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arbi Bourraâda nous semble bien esseulé dans la tempête qui frappe les
sphères médiatique, athlétique et olympique. Abandonné de tous, par son
entraîneur dont on ne sait pas réellement qui il est, par les institutions
sportives qui se déchirent autour de sa préparation olympique et évidemment ceux
qui l’ont mis au pilori à la suite de son affaire de dopage.
Larbi Bourraâda appartient à la catégorie d’athlètes pour lesquels la
réussite sportive est l’unique voie de sortie honorable dans une société où il
est plus facile de rejoindre les rangs de la délinquance que d’atteindre la
réussite quand bien même on détiendrait des diplômes universitaires. Même en
sport, en athlétisme et autres sports individuels, la réussite est liée à ces
aides diverses disponibles, pas toujours accessibles.
Larbi Bourraâda serait, selon le portrait qui en est tracé par ceux
qui l’approchent quotidiennement (et ne sont pas excessivement marqués par les
préjugés liés pour beaucoup à l’image donnée par Ahmed Mahour Bacha), un
véritable bourreau de travail doté d’une volonté et d’une capacité de travail
indescriptibles. Un champion qui, sur ce plan, n’aurait rien à envier à Hassiba
Boulmerka, Ali Sidi Sief ou Toufik Makhloufi, natif comme lui de Souk Ahras. Son espoir ? Les
rejoindre sur les podiums olympiques. Sa seule et unique ambition pour les jeux
olympiques qui se disputeront en août prochain. Un exploit qui ne pourra
effacer les marques du déshonneur qui le poursuit depuis juin 2012. Depuis un
acte entouré de tant de mystères.
Larbi Bourraâda, (comme Milady, personnage des « Trois
mousquetaires », le roman de cape et d’épée d’Alexandre Dumas,
ex-épouse d’Athos, espionne du duc de Buckingham) porte le signe de l’infamie
marqué au fer sur son épaule. Le signe des condamnés au bagne par la justice
royale. Les instances sportives internationales l’ont surpris en infraction
avec les règles d’une pratique éthique du sport, utilisateur d’un produit
interdit depuis plus d’un quart de siècle au moment des faits. Le même produit
(le stanolozol) qui avait réduit à néant la carrière de Ben Johnson, le
sprinter canadien.
Cette affaire de dopage a laissé un goût d’amertume. Contrairement à
Zahra Bouras qui (à la même époque, fut contrôlée positive, à l’issue de deux
meetings disputés en France, par le laboratoire de Chatenay-Malabry) qui laissa
la procédure disciplinaire se poursuivre sans objections avant d’incriminer
Mahour Bacha dans la presse, Larbi Bourraâda demanda l’analyse de l’échantillon
B. Tous deux furent suspendus pendant deux ans (juin 2012-juin 2014). Z. Bouras
et L. Bourraâda avaient été entraînés par le même entraîneur. Mais, quelques
mois (février) avant ces contrôles positifs (début juin), Zahra Bouras était allée s’entraîner avec son
père.
Dans un communiqué transmis à l’APS, Mahour Bacha avait alors assumé
son « entière et pleine responsabilité » et avait
déclaré qu’« en aucun cas
les deux athlètes ne doivent être tenus pour responsables de cette situation ».
Il avait également dédouané
les deux athlètes en précisant que les deux athlètes « n’ont eu à
aucun moment recours à une automédication » et que tous les
produits et autres compléments alimentaires consommés par les athlètes ont
toujours été proposés par ses soins. Pour sa propre défense, il avait ajouté
que « ce sont des produits connus, ne figurant et
n’ayant jamais figuré sur une quelconque liste de produits interdits. Ils ont
toujours été utilisés par tous mes athlètes et n’ont jamais fait l’objet d’un
contrôle positif ».
Il affirmait également que
les deux athlètes avaient antérieurement subis des contrôles négatifs attestant
« que les produits utilisés n’étaient en aucun cas des produits
dopants »
Soupçonnant la consommation
d’un produit contaminé par le stanolozol,
l’entraîneur avait demandé à la FAA « d’ouvrir une enquête,
en envoyant tous les produits utilisés par l’ensemble de nos athlètes aux
laboratoires de Paris et Cologne afin d’en contrôler l’exacte composition ».
A notre connaissance, la
fédération algérienne d’athlétisme, pourtant présidée par Amar Bouras, n’a pas
daigné communiquer à ce sujet en laissant planer la suspicion sur les deux
athlètes qui subirent leurs sanctions jusqu’au dernier jour tout en
bénéficiant, avons-nous compris, d’une aide fédérale.
Certains de
leurs détracteurs ont observé qu’à partir de cet incident, les relations entre
Bouras et Mahour Bacha ont commencé à se distendre dans la sphère de
l’athlétisme tout en restant assez fortes dans les milieux cyclistes, une
discipline où, au niveau international, le dopage est partie prenante et qui a
vu la constatation d’un cas en Algérie.
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