mardi 21 février 2017

David Torrence (6), « Opération Rial », raid spectaculaire


David Torrence (dont nous venons de connaitre les péripéties administratives) a fait partie des athlètes qui se sont entraînés au contact d’Aden Jama, cet entraîneur précédé par une réputation plutôt négative. Contrairement à ce que l’on serait tenté de croire, Torrence n’a jamais fait partie du premier cercle (une notion sur laquelle nous reviendrons), Ces athlètes qui, dirons-nous, ont l’avantage de s’entraîner en permanence avec le coach britannique d’origine somalienne. Un peu comme Genzebe Dibaba et ceux qui se déplacent avec la caravane.
Sans vouloir le dénigrer ou diminuer de sa valeur, David Torrence n’est pas une star du demi-fond mondial. Du moins, il  ne fait pas partie de ces coureurs dont on entend souvent parler dans les médias diffusés de ce côté de l’Océan Atlantique. Ceux qui enthousiasment les commentateurs ou soulèvent les foules lors des grandes compétitions internationales. Les jeux olympiques ou les championnats du monde ! Torrence est un coureur pédestre ayant atteint un bon niveau international, sans plus ! Celui des compétitions régionales, continentales.
Au début de l’été 2016, le Torrence qui intéresse les médias américains n’est pas le coureur à pied. Celui qui accroche est celui ayant joué un rôle dans ce qui est devenue l’« opération Rial », une intervention des services de police et de douane catalans dans l’établissement hôtelier où étaient hébergés les athlètes de l’entraîneur de l’équipe nationale qatarie de demi-fond. Une descente des autorités catalanes emmenées par l’agence espagnole de lutte contre le dopage elle-même télécommandée par l’IAAF. Une opération de grande envergure, spectaculaire, digne des spectacles hollywoodiens. A grand renfort bien évidemment de caméras et de micros. Pour frapper les esprits. Depuis quelques trois ans, Aden fait l’objet d’investigations.

IAAF et UCI (fédération internationale de cyclisme) même combat, pourrions-nous dire. Le combat contre le dopage. Une lutte biaisée. Remarquons (pour mettre en valeur les similitudes entre ces deux fédérations internationales) que la mise en scène est celle expérimentée à plusieurs reprises dans les grandes courses cycliste à étapes que sont le « Giro » (Tour d’Italie), la « Vuelta » (Tour d’Espagne) et le Tour de France.

Selon les sites américains, Aden Jama n’aurait jamais été interpellé sans la collaboration active de David Torrence qui auraient fourni des informations pertinentes à l’IAAF. Ces médias affirment que les interpellés auraient été trouvés en possession de flacons d’EPO et d’une soixantaine de seringues usagées. Le grand jeu d’une opération commune entre deux corps constitués (comprenant fouilles corporelles des locataires, des bagages, des armoires, des poubelles dans les chambres et des bacs à ordures à l’extérieur de l’hôtel où seront trouvées les seringues usagées) a été déployé.

Il ressort des récits sur la relation qui unit Torrence-Aden que celle-ci débuta à la fin de l’année 2013 lorsque l’entraîneur de Torrence (John Cook) prit la décision d’interrompre leur collaboration. Il est cependant précisé que la relation Torrence-Aden dura environ 8 mois et que, durant ce laps de temps, ils ne s’étaient pas beaucoup croisés.

David Torrence raconta, au mois de juin 2016,  après la médiatisation de l’ « opération Rial » (une vingtaine de jours après l’interview que nous avons évoqué dans nos précédentes chroniques), qu’il ne s’était pas senti à l’aise dans le groupe.

En fait, selon ses déclarations, rapidement il avait ressenti quelque chose d’anormal. Il déclara alors que « l’entraînement avec lui ne me permettait pas de me sentir bien ». Il expliqua également qu’il avait tenté « de leur offrir le bénéfice du doute », mais que la manière de s’entraîner ne lui convenait pas. Remarquons que l’on passe de « lui » (Aden Jama) à « leur » (le groupe) voulant certainement dire que des membres du groupe sont impliqués.

Au début de la collaboration à distance, Aden Jama transmettait à Torrence des conseils par téléphone et par mails. C’est à l'occasion d'un stage organisé en Espagne en  juin 2014, que le coureur américano-péruvien (il a obtenu la nationalité péruvienne au début de l’année 2013) parvint enfin à faire sa connaissance. C’est pendant ce stage (qui se déroula comme par hasard à Sabadell où Aden a établi son habituel camp de base européen) qu’il ressentit de l’inquiétude à propos des pratiques douteuses qui semblaient avoir cours.


Au milieu du stage, David Torrence s’étant senti fatigué. Aden lui aurait proposé pour la première fois de « prendre des injections de vitamines ». 

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