jeudi 15 juin 2017

Samira Messad (24), Comprendre la suspension provisoire

Pour comprendre du mieux possible le cas Samira Messad, nous sommes dans l’obligation de revenir à cette décision n°02. Bien que, dans le cadre d’une recherche de responsabilité, cette bizarrerie qu’est cette copié adressée à la fédération algérienne de cyclisme puisse être assignée logiquement et préalablement d’abord aux inattentions respectives de la secrétaire puis du signataire de la décision (la présidente du comité d’audition et de décision), cet impair est une anomalie formelle qu’aucune des parties prenantes du processus n’a (nous semble-t-il) relevé. Cette anomalie est à imputer, cela est indéniable, à la structure, à la CNAD chargée de la gestion de la lutte contre le dopage.
Elle n’est malheureusement que la première d’une série d’étrangetés que nous avons rencontrée en tentant d’assimiler et comprendre les éléments constitutifs de ce dossier.
Les membres des comités d’audition et de décision mis en place pour lutter contre le dopage (en conformité à l’impérialisme, au mode de pensée, à l’idéologie dominante en action dans les institutions administratives et de gestion algériennes) ont de toute évidence considérés que les athlètes (et leurs entourages) sont réputés maitriser la réglementation en matière de lutte de dopage telle que celle-ci est définie par la législation algérienne et par le code national de 2015. Ce qui est loin d’être les cas.
On comprendra donc que le document (ayant par ailleurs su admirablement poser les arguments conduisant à la décision prise ) s’en soit tenue à énoncer la sanction retenue et à déterminer la date à laquelle « elle commence à courir » : à partir du 26 août 2015 qui est la date d’effet de la suspension provisoire débutant le lendemain de l’envoi de la notification de résultat anormal.
Caricaturalement, malgré le caractère hautement sérieux de la situation et les implications de la décision sur l’athlète, nous dirons que nous sommes plongés dans la dictature de la sentence « Hugh, j’ai dit ! » prononcée par le grand sachem, chef des tribus amérindiennes des bandes dessinés d’antan qui, dans le cas présent, revêt la forme d’un décret administratif. Une décision irrévocable et sans appel. Impérative certes mais passible de tous les contournements.
Nous affirmerons que les cadres permanents présents et passés de la fédération algérienne d’athlétisme n’ont pas la maitrise du code national ou (tout nous incite à le penser ce qui serait pire et tendrait à confirmer la duplication des pratiques russes sur l’empire athlétique algérien), ils ont, particulièrement remarqué dans les cas de Bouras et Bouraâda, sciemment fermés les yeux.
Un fait dommageable pour la crédibilité de la fédération, ses cadres et aussi et surtout pour la majorité des athlètes dont la respectabilité est écornée sachant que la décision prise le fut en bureau fédéral en présence de l’actuel président lequel était alors en charge de la vice-présidence et  de la présidence de la commission juridique.
Il faut reconnaitre et admettre que l’élément le plus important de la décision de suspension (celui auquel on s’intéresse avant tout) est la durée de l’interdiction de la pratique sportive en milieu institutionnalisé, la participation essentiellement aux compétitions sportives organisées par les institutions sportives. Le reste est secondaire sauf en des conditions marginales.
Le reproche qui peut être porté à l’encontre de la rédaction de cette décision est de ne pas indiquer (sous  une forme ou une autre) les interdictions collatérales découlant de cette sanction. Nous signalerons à titre d’illustration que à l’étranger, en cette Italie où le dopage est un véritable fléau, le marcheur Alex Schwazer a été interdit d’accès aux infrastructures sportives publiques de sa ville de résidence pendant la durée de sa première suspension qui a pris fin au printemps 2016. La marcheur a continué à s’entrainer en utilisant soit des infrastructures sportives privées soit les accotements de voies publiques qui, par la force des choses, ne peuvent lui être interdites.

Des interdictions qui avaient été antérieurement et largement outrepassées par la fédération algérienne d’athlétisme. En particulier, lorsqu’elle a intégré les athlètes suspendus précédemment (Zahra Bouras et Larbi Bouraâda) dans le programme de prise en charge de l’élite en vue de leur retour à la compétition. Un retour envisagé une année plus tard après que la décision d’attribution de ces avantages ait été entérinée par le bureau fédéral sur proposition du DTN.

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