dimanche 26 mars 2017

Aden et les Algériens, Plongée dans les cercles de Barber

Selon la description qu’en a donné Kyle Barber, le groupe d’entraînement dirigé par Jama Aden serait structuré en deux cercles. Le premier, le plus important (de son point de vue de chef des investigations de l’IAAF) serait celui dans lequel se trouvent les stars du groupe. Celles qui défrayent la chronique sportive en remportant victoires et titres d’une part et en établissant des performances et/ou des records sortant de l’ordinaire, d’autre part. Ce groupe réduit d’athlètes bénéficierait d’une attention soutenue et particulière d’Aden.
Ce cercle serait inaccessible aux enquêteurs. Il est replié sur lui-même. Comme le serait une huitre. Il serait aussi celui qui connaîtrait l’utilisation de produits illicites (ou suspects) faisant partie de l’arsenal thérapeutique et de préparation sportive en usage dans les milieux en marge de la pratique éthique.
La narration de Torrence (ayant passé quelques mois dans le groupe d’Aden et qui aurait collaboré avec l’IAAF) semble indiquer que ces produits sont utilisés pour la récupération (après l’effort dont il dit qu’il est très important et peu en rapport avec les méthodes majoritairement quantitatives d’entraînement à l’américaine) quand les athlètes sont excessivement fatigués par un entraînement intensif. Torrence aurait fait partie du « second cercle » et il lui aurait été proposé de recevoir des injections de vitamines réparatrices.
Par contre, selon les comptes rendus des services catalans de police sur lesquels se sont appuyées les presses ibérique, américaine, britannique puis française, les produits saisis à Sabadell (flacons d’EPO) démonteraient qu’ils sont un moyen d’augmenter artificiellement les capacités des athlètes.
Le champion olympique du 1 500 des jeux olympiques de Londres 2012, notre compatriote Toufik Makhloufi s’est préparé avec le groupe Aden. Il aurait fait partie du « cercle central ». Du moins, Kyle Barber le laisse supposer. C’est cette position dans le saint des saints et le départ (sans explications connues et/ou médiatisées) du groupe qui l’aurait incité à tenter de le faire parler sans qu’il ne recueille de leurs entretiens des informations probantes (allant dans le sens de ses investigations) sur ce qui se déroule au sein de ce premier cercle.  
Antérieurement, rappelons-nous, Barber avait échoué à convaincre Hamza Driouch à dévoiler ce qu’il connaissait, sur les péripéties ce qui l’avait conduit à présenter un passeport biologique aux résultats erratiques. Notons que l’enfant de Souk Ahras s’est préparé avec le célèbre et controversé coach au cours des mois qui précédèrent sa médaille de vermeil londonienne et que la collaboration avec Aden se serait étalée du printemps 2012 au début de l’automne 2013.
Ainsi que nous avons pu le voir dans nos précédentes chroniques, dans son groupe d’entraînement algérien constitué autour d’Amar Brahmia, alors patron technique du Groupement Sportif des Pétroliers (GSP), club phare de l’athlétisme algérien (cette désignation ayant succédé à celle de Mouloudia d’Alger) parrainé par la compagnie nationale pétrolière, Toufik Makhloufi faisait partie de l’élite mondiale. Il a été le dernier coureur du groupe, du club à avoir couru le 1 500 mètres en moins de 3.32. Avant qu’il ne rejoigne le groupe Aden.
Les rumeurs, les ragots propagés autour du Sato (par des entraîneurs dérangés dans leurs quiétudes et leurs certitudes par les succès du groupe Brahmia) laissent croire que le Mouloudia est un fief du dopage. La rumeur est pourtant démentie par le fait qu’aucun athlète de demi-fond du club n’a été pris dans les mailles du filet pour étayer cette thèse reprise par d’autres entraîneurs et beaucoup d’athlètes dont la caractéristique principale est de ne pas apparaitre en public.
Les leaders successifs du groupe ont fait (ainsi qu’en témoigne les listes de l’AMA disponibles sur le web) l’objet d’une surveillance constante par les instances internationales. Celles-ci, les avaient inclus dans le système Adams. En conséquence de cela, les athlètes du Mouloudia (GSP) suspectés (ou susceptibles d’être tentés) étaient suivis à la trace comme le sont tous les athlètes de niveau mondial attirant l’attention de l’AMA par leurs performances ou la propagation de ces rumeurs insidieuses.

Si Toufik Makhloufi a fait partie du « premier cercle », d’autres athlètes Algériens se sont retrouvés à l’entrainement sous la coupe d’Aden. Ce fut au cours des 6 mois qui précédèrent les Jeux Olympiques de Rio 2016. 

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