dimanche 5 juin 2016

Clins d’œil sur l’athlétisme (8, Le MAC et l’AMCB, seuls dans le désert

L
’organisation des compétitions d’athlétisme a été réglementairement déléguée à la fédération et aux ligues régionales et de wilayas. Structures incontournables de gestion s’il peut en être. Des structures qui ronronnent doucement comme les félins domestiques dont on caresse le sommet du crâne ou comme les plus gros lorsqu’ils sont repus.
Depuis la disparition des bénévoles ou plus exactement depuis qu’ils ont été relégués au second rang, les anciens combattants des champs de courses, des parcours de labours et des pistes avaient espéré que la professionnalisation du milieu, par les vagues successives d’affectation de diplômés des établissements de formation en sciences et technologies du sports, de techniciens et de conseillers du sport, conduirait à une amélioration qualitative. Celle-ci, il faut en convenir, a été plus ou moins constaté, sur le plan des performances bien que le réservoir d’athlètes semble avoir connu une régression quantitative. Les records nationaux, en particulier dans les jeunes catégories, tombent régulièrement. Mais, aucune comparaison sérieuse avec le passé n’est possible en l’absence de données chiffrées. A moins de se baser sur les résultats des championnats nationaux que la fédération met généreusement à disposition tandis que les bilans nationaux sont indisponibles depuis….belle lurette. Donc, exit le débat. Faute de munitions.
La vision socialiste si dominante pendant près d’un demi-siècle, la parcimonie des aides, la réglementation (quelque fois, on se demande s’il ne s’agirait pas d’une interprétation très restrictive des textes réglementaires) ont limité de fait les organisateurs de meetings à n’être que des institutionnels (fédérations, ligues, APC). L’organisation d’un meeting, d’un cross ou d’un semi-marathon par un club ne fait pas partie des traditions de l’athlétisme algérien.
Bien sûr, l’ouverture économico-politique, le changement des mentalités a permis au MAC (Mawaheeb Athlétic de Constantine) de monter son challenge de demi-fond dont la dénomination exacte et médiatiquement officielle varie, au fil des ans, entre « maghrébin » et « national », selon des circonstances indépendantes de la volonté de l’organisateur toujours à la recherche de son concept.
C’est aussi le cas pour le semi-marathon  international  de Bejaïa qui a réussi à trouver (pour l’instant) sa place à une date fixe (le 1er mai) et obtenir le label revendiqué grâce aux efforts mis en commun de l’AMCB (Athlétique Méditerranée Club de Bejaïa), des autorités locales et des industriels de la wilaya dont la majorité sont portés sur l’industrie agro-alimentaire et les plus importants sont les piliers du mouvement sportif national.
La réussite présente du semi-marathon de Bejaïa est un leurre. Un exemple fragile et impossible à suivre. Nous nous sommes laissé dire que la pérennité du challenge de demi-fond du MAC est chaque année remise en question et souffre de l’absence de soutien des autorités locales et de la fédération, frappées d’amnésie. Au point où un responsable aurait dit que Hassiba Boulmerka, présidente du MAC, avait les moyens de financer par elle-même « son » meeting. Signifiant par là même qu’elle avait les moyens de le prendre en charge.
Au début des années 90, pendant la décennie noire, Constantine avait su relever le défi d’organiser un meeting international, en proposant, pour sa 6ème édition (en 1996), aux meilleurs athlètes algériens (ceux de l’équipe nationale choisis par la fédération), selon un barème défini par les organisateurs, les mêmes conditions (ou presque) de participation que celles offertes aux athlètes étrangers  en matière d’hébergement, de restauration, de prise en charge des frais de transport, de primes de participation et de résultats (en dinars pour la prime de participation et en devises pour la prime de résultats) ainsi que la participation d’une sélection locale totalement prise en charge  pendant une semaine. Aux côtés des habituels maghrébins et des représentants des pays arabes, prirent part au total 35 athlètes représentants de 13 nations. La ligue de Constantine avait reçu l’aide des institutions nationales (Présidence, MDN, MJS), de la fédération, des ligues d’Alger, d’Annaba, Skikda, Batna, Biskra et même le soutien des clubs (OCA, MCA, etc.).


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire