lundi 30 octobre 2017

Samira Messad (81), Évictions à la tête du client

Le procès-verbal de la réunion du bureau fédéral s’étant tenue le 4 août 2013 note, dans une simplicité effarante ne portant de prime abord à aucune interprétation négative, que « Sur proposition de M. Bouras Ammar, Président de la F.A.A, les membres présents soutiennent à l’unanimité et d’une manière inconditionnelle M. Boubrit Ahmed D.T.N dans ces fonctions ».  

Que cette éviction soit vraie ou un subterfuge, le procès-verbal consacre Amar Bouras en tant que plus fort et premier appui de Boubrit. Amar Bouras a été le promoteur de la motion de soutien. Doit-on (et peut-on) établir un lien entre ce soutien et le fait que Bouraâda est participé à un stage alors qu’il est suspendu ?

Quatre années plus tard, au début de l’année 2017, tout juste après les élections inaugurant le nouveau mandat, Boubrit est relevé de ses fonctions par le président nouvellement élu de la fédération. Les deux hommes se connaissent bien. Le nouveau président appartient à la maison. Président de ligue, relevant du corps des cadres du MJS, il a été le premier vice-président du précédent bureau fédéral. Un de ceux qui accordèrent  au DTN, unanimement et inconditionnellement, leur soutien au mois d’août 2013.

L’éviction arbitraire, d’un cadre nommé par le ministère, par le président de la fédération, sans examen du cas ni délibérations du bureau fédéral, qui plus est, en dépit des règles administratives, fait partie des mœurs de la FAA et d’autres institutions sportives nationales.

En vertu du respect du sacro-saint principe du parallélisme des formes connu de tous et revendiqué par tous, la proposition de mise fin aux fonctions d’un cadre permanent affecté à une fédération doit être formulée auprès du décideur qu’est le ministre de la jeunesse et des sports. Ce principe veut que seul le signataire de la décision de nomination puisse être le signataire de la décision de mise fin aux fonctions.

Un des prédécesseurs de Boubrit au poste de DTN, Ahmed Mahour Bacha pour ne pas le nommer, au tournant du 21ème  siècle, a été une des victimes connues de cette procédure bien rodée de l’éviction arbitraire et unilatérale commise impunément par les présidents de la fédération d’athlétisme qui se sont succédés. Il ne se laissa pas faire. Il fit des pieds et des mains, alertant les autorités et les médias.

Il aurait dû servir d’exemple à tous ceux qui subirent le même sort. Nous dirons que quelque part les sarcasmes qu’il adresse à ses pairs ont, sur ce plan, bien raison d’être, qu’ils sont fondés.

Plus proche de nous, après le retour de la délégation algérienne des jeux olympiques de Rio, donc au cours des   dernières semaines du mandat du président Bouras, le secrétaire général de la FAA, Rezki Azaoun, en subira à son tour les effets.

A l’issue de sa convalescence, il sera démis de ses fonctions avant d’être réintégré formellement par décision du ministère. Pendant quelques mois, il resta en stand-by. Réintégré dans ses fonctions sans avoir rejoint son poste d’affectation

Azaoun fera son retour plus tard dans les bureaux de la fédération. A la veille des élections. Il reviendra  sous la férule de l’Inspection Générale du MJS intervenant à la suite de l’incident dit de « l’ordinateur » vidé de son contenu avant que l’intégralité ne soit miraculeusement restituée.

La conséquence de ce pronunciamiento est que le personnel de la fédération (dont le DTN) fut prié de vider les lieux laissant le secrétaire général seuls aux commandes. On connait aujourd’hui les effets tangibles de cet acte sur la gouvernance sportive. L’athlétisme algérien et le mouvement sportif savent fermer les yeux quand ils le veulent.

Abdelhakim Dib, le président nouvellement élu avait été dans le précédent bureau, le président de la commission des affaires  juridiques de la fédération. Il était le premier concerné par ces histoires biscornues.


Il ne semble pas avoir retenu la leçon inscrite dans le courrier transmis par le secrétaire général du ministère portant à la fois annulation de la décision prise par le  président Bouras et rappel des règles des relations entre une fédération et sa tutelle administrative.  

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