dimanche 20 novembre 2016

Polémiques (51), Un été à ne pas oublier

Après que la FAA eut fait son choix et eut retenu le jeune Ali Messaoudi, dans une interview accordée à un des titres majeurs de la presse nationale en langue française, Abdelhamid Zerrifi exprima sa frustration, son opinion sur une éviction qui, née dans un contexte d’opacité bien éloigné de la transparence vantée par les politiques, a permis à ses compatriotes, à ses rivaux de décrocher l’une des trois places pour les Jeux Olympiques. Pour le bonheur de l’athlétisme algérien, quatre athlètes avaient réussi les minima.  Pour le malheur de Zerrifi, l’un d’entre eux devait être recalé. Ce fut lui.

Par cette interview, Abdelhamid Zerrifi fut le premier athlète à déblatérer, à critiquer ouvertement la fédération pour l’avoir écarté injustement et (c’est sa perception de la chose) pour avoir favorisé d’autres athlètes. Jusqu’alors les critiques étaient destinées à la commission de préparation olympique. Les ténors de l’athlétisme étaient les auteurs de ces critiques. Les athlètes videront leurs sacs d’amertume après les jeux. Avant les Jeux, Abdelhamid Zerrifi avait ouvert la voie de la contestation.

La relation faite par Zerrifi de son élimination de la liste est susceptible d’édifier sur les pratiques ayant cours au sein de la fédération. Il le fit après avoir rappelé qu’il ambitionnait (à juste titre d’ailleurs) « de prendre part à cette grande manifestation sportive » pour deux raisons.
La première  étant qu’il avait figuré «  sur la liste des présélectionnés de la fédération internationale et du CIO car j'ai fait les championnats du monde de Pékin l'année dernière ». La seconde pour avoir réalisé à deux reprises les minima « à Montbéliard le 1er juin et Monaco le 15 juillet dernier 8.28.14 ».
Le point de vue de Zerrifi tient indéniablement la route. Pour les instances internationales, il est effectivement un participant potentiel puisque ayant réalisé le minima exigé pendant la période internationalement admise. De plus, il a effectivement réalisé à deux reprises les minima. La première fois, comme il le dit lui-même, le 1er juin en devançant Ali Messaoudi qui allait le remplacer par la suite sur la liste des sélectionnés. Puis, une seconde fois (en dehors des délais) le 15 juillet. La période retenue (pour remettre la liste des présélectionnés) étant impérativement fixée au 11 juillet à minuit.
Donc, le 15 juillet, une course de 3 000 mètres steeple au niveau relevé était organisée à Monaco dans le cadre du programme du meeting  Herculis. Ce rendez-vous athlétique réputé était la dernière étape de la « Diamond League » avant l’ouverture des jeux olympiques. Une course rassemblant les meilleurs coureurs mondiaux et européens de l’épreuve en quête d’une évaluation.
Pour Zerrifi, un chrono inférieur aux minima, une place honorable parmi l’armada kenyane situe la valeur d’un  coureur. Elle signifie en outre qu’il est au point, pratiquement prêt à courir à Rio. Dans son esprit, tout concourt à dire qu’il mérite incontestablement de participer aux jeux olympiques. Même si le délai imposé par la FAA est légèrement dépassé. 
Paradoxalement, (Zerrifi l’apprendra s’il lit cette chronique) nous avons découvert, en vérifiant  les performances de l’année 2016, que le chrono réalisé par « Hamid Blondin » à Monaco n’est pas reconnu par la FAA. Pour elle, selon « ses » statistiques, ce chrono n’a jamais été réalisé. Un comble qui montre le suivi approximatif des athlètes algériens de haut niveau. Que dire alors des performances des athlètes licenciés dans des clubs de l’Algérie profonde.
La FAA, dans le « Top 10 2016 » (publié sur son site) lui concède seulement un 8.28.87 pour meilleure performance de l’année. Ce chrono, ne modifiant en rien la hiérarchie nationale, dénote remarquablement du peu de sérieux régnant dans la maison fédérale. L’IAAF, pour part, dans son bilan annuel dont la mise à jour est quasiment quotidienne, officialise les 8.28.14 revendiqué (notons-le dès le mois de juillet) par le coureur de Montpellier en le classant avec ce chrono à la 64ème place mondiale. Le même chrono figure au bilan de la FFA et du quotidien sportif français « L’Equipe ».

La FAA a tout simplement ignoré cette performance. Le mauvais esprit que nous sommes observe que l’écart d’une seconde entre la perf de Messaoudi valide incontestablement le choix fédéral. 15 centièmes de secondes auraient fait tiquer quelques-uns et les auraient certainement incités à trouver un critère de sélection plus adapté.

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