Mahour Bacha est un fanatique du spectacle, de la mise en
scène, de la théâtralisation des faits. Ceux qui le connaissent savent qu’il
est toujours en représentation. C’est le spectacle (très période soviétique)
qu’il a appelé à son aide. Un de ces procès grand public, dans le style des
films à grand spectacle d’Hollywood auxquels avait recours le pouvoir en place
dans l’ex URSS, les autocritiques pour avouer les fautes, les trahisons.
« El commandante » Mahour Bacha n’en
était pas arrivé à cette dernière extrémité. Il reconnaissait seulement sa
défaite. En public ! Il baissait pavillon, rendait les armes après s’être maintes fois ridiculisé (plus
qu’il n’en faut) par ses agissements, ses attitudes, ses déclarations
équivoques devant l’opinion algérienne, devant le système sportif, le monde
médiatique. Il a avoué seulement son incapacité à poursuivre l’effort de plusieurs années. Il
fallait sauver le soldat Larbi. Comme
Tarik Ibn Zyad, il a brulé ses bateaux ! Il est coutumier du fait. En
2010, il avait déclaré que Zahra Bouras serait la dernière athlète de haut
niveau qu’il entraînerait. 18 mois plus tard, elle le laissait tomber. Dans l’esprit de Mahour Bacha, Larbi n’avait
pas autant de qualité que Zahra.
Au cours de l’année 2016, Mahour Bacha avait manqué d’un peu
d’humilité. Celle qui fait le grand entraîneur, le rassembleur des forces
vives. Par sa conduite, Mahour Bacha porta préjudice (directement ou
indirectement) aux résultats de son athlète. En ratant des compétitions, en
ratant ou en retardant des stages de préparation. Il avait eu malheureusement
tout faux. Il était obnubilé par ses frasques, ses idées fixes.
Au final, le vieux toro de combat, usé et affaibli,
n’attendit pas que le matador lui porte l’estocade de la muerte. Il lui prit
l’épée des mains pour se porter lui-même le coup fatal. Celui du renoncement.
Le suicide télévisé.
Mahour Bacha battait retraite. Une retraite dont on peut
supposer que le déclic fut certainement produit
par la démission de son ami Amar Bouras du bureau exécutif du COA. Ce
dernier avait été incapable de prendre la défense de son autre ami Fezouine,
président de la fédération algérienne de cyclisme qui l’avait pris pour
conseiller au sein de sa fédération et lui offrit sur un plateau la gestion, en
tant que manager, d’une équipe cycliste. Une équipe qui, pour son malheur (celui
de l’équipe cycliste et de la FAC) fut marquée par un contrôle antidopage positif.
A ce moment-là, Mahour Bacha fut certainement convaincu que
Bouras ne prendrait plus sa défense. Ce qu’il avait fait pourtant lorsque la
santé et l’intégrité physique et morale de sa fille était en jeu. Il tenterait
seulement de faire diversion pour étouffer les multiples scandales qui
commençaient à apparaitre dans l’édifice fédéral sérieusement ébranlé.
La reconnaissance de cet échec dû avoir un goût amer pour
Mahour Bacha. Bien plus tôt, alors que la préparation olympique battait son
plein et que les médias n’étaient pas pollués par les polémiques stériles
initiées par l’ancien champion d’Afrique et ses amis, le président du COA, si
la mémoire ne nous fait pas défaut, avait proposé à Bouraâda (et Mahour Bacha),
soutenu par les pouvoirs publics, de se rendre dans un centre de préparation
américain pour pouvoir s’entrainer avec les meilleurs spécialistes des épreuves
combinées de ce pays-continent.
La proposition du comité olympique fut déclinée par Mahour
Bacha. Le monument des épreuves combinées en Algérie, forgé idéologiquement et
méthodologiquement par les systèmes russes et cubain, ne pouvait décemment se
perfectionner au pays de l’ « Oncle Sam ». On connait plus ou
moins la suite. Quand Mahour Bacha refusa les moyens mis à la disposition des
athlètes (sur demande des fédérations) et s’entêta à pérenniser le climat de
tension. Ne rien devoir aux autres. Surtout pas au comité olympique et sa CPO
qui, en cette circonstance, devançaient ses désirs informulés. Les meilleures
conditions qui soient. La médaille olympique n’aurait pas eu le même goût, la
même odeur. Avec l’aide des ennemis de toujours, le président du COA et le
co-président de la CPO. Pire, la préparation aurait été encadrée par eux.
Impossible de bouger !
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