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i les photos prises à Sulultha - diffusées sur son compte Facebook par
un Hamza Driouch prétendant n’avoir été informé de sa suspension, par la
fédération qatarie, qu’après l’achèvement du stage de préparation en haute
altitude puis supprimées par le jeune coureur - et les informations publiées au
sujet des accusations portées contre Alberto Salazar et Galen Rupp, sont à
l’origine du ternissement de l’image qu’il avait auprès du public, Mo Farah
doit aussi vaincre l’incompréhension née de sa progression chronométrique
phénoménale.
Une progression qui ne trouve pas d’explications raisonnables pour un
athlète mature (28 ans), qui n’avait jamais défrayé la chronique sportive (en
se hissant, par exemple, sur les podiums mondiaux et olympiques ou en réalisant
des performances sortant de la normale) lorsqu’il rejoint le Nike Oregon
Project de Salazar.
Ses meilleures performances personnelles connaissent un bond non
négligeable. Sur 1 500 m, son meilleur chrono est passé de 3.33.98 en 2009 à 3.28.81
en 2013, un record d’Europe qui tient toujours. Sur 10 000 m, lui qui n’avait
jamais fait mieux que 27.28.44 en 2010 a abaissé son record personnel à 26.46.57
en 2011, l’année suivante, celle de son intégration dans le NOP. Les gains sont
trop importants pour passer inaperçus. 5 secondes (en quatre ans) sur le
1 500 alors qu’il n’est pas un spécialiste de la distance et qu’il s’est
plus tôt orienté vers les longues distances. 42 secondes sur 10 000 en une
saison.
Un journaliste français cherche auprès de Philippe Dupont, entraîneur
national à la fédération française d’athlétisme, des explications plausibles,
celles que peut communiquer un expert présent dans le « Nid d’Oiseau»
le stade pékinois où se déroulent les épreuves d’athlétisme. Des explications,
recueillies auprès d’un spécialiste, qui
soient à la fois compréhensibles et qui ne soient pas susceptibles d’être
parasitées par la traduction-trahison. Philippe Dupont observe donc, qu’il y a
quelques années, l’arrivée d’un athlète trop jeune sur le circuit aurait été
suspecte (cas Hamza Driouch ?) car on considérait qu’un athlète de
demi-fond arrivait à maturité vers 25 ans. Dupont tempère son propos en affirmant
qu’ « il n’y a pas de vérité sur les âges».
Le coach du spécialiste français du 3 000 mètres steeple Mahiedinne
Mekhissi et de Toufik Makhloufi, champion olympique 2012 du 1 500 mètres, ne
peut toutefois expliquer la très grande polyvalence de Farah, dont on a vu
qu’il fut capable de battre le record d’Europe du 1 500 m tout en étant sacré
(la même année) champion du monde du 5 000 m et du 10 000 m, avant de courir
son premier marathon, début 2014, en 2 h 08 min. Dupont qui se dit interpellé ne sent cependant
pas autorisé à dire que c’est impossible parce qu’il « ne
sait comment se passe sa préparation hivernale».
Habitués que nous sommes devenus à renifler dans les émanations nauséabondes
qui se dégagent du dopage et à plonger dans les associations d’idées que ce
phénomène suscite, nous pouvons nous demander si derrière la parole donnée à
l’expert reconnu, ne se cacherai pas l’intention de trouver - auprès de Dupont,
touché directement par le dopage (en 2001) de son poulain Ali Saïdi-Sief et
dont les athlètes actuellement parrainés (Mekhissi et Makhloufi) ont été, à un
moment de leurs carrières sportives, suspectés (à tort ou à raison, peu
importe) d’y avoir recours – une justification plausible à l’incompréhensible. Une
tentative de piéger Philippe Dupont qui s’en tire (il faut le dire) relativement
bien
La presse a observé que les marques de soutien sont venues d’Outre-Manche
(l’ex-marathonienne Paula Radcliffe) et de la Jamaïque (Usain Bolt), deux
athlètes touchés eux aussi par les
soupçons. Avant que ne débute les championnats du monde, dans un remake digne
de Christopher Froome, l’Anglo-kenyan irrésistible sur son vélo pendant le Tour de France cycliste, Mo Farah a publié
certaines de ses données sanguines afin de montrer sa probité. Une publication
qui n’a pas suffi à vaincre le scepticisme des uns et des autres. Lance
Armstrong, le cycliste américain sorti de l’enfer de la maladie, si clean
pendant toute la durée de sa carrière avant d’être rattrapé par le dopage, est
passé par là.
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