Samira Messad s’inscrit dans une ambiance idéologique dépréciative.
Il n’est pas à se demander si elle pouvait faire autrement dans un
environnement dégradé minorant les actions entreprises par les expertises
locales.
N’oublions pas que Samira Messad (plus que n’importe qui) s’insère
dans un contexte sociologique qui conduit de fort nombreuses personnes (y
compris dans les strates les plus élevées de la société algérienne) à porter au
pinacle tout ce qui est « made in France ».
Samira Messad croit sans sourciller à la fiabilité des
informations communiquées par le laboratoire français disposant d’un matériel
sophistiqué et d’un personnel hautement qualifié. Un « labo »
qui, cela va de pair, est précédé d’une réputation qui l’a installé en tant que référence
mondiale dans le domaine de la lutte contre le dopage. Le conditionnement historique
et social a fait son œuvre.
Le sentiment que connait Samira Messad est le fruit d’un
ensemble de préjugés qui s’opposent
frontalement aux pratiques en usage dans le pays. Une vision du monde mettant en confrontation le « Made
in Bladi » et le « Made in…Ailleurs ». Une
attitude liée essentiellement à cette tendance très largement répandue faisant
la part belle à l’approximation (et à la manipulation) dans toutes les
activités que nous exerçons et à nos pratiques en « borderline »,
en permanence à la limite de la règle……. lorsque celle-ci n’est pas sciemment
enfreinte par ceux censés la conforter ou au moins la respecter.
Ce que ressent intimement Samira Messad est un sentiment général
que l’on retrouve dans l’inconscient de beaucoup de nos compatriotes. Il se
retrouve aussi dans le legs de la pensée coloniale, de ce qui est resté dans le
discours commun : la déformation de l’expression très largement répandue de
« travail arabe ».
Un discours qui renvoie au contraire de l’ « Age
d’or » musulman et dont le sens donnée aujourd’hui dessert en
toutes choses. La qualité de travail historiquement enregistrée en tant
qu’œuvre marquée par la plus grande précision, par la meilleure qualité
esthétique appréhendées par les marqueurs des heures de l’apogée de la culture
arabo-musulmane, transcendée par l’essor des sciences et des arts, par les
apports perse et andalou, sont remplacées par le flux de la régression sémantique
que l’on décèle dans cet antagonisme synonyme de « bricolage ».
Lorsque l’on consulte le document confectionné par le
laboratoire de Châtenay-Malabris à l’intention de la CNAD (et des autres
destinataires répertoriés et expressément identifiés ainsi que décrit par la
réglementation mondiale) l’ayant sollicité pour procéder à l’analyse du
prélèvement attribué à Samira Messad, on relève l’idée désobligeante d’un
certain laisser-aller que l’on pourrait croire (sans exagération aucune) être
le résultat d’une contamination provoquée par les habitudes et comportements
des demandeurs que sont l’agence algérienne de lutte contre le dopage et la
fédération nationale d’athlétisme. Si ce n’est que ce laisser-aller s’insère
aussi dans cette perception déclinante enveloppant, depuis quelques années déjà,
le laboratoire qui aurait perdu, selon
la presse française, quelque peu sa réputation ternie par une gouvernance
déstabilisée.
Comme pour la CNAD, c’est dans les informations auxquelles on
ne porte habituellement pas d’attention particulière, que se glisse le détail,
le grain de sable qui nuit à la cohérence de l’ensemble, qui grippe la machine.
Un détail qui ne prend de l’importance que parce qu’il s’ajoute à d’autres
anomalies qui apparaitront ultérieurement dans le processus chronologique mais
que nous avons vu précédemment.
Le rapport de contrôle « confidentiel »
imprimé le 24 aout 2015, adressé à « l’AMA, au NADO et l’IAAF »
indique sans aucune ambiguïté que l’analyse d’urine à laquelle il a été procédé
l’a été suite à une sollicitation du NADO. On y apprend également que cette
analyse fait suite à un prélèvement
réalisé dans le cadre d’une compétition s’étant déroulée en France le 1er
août 2015, dont l’échantillon « A » a été reçu au laboratoire
quatre jours plus tard, le 5 août 2015.
Le NADO, que nous supposons être la Commission Nationale anti
Dopage (CNAD), est (autre détail dérangeant) identifié par le laboratoire de
Châtenay-Malabris en tant que Centre National de Médecine du Sport (connu en
Algérie sous l’acronyme de CNMS) ayant son siège social au « Complexe
Olympique Mohamed Boudiaf » à Dely Ibrahim.
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