samedi 27 juin 2015

Comité de sauvegarde de la JSK, Lorsque l’informel se veut décisif



Ici même, dans cet espace, nous avons décrit l’univers du football comme étant une constellation gravitant autour d’un soleil : l’équipe fanion, l’équipe professionnelle perçue comme un système. Autour de ce système s’agglomèrent d’autres systèmes (équipes des différentes catégories d’âges, staffs administratif, technique, médical, logistique, dirigeants, supporters, médias, etc.) qui se présentent comme des sous–systèmes du système principal qui est celui qui propose le spectacle et est préalable, indispensable et nécessaire à l’existence des autres systèmes. Chacun d’eux systèmes est composé d’éléments qui agissent, réagissent et interagissent, s’attirent et se repoussent, s’allient et s’opposent.
Si dans l’espace stellaire, la physique et les forces (par exemple gravitationnelles) présentes y sont prépondérantes, dans l’univers footballistique l’aspect juridique, qui détermine l’existence des uns et des autres et régit les relations, est primordial, déterminant. Une conception qui ne nie pas l’existence physique mais accorde une importance incomparablement importante au statut juridique.
Depuis l’annonce médiatique de la démission de « Moh » Cherif Hannachi, le camp des opposants à ce dernier a vu la renaissance d’un groupe se dénommant « comité de sauvegarde » regroupant en son sein d’anciens joueurs et d’anciens dirigeants de la JSK se qualifiant également « d’enfants du club », un mot - valise (ce serait plutôt un groupe de mots) voulant tout dire mais ne signifiant rien en dehors du contexte dans lequel il est utilisé. Plus que la démission de Hannachi espérée depuis longtemps par ce groupe informel, ce sont les commentaires (ou explications) accompagnant l’annonce de démission qui les a fait réagir, eux qui ont pris l’habitude de se faire entendre en fin de championnat, lorsque leurs actions, leurs discours, leurs interventions médiatiques ne sont pas préjudiciables aux résultats de l’ « équipe première ». Ce « comité de sauvegarde » se veut être une opposition constructive. Il ambitionne également et surtout mettre fin au monopole exercé par Hannachi sur le pouvoir de décision au sein de la JSK. Une ambition certes légitime mais vaine en l’absence de cette existence juridique évoquée ci-dessus encadrée par la réglementation sur les clubs sportifs professionnels et les réglementations sur lesquelles s’appuient leurs créations et leurs organisations et fonctionnements.
Ce « comité de sauvegarde » se présente en fait comme toutes les autres structures informelles qui sévissent dans les milieux du football sous les vocables de « sages », « notables », etc., forces actives agissantes certes mais non-décisionnaires pouvant indéniablement impulser une démarche, une perspective, une vision mais ne pouvant les mettre en œuvre car dépourvues des moyens. Ce « comité » est exactement dans la même situation que les supporters ne faisant pas partie d’un comité agréé intégré dans les rouages  fonctionnels du club. Une nébuleuse dans le vide stellaire.
Conçu comme une force de propositions ou d’explication, le « comité de sauvegarde » ne devient opérant que si ses préoccupations sont prises en charge par les instances légales qui dans le cas de la JSK sont l’assemblée générale des actionnaires et les membres du conseil d’administration de la SSPA qui est une société commerciale à objet sportif et n’est pas, et ne peut être l’association, dans laquelle ils pouvaient influer directement par leurs votes en leurs qualités de membres de l’assemblée générale du CSA (club sportif amateur), qui cependant en tant qu’actionnaire fondateur de la société commerciale peut devenir la voie (et la voix) de transmission de leurs doléances auprès des instances légitimes de la SSPA.

L’exigence formulée d’une ouverture du capital social à tous (grand public) n’est légalement pas possible. Elle impliquerait une introduction à la Bourse d’Alger via le respect des conditions draconiennes qui sont imposées et qui ne peuvent être accomplies à l’état actuel de sa situation. En attendant l’ouverture et l’augmentation du capital ne peuvent se réaliser qu’à travers un consensus des actuels actionnaires et la cooptation.        

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