En tête de la liste
des âmes charitable, elle porte, on ne sait trop pourquoi, bien qu’on le
pressente, « Dda Djoudi Messaoudi », le vénérable phare
indestructible de l’athlétisme bougiote et un vieux routier de la transmission
des valeurs éducatives du sport par le biais du sport scolaire.
Alors que certains
noms sont précédés par la formule tout aussi respectueuse de « cheikh »,
elle accole à Djoudi cette formule amazighe (elle est présente essentiellement
en Kabylie et dans les Aurès et au sein des populations urbaines qui sont
issues de ces régions) du respect que l’on accorde aux personnes considérées
comme porteuses de valeurs morales et de savoir. « Dda »,
à l’instar de « cheikh » (en arabe dialectal et en
amazigh) véhicule la même sémantique. Il renvoie en premier lieu, dans une
société agnatique, à l’appartenance au cercle familial (l’oncle, l’ainé, le
premier dans la chaîne de succession héréditaire) puis, par extension, à toute
personne pouvant, par adoption, y être intégrée. C’est dire toute l’importance,
la place qu’il revêt implicitement dans l’esprit de Samira Messad. Sans doute
aussi les 10 années passées au sein du MBB.
Nous avons maintenant
une idée globale sur les protagonistes de l’ « affaire Samira
Messad ». Cette idée doit être précisée. On retrouve dans cette
affaire les catégories structurantes de l’analyse des contes avec une héroïne (qui est ici beaucoup plus une anti-héroïne comme a pu
l’être Don Quichotte), des adjuvants - les alliés, les amis qu’elle a certainement
recensé à travers ceux (dont au moins trois anciens présidents de la FAA) qui,
sur les réseaux sociaux, ont eu une pensée à l’occasion de son récent
anniversaire - et les opposants (adversaires).
Samira Messad, peut
être vue comme une des Cendrillon de l’athlétisme algérien renfermant aussi quantité
de Cosette et de Gavroche. Il s’agit aussi dans cette mystérieuse affaire de la
lutte du pot de terre contre le pot de fer, d’une confrontation directe,
asymétrique et invisible entre l’athlète dopée qu’elle serait si l’on accorde
crédit aux rapports officiels et la
fédération algérienne d’athlétisme se caractérisant par ses rapports louches
avec les pratiques du dopage.
Cette bataille inégale
devrait se poursuivre dans les prétoires sportifs auxquels Messad ne peut
accéder. Cendrillon, opposée aux Rastignac de tous bords, ne dispose pas des moyens
financiers pour envisager cette possibilité de faire appel aux TAS algérien et
international. Cosette a d’autres préoccupations. Elle doit avant tout
survivre.
Elle a bien sur
envisagé la possibilité de s’adresser à ces instances de recours. Mais, elle affirme
sans fard ne pas disposer des 30 000 dinars nécessaires pour déposer un
dossier au TAS algérien et encore moins des 300 millions indispensables pour un
traitement de son dossier par celui de Lausanne.
Par dérision, son
ultime arme, elle déclare que si elle détenait ces 300 millions, elle en ferait
autre usage tel qu’acheter un appartement et…se marier. Comme toutes les jeunes
femmes de son âge, elle attend son champion. Un chevalier que cette affaire de
dopage pourrait avoir fait fuir.
La fédération
algérienne est un espace de schizophrénie. Ainsi que le sont toutes les
institutions où s’affichent des courants idéologiques divers et antagonistes se
disputant des parcelles de pouvoir. D’aucuns diront qu’elle a perdu le Nord, ne
sachant plus si elle doit encourager le dopage (Larbi Bouraâda, Zahra Bouras)
ou entreprendre des actions dissuasives (Samira Messad).
La documentation
officielle de la FAA montre que la position du bureau fédéral aurait varié en
quatre années de mandat. Dans le procès-verbal n° 4/13 (disponible sur le site
officiel de la FAA) de la réunion du 17 juin 2013 qui s’est tenue au siège de
la fédération, il est possible de lire « III. Cas Bourrada Larbi et
Bouras Zahra. A l’unanimité, les membres du bureau
fédéral, ont approuvé la proposition de M. le DTN quant à la mise en œuvre de
leurs préparations aux échéances nationales ».
Dans un autre PV (n°5
du 4 août 2013), celui de la réunion suivante, il est décidé que dans le cadre des « stages
précompétitifs organisés par la FAA » il est constaté la
participation de « 3- Messieurs Mahour Bacha Ahmed – Rahmani
Miloud- Hadj Lazib Othmane – Bourrada Larbi du 20/07/2013 au 05/08/2013 à Leverkussein
Allemagne ».
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