à
travers les tournures linguistiques, des expressions, un registre lexical qui
revient pour aider à tracer le « profil » (au sens donné par les
séries et fils américains et d’autres
indices (la photo), il est possible (presque comme avec les techniques de la
graphologie) de reconnaitre l’auteur d’un discours, d’un texte bien que
celui-ci utilise tous les subterfuges pour se dissimuler aux regards. Pour peu
bien sûr que l’on dispose d’une référence.
Avec un peu d’effort, n’importe
quel lecteur peut identifier l’auteur d’un commentaire sarcastique transmis par un compte prétendument
déclaré avoir été piraté. Les sarcasmes sont de ce point de vue la preuve d’un
fort sentiment d’impunité qui autorise le détenteur du compte Facebook à
s’épancher, à se dévoiler, à faire état d’événements (réels ou imaginaires) qui
à ses yeux devraient fortifier son aura. Ces faits, qu’elle qu’en soit la
validité, devraient être pris au sérieux tant les informations qu’il contient
(même inexactes) sont symptomatiques de l’état d’esprit du commentateur et de
compléter son « profil ».
En fait, l’essentiel n’est pas là. Alors que pour nous le débat sur le
dopage en athlétisme est (jusqu’à plus amplement informé et provisoirement)
clos et que le plus important dans la chronique (série de chroniques) remise en
question est le sort des jeunes talents, notre « ami »
Facebook, s’appesantit sur ce qui lui tient à cœur et dont il semble être
le spécialiste : le dopage. Une façon très habile de détourner le débat sur un
thème (la prise en charge des sportifs présentant des dispositions) qui remet
en cause peut être pas la politique fédérale mais les agissements de ceux qui
la mettent en pratique et n’ont pas en vue que les intérêts des athlètes.
Alors que nous nous interrogeons (et incitons à s’interroger) sur
certains thèmes, notre triple champion de France du 400 mètres haies, licencié,
semble-t-il, dans une association renommée dans les années 60 et dont un très
grand champion français du 1 500 mètres porta le célèbre maillot jaune (CA Montreuil),
nous sort un discours très «stade annexe » ou du moins inscrit
dans le discours très rhétorique et suffisant (que Michel Jazy s’il en avait
connaissance dénoncerait véhémentement) de certains « entraîneurs »,
bourrés de bagages, qui n’ont pu émerger qu’en pillant, qu’en puisant (sans très peu de résultats probants
malheureusement) dans des viviers qui n’auraient eu besoin que de peu de
moyens, d’attention, de considérations, de chaleur humaine, de partage de
connaissances pour s’épanouir et proposer d’autres champions.
Nous apprenons qu’il existe de « vrais » et de
« faux » entraineurs. Une nouvelle et déplorable distinction
apportée à un discours qui, il y trois décennies, opposait stérilement les « empiriques »
et les « scientifiques », se fait maintenant entre ceux
qui maitrisent les arcanes du dopage et les autres qui au grand jamais
oseraient s’y aventurer car cette pratique n’appartient pas à leurs valeurs.
Tandis que les quelques « vrais » entraîneurs font
avaler à leurs champions les pilules multicolores de la complémentation
alimentaire, de la préparation biologique, leur injectent des amino-plasma
(selon le témoignage d’une célèbre athlète algérienne dopée rapporté il y a quelques
années par un de nos confrères) des centaines et des milliers de « faux »
entraîneurs leur offrent, sur un plateau d’argent des produits semi-finis, des
sportifs prêts à devenir des champions nourris aux pâtes alimentaires, de
quelques rares fruits et légumes, d’un peu de viande à chaque l’Aïd El Adha et buvant
l’eau des montagnes, des forages ou du robinet mais ne le deviendront jamais.
Par un
de ces curieux hasards que propose la vie, il s’avère que dans notre chronique
d’aujourd’hui, les « vrais » entraîneurs sont impliqués
à la fois dans la pratique du dopage et dans la destruction des jeunes talents
et, au final, dans la régression de l’athlétisme algérien.
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