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usqu’aux championnats d’Europe 2010 qui, pour Mohamed Farah, se sont
achevés par une double victoire sur 5 000 et 10 000 mètres, celui
était un athlète de niveau européen.
Nous remarquerons que pendant la première décennie du 21ème
siècle (2001 -2010), la carrière de l’athlète britannique a connu deux périodes
dont la seconde a vu véritablement son émergence.
Entre 2001 et 2005, le palmarès, sans être exceptionnel, est cependant
intéressant : vainqueur de course
individuelle des Championnat d'Europe de
cross-country (2006) ; second du 5000 mètres des championnats d'Europe
(Göteborg), à seulement neuf centièmes de secondes du champion; sixième des
championnats du monde d'Osaka (2007).
A partir de 2008, le palmarès de « Mo »
s’enrichit. Il est second des championnats d’Europe de cross-country (Bruxelles.
2008) ; élimination aux portes de la finale du 5000 mètres des jeux olympiques de Pékin
(2008). Il sera aussi médaillé d'or du 3 000 m des Championnats d'Europe en
salle de Turin, finaliste (7ème) des Championnats du monde de
Berlin, en août 2009, et à nouveau deuxième des championnats d'Europe de cross (Dublin,
2009).
L’explication, on la trouve avec la présence dans son entourage d’Ian
Stewart devenu son nouveau mentor qui serait l’origine d’une nouvelle
orientation de l’entraînement. Aux jeux olympiques de Pékin, Mo Farah n’a pu se
qualifier pour la finale du 5000 mètres. Avec Ian Stewart, le Britannique
commence à privilégier la qualité de l'entraînement plutôt que la quantité. La
nouvelle démarche combine le kilométrage et « un programme ciblé au
millimètre jusqu'aux compétitions ». Elle introduit également l'entraînement
en altitude.
Depuis qu’il a rejoint Alberto Salazar, une nouvelle orientation s’est
dessinée. Elle apparait dans des déclarations récentes. Mo Farah explique ce
changement : « Je pensais que courir, ce n'était que courir. Mais
plus vous montez en niveau, plus vous devez porter des poids, faire des
exercices, courir à différentes vitesses. Ce que je préfère, c'est travailler
sur la vitesse. J'adore pouvoir sprinter ».
On apprend également qu’il court près de 200 kilomètres par semaine,
sauf blessure ou préparation d’une course. Un entraînement décrit comme varié
tout en étant spécialisé, intégrant aussi la cryothérapie pour raccourcir le
temps de récupération. Cette approche lui aurait permis de trouver son
équilibre et d’en faire « la personne à battre».
Sa réussite sportive serait, selon ses déclarations, le fruit de
l’entraînement. Selon des estimations
qu’il se fait un plaisir de distiller à la presse, généralement anglo-saxonne,
il aurait parcouru, depuis le début de sa carrière, au moins deux fois, la distance séparant
Mogadiscio qui la vue naître et Portland (Oregon), sa ville d'adoption. Depuis
qu’il s’entraîne dans le NOP (Nike
Oregon Project) mis en place par Salazar, le crédo est devenu : le
kilométrage, l’entraînement.
Quelques mois après avoir rejoint le NOP (en juin 2011), la carrière
de Farah s’accélère. En juin, il bat le record d’Europe du 10 000 mètres
(26.46.57) puis remporte aux championnats du monde de Daegu le titre du 5 000 et s’empare de la médaille
d’argent du 10 000 m.
L’année suivante, il conserve d’abord son titre de champion d’Europe
(Helsinki) du 5 000 et s’impose au 10 000 m et au 5 000 m des
jeux olympiques de Londres devenant le 7ème
athlète dans l'histoire des jeux olympiques à réussir le doublé 5 000 mètres et
10 000 mètres.
En 2013, à Monaco, en se classant deuxième du 1 500 mètres (derrière
le Kényan Asbel Kiprop), il améliore de 14 centièmes de seconde (3.28. 81) le
record d'Europe de la distance. Avec ce chrono, il devient le septième athlète (Aouita,
Komen, Saïdi-Sief, El Gueroudj, Choge et Bernard Lagat) à avoir couru le
1 500 en moins de 3 .30 et le 5 000 en moins de 13.00.
Les années suivantes, il allonge les distances en compétitions en
s’illustrant sur semi-marathon et sur marathon avec des performances de premier
plan qui n’ont pas d’effet négatif sur 5 000 et 10 000, des distances
sur lesquelles il continue de glaner des titres européens et mondiaux.
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