L
|
’organisation des compétitions d’athlétisme a été réglementairement
déléguée à la fédération et aux ligues régionales et de wilayas. Structures
incontournables de gestion s’il peut en être. Des structures qui ronronnent
doucement comme les félins domestiques dont on caresse le sommet du crâne ou comme
les plus gros lorsqu’ils sont repus.
Depuis la disparition des bénévoles ou plus exactement depuis qu’ils
ont été relégués au second rang, les anciens combattants des champs de courses,
des parcours de labours et des pistes avaient espéré que la
professionnalisation du milieu, par les vagues successives d’affectation de
diplômés des établissements de formation en sciences et technologies du sports,
de techniciens et de conseillers du sport, conduirait à une amélioration
qualitative. Celle-ci, il faut en convenir, a été plus ou moins constaté, sur
le plan des performances bien que le réservoir d’athlètes semble avoir connu
une régression quantitative. Les records nationaux, en particulier dans les
jeunes catégories, tombent régulièrement. Mais, aucune comparaison sérieuse
avec le passé n’est possible en l’absence de données chiffrées. A moins de se
baser sur les résultats des championnats nationaux que la fédération met
généreusement à disposition tandis que les bilans nationaux sont indisponibles
depuis….belle lurette. Donc, exit le débat. Faute de munitions.
La vision socialiste si dominante pendant près d’un demi-siècle, la
parcimonie des aides, la réglementation (quelque fois, on se demande s’il ne
s’agirait pas d’une interprétation très restrictive des textes réglementaires)
ont limité de fait les organisateurs de meetings à n’être que des
institutionnels (fédérations, ligues, APC). L’organisation d’un meeting, d’un
cross ou d’un semi-marathon par un club ne fait pas partie des traditions de l’athlétisme
algérien.
Bien sûr, l’ouverture économico-politique, le changement des
mentalités a permis au MAC (Mawaheeb Athlétic de Constantine) de monter son
challenge de demi-fond dont la dénomination exacte et médiatiquement officielle
varie, au fil des ans, entre « maghrébin » et « national »,
selon des circonstances indépendantes de la volonté de l’organisateur toujours
à la recherche de son concept.
C’est aussi le cas pour le semi-marathon international de
Bejaïa qui a réussi à trouver (pour l’instant) sa place à une date fixe (le 1er
mai) et obtenir le label revendiqué grâce aux efforts mis en commun de l’AMCB
(Athlétique Méditerranée Club de Bejaïa), des autorités locales et des
industriels de la wilaya dont la majorité sont portés sur l’industrie
agro-alimentaire et les plus importants sont les piliers du mouvement sportif
national.
La réussite présente du semi-marathon de Bejaïa est un leurre. Un
exemple fragile et impossible à suivre. Nous nous sommes laissé dire que la
pérennité du challenge de demi-fond du MAC est chaque année remise en question
et souffre de l’absence de soutien des autorités locales et de la fédération, frappées
d’amnésie. Au point où un responsable aurait dit que Hassiba Boulmerka,
présidente du MAC, avait les moyens de financer par elle-même « son »
meeting. Signifiant par là même qu’elle avait les moyens de le prendre en
charge.
Au début des années 90, pendant la décennie noire, Constantine avait
su relever le défi d’organiser un meeting international, en proposant, pour sa
6ème édition (en 1996), aux meilleurs athlètes algériens (ceux de
l’équipe nationale choisis par la fédération), selon un barème défini par les
organisateurs, les mêmes conditions (ou presque) de participation que celles
offertes aux athlètes étrangers en
matière d’hébergement, de restauration, de prise en charge des frais de
transport, de primes de participation et de résultats (en dinars pour la prime
de participation et en devises pour la prime de résultats) ainsi que la
participation d’une sélection locale totalement prise en charge pendant une semaine. Aux côtés des habituels
maghrébins et des représentants des pays arabes, prirent part au total 35
athlètes représentants de 13 nations. La ligue de Constantine avait reçu l’aide
des institutions nationales (Présidence, MDN, MJS), de la fédération, des
ligues d’Alger, d’Annaba, Skikda, Batna, Biskra et même le soutien des clubs
(OCA, MCA, etc.).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire