« Moh »
Cherif Hannachi est un personnage adorable. Un de ceux que les commentateurs
sportifs apprécient avec volupté … un plaisir inénarrable et inégalable. A se
demander ce que nous ferions s’il n’existait pas. En effet, le président de la
JSK est incontournable. Il est partout et parle de tout. Comme s’il possédait
la science infuse…. du football. « Moh »
(permettez-nous cette familiarité de vous appelez ainsi par un diminutif) est
un interlocuteur …inévitable des journalistes qu’il aide sans aucune peine à
remplir, tant il est disert sur tous les sujets, leurs missions d’information.
Qu’il en soit ici vivement remercié.
« Moh » Cherif Hannachi est un
personnage respectable et … respecté. Comment ne le serait-il pas avec une
présence dans les vestiaires de la JSK
(club emblématique de la fière Kabylie) qui doit avoisiner, si ce
n’est dépassé le demi-siècle et dont la présence n’est certainement pas
déplacée dans les hauts lieux du football national, aussi bien dans les bureaux
(et salons) de la fédé, de la LFP et de tant d’autres institutions sportives
parmi les plus prestigieuses du pays. Cette longévité dans le milieu du
football (dont une vingtaine d’années, nous dit-on, comme premier responsable
des « Verts et Jaunes » ou des « Canaris », comme est
surnommée l’équipe) en font le doyen des présidents de clubs professionnels
encore en activité, nous glisse-t-on à l’oreille, depuis le retrait de Boualem
Tiab, son ex-collègue de la JSM Béjaïa, mais aussi et surtout pour la raison
qu’il est très fin connaisseur des mécanismes qui régissent le football
algérien.
C’est ce
qui fait qu’il est indétrônable de ce poste que lui envient quelques uns et
jalousent beaucoup. Oubliant souvent que « Moh » a toujours été
devant des rudes coups portés au symbole de la Kabylie sportive, parant, de son
armure, (aujourd’hui percée de toutes parts et pour le moins cabossée) des
chevaliers des temps …anciens, les estocades dont il a quelque fois été la
cause. « Moh » a été de toutes les campagnes footballistiques, de
tous les combats. Mais, souvent (si ce n’est toujours)….. seul devant les
difficultés qui se dressaient.
Se dressant
comme un totem, « Moh » fait de l’ombre à tous. Il impressionne même
ses plus proches collaborateurs qui se font bien petits en sa présence
imposante et de la légitimité que lui donne l’histoire. C’est cette présence
omniprésente et omnisciente, tel un dieu tutélaire, qui fait que ses
détracteurs (du moins ceux qui osent l’affronter via les médias) ne lui
pardonnent pas.
Mais,
peut-on reprocher à une icône du football modelée sur le format d’autres icones
aux ambitions personnelles plus prestigieuses, d’être une icône. De faire le
vide autour de soi, de ne déléguer que ce qu’il veut bien consentir à déléguer.
D’être au four et au moulin.
Hannachi
est un représentant d’un mode de gestion éprouvé dans d’autres domaines d’activités
plus structurantes de la vie sociale de notre pays. Hannachi ne donne pas le
sentiment d’être un adepte de la collégialité qui pour certains sont des
vestiges visibles des archaïsmes sociétaux. Mais, il n’est pas le seul. La majorité
des autres dirigeants de clubs est formatée de la même manière… à la recherche
d’un pouvoir à ne pas partager bâti sur des fondements divers : la
légitimité historique que donne le fait d’être un « enfant du club »,
celui de l’entregent ou de la puissance financière.
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