samedi 8 juillet 2017

Samira Messad (29), Le laboratoire français pris à défaut

Samira Messad s’inscrit dans une ambiance idéologique dépréciative. Il n’est pas à se demander si elle pouvait faire autrement dans un environnement dégradé minorant les actions entreprises par les expertises locales.
N’oublions pas que Samira Messad (plus que n’importe qui) s’insère dans un contexte sociologique qui conduit de fort nombreuses personnes (y compris dans les strates les plus élevées de la société algérienne) à porter au pinacle tout ce qui est « made in France ».
Samira Messad croit sans sourciller à la fiabilité des informations communiquées par le laboratoire français disposant d’un matériel sophistiqué et d’un personnel hautement qualifié. Un « labo » qui, cela va de pair, est précédé d’une réputation  qui l’a installé en tant que référence mondiale dans le domaine de la lutte contre le dopage. Le conditionnement historique et social a fait son œuvre.
Le sentiment que connait Samira Messad est le fruit d’un ensemble de préjugés qui s’opposent  frontalement aux pratiques en usage dans le pays. Une vision du monde  mettant en confrontation le « Made in Bladi » et le « Made in…Ailleurs ». Une attitude liée essentiellement à cette tendance très largement répandue faisant la part belle à l’approximation (et à la manipulation) dans toutes les activités que nous exerçons et à nos pratiques en « borderline », en permanence à la limite de la règle……. lorsque celle-ci n’est pas sciemment enfreinte par ceux censés la conforter ou au moins la respecter.  
Ce que ressent intimement Samira Messad est un sentiment général que l’on retrouve dans l’inconscient de beaucoup de nos compatriotes. Il se retrouve aussi dans le legs de la pensée coloniale, de ce qui est resté dans le discours commun : la déformation de l’expression très largement répandue de « travail arabe ».
Un discours qui renvoie au contraire de l’ « Age d’or » musulman et dont le sens donnée aujourd’hui dessert en toutes choses. La qualité de travail historiquement enregistrée en tant qu’œuvre marquée par la plus grande précision, par la meilleure qualité esthétique appréhendées par les marqueurs des heures de l’apogée de la culture arabo-musulmane, transcendée par l’essor des sciences et des arts, par les apports perse et andalou, sont remplacées par le flux de la régression sémantique que l’on décèle dans cet antagonisme synonyme de « bricolage ».
Lorsque l’on consulte le document confectionné par le laboratoire de Châtenay-Malabris à l’intention de la CNAD (et des autres destinataires répertoriés et expressément identifiés ainsi que décrit par la réglementation mondiale) l’ayant sollicité pour procéder à l’analyse du prélèvement attribué à Samira Messad, on relève l’idée désobligeante d’un certain laisser-aller que l’on pourrait croire (sans exagération aucune) être le résultat d’une contamination provoquée par les habitudes et comportements des demandeurs que sont l’agence algérienne de lutte contre le dopage et la fédération nationale d’athlétisme. Si ce n’est que ce laisser-aller s’insère aussi dans cette perception déclinante enveloppant, depuis quelques années déjà,  le laboratoire qui aurait perdu, selon la presse française, quelque peu sa réputation ternie par une gouvernance déstabilisée.
Comme pour la CNAD, c’est dans les informations auxquelles on ne porte habituellement pas d’attention particulière, que se glisse le détail, le grain de sable qui nuit à la cohérence de l’ensemble, qui grippe la machine. Un détail qui ne prend de l’importance que parce qu’il s’ajoute à d’autres anomalies qui apparaitront ultérieurement dans le processus chronologique mais que nous avons vu précédemment.
Le rapport de contrôle « confidentiel » imprimé le 24 aout 2015, adressé à « l’AMA, au NADO et l’IAAF » indique sans aucune ambiguïté que l’analyse d’urine à laquelle il a été procédé l’a été suite à une sollicitation du NADO. On y apprend également que cette analyse  fait suite à un prélèvement réalisé dans le cadre d’une compétition s’étant déroulée en France le 1er août 2015, dont l’échantillon « » a été reçu au laboratoire quatre jours plus tard, le 5 août 2015.

Le NADO, que nous supposons être la Commission Nationale anti Dopage (CNAD), est (autre détail dérangeant) identifié par le laboratoire de Châtenay-Malabris en tant que Centre National de Médecine du Sport (connu en Algérie sous l’acronyme de CNMS) ayant son siège social au « Complexe Olympique Mohamed Boudiaf » à Dely Ibrahim. 

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