mercredi 6 mai 2015

M.C. Alger, A l’avant-garde du vrai professionnalisme


                                                                                                                                

M.C. Alger, le grand et immense Mouloudia, a de tout temps été à l’avant-garde du sport algérien qui se résume malheureusement dans l’imaginaire de la majorité des sportifs au seul football. Il en est même, disent ses adorateurs invétérés, la vitrine. Bien que son palmarès ne puisse pas rivaliser à celui d’autres grosses cylindrées du championnat  (CR Belcourt ou Belouizdad, USM Alger, ES de Sétif, JS Kabylie), il a toujours été un pionnier (un titre revendiqué également par le CSC ce qui ouvre chaque fois que la question est abordée un débat sans fin que les généalogistes du sport n’ont su conclure formellement). Un club porteur, y compris dans ses outrances, d’avancées incontestables mais aussi de dérives intolérables.
Les avancées, il les a connues du temps du sport de performance mis en place par la Réforme sportive de 1976 lorsque ses sections si elles n’étaient pas de véritables sélections nationales en étaient bien proches. C’est lorsque le Mouloudia était géré par la Sonatrach qu’il a connu ses plus belles heures de gloire sous la houlette d’un dirigeant (et de son staff) dont on ne rappelle pas souvent les mérites, Mohamed Djouad. Jouissant d’une santé financière jalousée par tous les autres clubs, le Mouloudia attirait en ces temps bénis l’élite sportive nationale, les meilleurs athlètes, les meilleurs techniciens, les meilleurs dirigeants. Chacun professionnel dans son domaine jusqu’….au bout des ongles. Un professionnalisme d’Etat, certes, comme dans les pays de l’ex-Europe de l’Est,  mais où chacun avait sa place et, dans la mesure de ses moyens, tentait d’apporter un plus à la communauté sportive à laquelle il appartenait.
Après avoir accédé aux revendications des dirigeants de l’ex-sport civil de leur rendre « leur bien historique », Sonatrach s’est désengagé du vieux club algérois avant d’y revenir à la demande de ces mêmes dirigeants (ou leurs successeurs, peut importe) dans le cadre du sport professionnel₺ en permanente gestation, adapté aux pratiques qui ont cours dans l’économie informelle qui traverse le pays.
Le retour aux affaires de la compagnie nationale pétrolière ne s’est pas fait sans dégâts. Les méthodes de travail, les mentalités, les modes de gestion, le savoir-faire acquis ont manifestement été atteints par la médiocrité ambiante. Le Mouloudia ne vaut guère mieux que les autres SSPA.
Sauf, qu’il vient d’être rappelé à l’ordre par une décision de justice qui a donné, avons- nous compris, à un ex-salarié de la SSPA au détriment d’un dirigeant issu de la compagnie pétrolière. Il s’agit de l’affaire Kaci Saïd- Boumella que le plaignant (Kaci Saïd), à qui le juge a donné raison,  prolonge en demandant sa réintégration ou un dédommagement. L’aboutissement de cette action en justice importe peu. Quoiqu’il en soit, le traitement de cette affaire par la voie judiciaire  insère le ₺football professionnel₺ dans une démarche où le droit retrouve une place qu’on lui avait déniée et amorce un début de jurisprudence dans l’univers sportif.
L’₺effet Kaci Saïd₺ a, sans qu’on n’y prenne garde, ouvert une brèche à travers laquelle peuvent s’introduire dorénavant tous les conflits individuels de travail qui, sous la forme récurrente de rupture unilatérale de contrats de travail (joueurs et entraineurs), alimente les chroniques médiatiques et les discussions de supporters. Les deux instances sportives de règlements jamais satisfaisants de ces situations éprouvantes (CRL, commission de règlement des litiges et TAS, tribunal d’arbitrage sportif) risquent d’être débordées par une avalanche d’affaires portées devant la justice au sujet des paiements par chèque de salaires et des primes non honorés.  

C’est dans cet ordre d’idée que s’inscrit l’action par voie de justice qu’a enclenché concomitamment  le joueur Boukemacha en déposant,  entre les mains d’un huissier, pour recouvrement, un chèque demeuré impayé, depuis la saison 2011-2012, par un dirigeant du MC Oran une autre grand stature du football algérien.  

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