lundi 27 juillet 2015

JSM Béjaïa, Boualem Tiab reprend sa place


Il y a quelques semaines, nous nous étions arrêtés sur la crise de gouvernance qui secoua la JSM Béjaïa. Une association sportive considérée comme la doyenne des clubs de football de la Kabylie et qui toutefois durant la plus grande partie de son existence ne fut qu’un club de football parmi tant d’autres et qui bien, que club représentant le chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, fut historiquement et populairement en retrait comparativement aux équipes créées au niveau des daïras de la Vallée de la Soummam.
L’histoire de la JSMB ressembla à s’y méprendre à celle de beaucoup d’équipes de football de villes moyennes qui utilisent, dans les deux sens (montée et descente), l’ascenseur de la notoriété sportive passant allégrement (et sans y paraitre, tant cela semble faire partie de leur hérédité) des divisions inférieures (championnat régional ou interrégional ou division nationale amateur) aux deux divisions de l’élite nationale et même au niveau maghrébin et continental.
Alors qu’elle luttait dans l’antichambre (nationale 2) entre 69 et 76,  la JSMB  a même disparu du listing des équipes de football pendant la période de la mise en parenthèse du sport civil et la prééminence des associations sportives de  performance (1977 et 1990) qui la vit fusionner avec son rival local (MOB) pour donner un grand club à la capitale des Hammadites, le MBB (Maâchal Baladyat Béjaïa).
En 1990, sous une nouvelle ère sportive, la JSMB ressuscite et retrouve l’enfer du championnat régional qu’elle ne quittera qu’en 1996 après un duel au couteau avec deux équipes mieux soutenues populairement (le MOB) et financièrement  (l’IRB El Hadjar).
Très vite (deux saisons sportives seulement), la JSMB atteignit les sommets : le championnat de « Division Une », l’ancêtre du « championnat de Ligue 1 ». Pendant une quinzaine d’années (à partir de l’accession en Ligue 1 en 1998), la JSMB rivalisa, aux yeux de beaucoup d’amateurs de football, avec les équipes bien installées dans l’élite du football national dont celles qui charrient des dizaines de milliers de fans (MCA, CSC) et celles dont le prestige se définit à travers le nombre de titres acquis (ESS, USMA, MCO, CRB). Pourtant, certaines  circonstances firent que l’équipe doyenne de la Soummam soit confrontée à des agitations qui rendirent difficiles son évolution. En plus de sa relégation en Ligue 2 concluant une saison déstabilisée par une instabilité managériale, la JSMB a connu une guerre des chefs et une guerre des organigrammes née d’une mise en œuvre aléatoire du professionnalisme sur un substrat idéologique et juridique insuffisamment explicité.
Pendant cette décennie et demie et bien avant même (à partir de la renaissance du club), Boualem Tiab fut le fer de lance de la JSMB. Celui qui fut un joueur de l’équipe qui bataillait dans les profondeurs de l’organisation footballistique troqua sa casquette de joueur pour celle de dirigeant dont la présence à la tête du club en fit, selon une expression consacrée par les médias, le doyen des présidents de clubs.
Une partie de l’histoire de la JSMB se confond avec Boualem Tiab qui en fut aussi le sponsor, le commanditaire et le mécène, c'est-à-dire un pourvoyeur sans limite de fonds. C’est cette disponibilité financière que les véritables amoureux de la JSMB retiennent. Sous sa houlette et l’aide des membres de son équipe managériale, la JSMB connut de beaux jours, une victoire en finale de la Coupe d’Algérie et de nombreuses places sur le podium du championnat national, une qualification pour la finale de la Coupe de l’UNAF et une participation à la coupe de la CAF. Un beau bilan pour l’équipe représentative d’une ville moyenne dont la pérennité ne tient qu’à un fil, à un individu devenu providentiel.
La lassitude, les problèmes de santé ont amené B. Tiab (et ses frères) à s’éloigner quelque peu d’un club devenu professionnel avec un capital social plus élevé et un actionnariat un peu moins monopoliste, plus diversifié que celui des autres clubs.

Après le retrait (finalement temporaire) de B. Tiab, la JSMB a été confrontée à une période difficile : relégation en Ligue 2, sauvetage inespérée d’une nouvelle descente cette fois-ci en division nationale amateur, une guerre de pouvoir dans les coulisses du club. Malgré un drame familial, sous la pression des autorités publiques et de la masse des supporters, Boualem Tiab a consenti à revenir reprendre les rênes du club. Mais, pour combien de temps ?  

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