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Ikipédia, lorsqu’on recherche
le profil de Thierry Pantel, indique que Bernard Brun a donné le nom de son athlète
le plus marquant à une séance d’entraînement consistant en un enchaînement de
1 000 mètres (courus à allure spécifique, c’est-à-dire à l’allure que l’on
veut respecter en compétition de 5 000 ou de 10 000) et de 500 mètres
(courus à une allure plus rapide) avec deux modes de récupération (incomplète entre le 1 000
et le 500) mais plus longue avant de repartir pour le 1 000 suivant.
Avec cette « séance
Pantel », portant le nom de l’athlète qui l’a popularisée, dans
les années 90, auprès du public français, Bernard Brun est entré, par une porte
dérobée, dans l’aéropage des entraîneurs d’athlétisme qui ont innové dans le
domaine de l’entraînement de la course à pied. Ce n’est évidemment que
Wikipédia, ne pouvant rivaliser décemment avec « Le Larousse »
à la réputation bien établie, mais……son nom est cité incidemment dans le profil
du « Kenyan blanc » (surnom donné au coureur cévenol)
disponible dans l’encyclopédie alternative et ouverte.
Une simple citation qui le
porte presque au niveau que Van Aaken, Lydiard,
Cerruty et tant d’autres qui, dans des temps bien lointains maintenant, ont
révolutionné les modes de pensée des entraîneurs. Cette citation n’est qu’un
élément constructif de la notoriété acquise auprès du milieu (ne serait-il que
français) de l’athlétisme.
Comme Bruno Gajer, mais sans
les facilitations de toutes sortes que peut apporter l’appartenance à l’INSEP,
Bernard Brun est l’auteur d’un ouvrage (« Entrainement en course à
pied ») qui se veut être un manuel de l’entraînement, le livre de
chevet du coureur à pied. Bernard Brun dit de son modeste ouvrage qu’il trouve
sa place dans le sac de sport du coureur à pied avide de s’entraîner
intelligemment. Nous aurions envie de dire que c’est la « Bible du coureur à pied » si
ce n’est que cette expression a été
utilisée par un autre « faux » entraineur, Serge
Cottereau, qui s’est lancé, il y a quelques trois décennies dans la
vulgarisation (à grande échelle) de l’entraînement aux courses de longue
distance.
Ce dernier, quasiment à la
même époque, vulgarisait une perception différente de l’entrainement basée sur
l’endurance, le volume alors que Bernard Brun privilégie la qualité en
s’appuyant sur le Cat-test popularisé par Raymond Chanon, le travail de la
VMA et l’entrainement à l’allure
spécifique. Cette approche fut révolutionnaire à un moment de l’histoire
athlétique où en France les adeptes de Claude Dessons systématisaient le
kilométrage en tant que moyen de progression. La fameuse « sortie
longue » vue par Bernard Brun ne dépasse 1 heure 30 minutes pour un
marathonien.
Les « faux »
entraîneurs sont marqués par la modestie et ont de la reconnaissance pour
leurs aînés. On l’a vu avec Bruno Gajer dédiant son premier livre à Camille
Viale. Il en est de même pour Bernard Brun qui, dans la neuvième édition de son
livre (publié sur papier recyclé, un signe de son implication dans une perception écologique de l’univers),
indique l’apport du conseiller technique départemental qui fut son mentor, son
tuteur (au sens donné au tutorat par le système d’enseignement supérieur LMD),
une sorte d’accompagnateur dans sa quête du Savoir qu’il trouva également
auprès de Véronique Billat (physiologie de l’effort) et Denis Riché
(nutrition).
Bernard Brun était engagé
dans la voie empruntée par tous les entraîneurs, celle où les préoccupations
sont celles du terrain. Nous avons cru comprendre que Raymond Chanon (auteur de
« L’entrainement à la course » édité en 1970) fustigea ce comportement par une simple
expression («trucs d’entraîneur») qui conduisit Bernard Brun à la
rédaction de son livre au sujet duquel il écrit dans une dédicace :
« Voici ce modeste ouvrage qui est le fruit de beaucoup de travail,
d’interrogations et de doute comme tu le dis si bien un modeste galet dans le
lit de l’oued ».
Sans que l’on y prenne garde,
la formation de Bernard Brun s’est effectuée dans le système ancestral d’acquisition
de la connaissance présentant des similitudes avec les méthodes didactiques des
« chouyoukhs », détenteurs d’un savoir diffusé par
contamination et d’un enseignement que l’on retrouve encore dans les écoles de
musique andalouse ou chaâbie dont il s’est échappé en rejoignant les supports
de transmission modernes de compétences.
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