samedi 27 juin 2015

Taoufik Makhloufi, Il fait encore parler de lui

                

Taoufik Makhloufi, champion olympique du 1 500 mètres aux Jeux Olympiques de Londres (2O12) est  encore à la « Une ». Après une période hivernale déstabilisatrice marquée par une polémique avec les instances sportives nationales (ministère des sports et fédération algérienne d’athlétisme) au sujet de la prise en charge financière d’un stage qui a vu le formalisme administratif prendre le pas sur les considérations techniques et sportives, il fait à nouveau parler de lui dans les milieux sportifs et médiatiques. Malheureusement, le débat n’a pas lieu sur la scène, au grand jour mais dans les loges, les coulisses, dans les vestiaires (pour rester dans le registre sportif) qui, en athlétisme, sont l’équivalent des « cafés de supporters » pour le football.
Depuis l’épisode de la polémique avec l’ancien ministre des sports impliqué malgré lui dans un débat qui n’avait pas lieu d’être si les administrations du ministère et de la FAA avaient été compétentes, c’est une série digne des chaînes de télévisions qui a été entamée. On y trouve un épisode consacré à son choix d’entraineur. Une question qui avait interpellé l’ancien ministre qui ne comprenait pas comment le médaillé olympique avait pu se déplacer aux Etat Unis sans entraineur. L’explication a été fournie un peu plus tard lorsque nous apprîmes que T. Makhloufi comptait rejoindre (avec l’accord de la FAA dans le cadre d’une convention) le groupe d’athlètes entrainés par l’entraineur français Philippe Dupont (entraineur, il y a une décennie et demie, d’Ali Saidi Sief, contrôlé positif et dépossédé de sa médaille des Jeux de Sidney), coach de deux franco-algériens (Mekhissi et Tahri) réputés mondialement sur 3 000 mètres steeple où ils sont des rivaux coriaces de l’armada kenyane et manageur du marathon à la fédération française d’athlétisme. L’Algérien et le « groupe Dupont » étaient en stage sur le même site, à la même époque. Observons que des athlètes de différentes nationalités et de divers groupes d’entrainement peuvent se retrouver sur les mêmes installations et au même moment dans de nombreux pays (Maroc, France, Portugal, Etats Unis, Mexique, Afrique du Sud, Kenya, etc.) en vue de se préparer pour les mêmes compétitions.  
L’épisode suivant est celui de l’absence de l’athlète à la course d’ouverture de la « Diamond League » de Doha initialement prévue dans son programme de préparation aux championnats du monde qui se dérouleront en Chine à la fin du mois d’août. Le prétexte invoqué est celui de la perturbation de la préparation et d’un souci d’un rattrapage du retard accumulé. Pour beaucoup, l’explication est légère. Pourtant, souvenons-nous qu’à la fin du printemps 1992, Nouredinne Morceli, alors en stage de préparation, s’était blessé et  avait raté sa participation aux Jeux Olympiques de Barcelone avant,  quelques semaines plus tard, battre à Rieti (Italie) son premier record du monde du 1 500 mètres.
La polémique autour et sur T. Makhloufi a rebondi à nouveau  avec des propos, des écrits journalistiques et une mise au point de la FAA sur l’hypothèse d’un changement de nationalité sportive du médaillé olympique. Les commentaires sont nombreux, d’autant que les faits (entrainements avec un groupe d’athlètes franco-algériens, passage sous la coupe technique d’un coach français) peuvent être interpréter comme concordants et annonciateurs d’une telle éventualité.
A nouveau, la fédération s’emmêle dans des propos oiseux et vains qui encouragent cette situation qui s’opacifie encore plus. Le changement de nationalité sportive est connu (presque dans le détail) par tous les supporters des « Fennecs » depuis l’adoption – l’instigation de l’Algérie - de la loi dite de Bahamas qui permet à un joueur de foot de changer de « passeport sportif », à sa demandes expresse, pour peu qu’il n’ait pas intégrer une équipe nationale « A ». En athlétisme, la réglementation est plus permissive puisqu’elle permet ce changement à condition de passer 3 « saisons blanches », sans participations à des compétitions internationales organisées sous l’égide de l’IAAF, c'est-à-dire sans championnats continentaux, championnats du monde et Jeux Olympiques. Cette durée peut toutefois être réduite à une « saison blanche » lorsqu’il y a accord entre les deux membres (fédérations) au sujet de la « libération » de l’athlète.
En ce qui concerne T. Makhloufi, l’opposition de la FFA (et des pouvoirs publics qui financent sa préparation et lui octroie un certains nombre d’avantages) équivaut à lui interdire la participation aux Championnats du monde 2015, aux jeux olympiques de 2016 et aux championnats du monde de 2017. Il ne pourrait alors que participer aux meetings, certes fort rémunérateurs, mais ne pourrait enrichir son palmarès par les titres qui comptent. Il suffisait de le dire pour clore le débat !   


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