Lu dans la presse (sportive évidemment) que le
bureau exécutif, en réunion délocalisée à Biskra, capitale des Zibans, loin des
tracas de la capitale, a pris deux décisions importantes destinées à remettre
de l’ordre dans la baraque (ébranlée par les ₺affaires₺ Djabou et Fekir, en fait des déclarations à la
fois tonitruantes et dérangeantes) de Dely Ibrahim.
Nous eûmes, en cette occasion, (et, seulement
pour ceux qui ne pouvaient jusqu’alors l’admettre) confirmation que le
microsystème footballistique est en phase avec son environnement. Un groupe
social au sein duquel aucun ₺redressement₺ n’est nécessaire puisque son fonctionnement répond
aux exigences de l’ordre établi et des critères d’appréciation des ₺gate-keepers₺, des gardiens
du Temple et de la Loi.
La fédération nationale de football a décidé,
par l’entremise de son instance exécutive, de réprimer sévèrement tous ceux (il
s’agit pour précision des joueurs récalcitrants ou réfractaires aux décisions, orientations
fédérales) qui porteraient atteinte à l’image du football algérien (en récusant
par exemple les choix du sélectionneur national) ou qui refuseraient une
sélection en équipe nationale comme le fit Nabil Fekir.
La sanction sera exemplaire : la
radiation à vie. Une sanction que l’on peut, ultérieurement, lorsque cela
s’inscrit à nouveau dans l’intérêt du football national, blanchir par le
recours à une grâce accordée par l’assemblée générale (affaire JSK-Ebossé) ou
que tel que l’on envisage de le faire (affaire Ghrib).
Il semblerait que ces deux atteintes à l’ordre
ne soient que des effets secondaires ou collatéraux, des effets boomerang de
décisions prises (ou de politiques mises en place) antérieurement. Mais,
également d’une prise de recul insuffisante par rapport à des faits cataclysmiques.
Djabou (par ses déclarations à la presse avide
de sensationnel) et Fekir (par sa volte face et le choix de l’équipe de France
après avoir donné -mais non formalisé réglementairement - son accord verbal de
revêtir la tunique des Fennecs) ont terni, dans ce que l’on considérerait
ailleurs ou en d’autres circonstances comme des indicateurs de la liberté
d’expression ou de choix, la façade d’un édifice branlant malgré les apparences
de solidité financière et de réussite sportive. La fédération est la victime des avancées, non maitrisées
(car parasitées de l’intérieur par des acteurs extérieurs aux objectifs
divergents perçus comme des partenaires privilégiés) dans le domaine de la
médiatisation effrénée. Elle est dans l’obligation de l’admettre et de se pencher
sur une amélioration de sa communication. Un secteur que Vahid Halilhodzic
avait verrouillée, certes au grand désespoir des collecteurs d’informations que
nous sommes, mais apparemment à bon escient ainsi que le montre la situation à
laquelle est confrontée la FAF.
Ceci dit, il faut remarquer l’inanité d’une
sanction à vie dans un cas comme celui de Fekir ou de ceux qui choisiront
d’opter pour l’EDF. En quoi une telle sanction est-elle
significative puisqu’un tel choix interdit un revirement. En refusant de
venir rejoindre les Fennecs, le joueur franco-algérien s’auto-condamne à ne
plus jouer en EN des Verts. On comprend donc quelle est l’inanité de la
décision fédérale !
Une analyse moins émotionnelle de l’₺affaire Fekir₺ (qui dans le fond n’en est pas une et n’est qu’un
débat dans la presse et sur les réseaux sociaux) montre en fait que c’est le
matraquage médiatique qui a fait capoter la possible venue du joueur en
incitant (ce qui est de bonne guerre) la fédération française de football et
ses alliés naturels que sont les clubs français et les personnalités sportives
françaises à activer en catimini ses
mécanismes d’attraction.
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