David
Torrence (dont nous venons de connaitre les péripéties administratives) a fait
partie des athlètes qui se sont entraînés au contact d’Aden Jama, cet
entraîneur précédé par une réputation plutôt négative. Contrairement à ce que
l’on serait tenté de croire, Torrence n’a jamais fait partie du premier cercle (une
notion sur laquelle nous reviendrons), Ces athlètes qui, dirons-nous, ont l’avantage
de s’entraîner en permanence avec le coach britannique d’origine somalienne. Un
peu comme Genzebe Dibaba et ceux qui se déplacent avec la caravane.
Sans
vouloir le dénigrer ou diminuer de sa valeur, David Torrence n’est pas une star
du demi-fond mondial. Du moins, il ne
fait pas partie de ces coureurs dont on entend souvent parler dans les médias
diffusés de ce côté de l’Océan Atlantique. Ceux qui enthousiasment les
commentateurs ou soulèvent les foules lors des grandes compétitions
internationales. Les jeux olympiques ou les championnats du monde !
Torrence est un coureur pédestre ayant atteint un bon niveau international,
sans plus ! Celui des compétitions régionales, continentales.
Au début de
l’été 2016, le Torrence qui intéresse les médias américains n’est pas le
coureur à pied. Celui qui accroche est celui ayant joué un rôle dans ce qui est
devenue l’« opération Rial », une intervention des
services de police et de douane catalans dans l’établissement hôtelier où
étaient hébergés les athlètes de l’entraîneur de l’équipe nationale qatarie de
demi-fond. Une descente des autorités catalanes emmenées par l’agence espagnole
de lutte contre le dopage elle-même télécommandée par l’IAAF. Une opération de
grande envergure, spectaculaire, digne des spectacles hollywoodiens. A grand
renfort bien évidemment de caméras et de micros. Pour frapper les esprits.
Depuis quelques trois ans, Aden fait l’objet d’investigations.
IAAF et UCI
(fédération internationale de cyclisme) même combat, pourrions-nous dire. Le
combat contre le dopage. Une lutte biaisée. Remarquons (pour mettre en valeur
les similitudes entre ces deux fédérations internationales) que la mise en
scène est celle expérimentée à plusieurs reprises dans les grandes courses
cycliste à étapes que sont le « Giro » (Tour d’Italie),
la « Vuelta » (Tour d’Espagne) et le Tour de France.
Selon les sites
américains, Aden Jama n’aurait jamais été interpellé sans la collaboration active
de David Torrence qui auraient fourni des informations pertinentes à l’IAAF. Ces
médias affirment que les interpellés auraient été trouvés en possession de
flacons d’EPO et d’une soixantaine de seringues usagées. Le grand jeu d’une
opération commune entre deux corps constitués (comprenant fouilles corporelles
des locataires, des bagages, des armoires, des poubelles dans les chambres et
des bacs à ordures à l’extérieur de l’hôtel où seront trouvées les seringues
usagées) a été déployé.
Il ressort des
récits sur la relation qui unit Torrence-Aden que celle-ci débuta à la fin de
l’année 2013 lorsque l’entraîneur de Torrence (John Cook) prit la décision
d’interrompre leur collaboration. Il est cependant précisé que la relation
Torrence-Aden dura environ 8 mois et que, durant ce laps de temps, ils ne
s’étaient pas beaucoup croisés.
David Torrence
raconta, au mois de juin 2016, après la
médiatisation de l’ « opération Rial » (une
vingtaine de jours après l’interview que nous avons évoqué dans nos précédentes
chroniques), qu’il ne s’était pas senti à l’aise dans le groupe.
En fait, selon
ses déclarations, rapidement il avait ressenti quelque chose d’anormal. Il
déclara alors que « l’entraînement avec lui ne me permettait pas de me
sentir bien ». Il expliqua également qu’il avait tenté « de
leur offrir le bénéfice du doute », mais que la manière de
s’entraîner ne lui convenait pas. Remarquons que l’on passe de « lui »
(Aden Jama) à « leur » (le groupe) voulant
certainement dire que des membres du groupe sont impliqués.
Au début de la
collaboration à distance, Aden Jama transmettait à Torrence des conseils par
téléphone et par mails. C’est à l'occasion d'un stage organisé en Espagne en juin 2014, que le coureur américano-péruvien (il
a obtenu la nationalité péruvienne au début de l’année 2013) parvint enfin à
faire sa connaissance. C’est pendant ce stage (qui se déroula comme par hasard à
Sabadell où Aden a établi son habituel camp de base européen) qu’il ressentit
de l’inquiétude à propos des pratiques douteuses qui semblaient avoir cours.
Au milieu du
stage, David Torrence s’étant senti fatigué. Aden lui aurait proposé pour la
première fois de « prendre des injections de vitamines ».
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