mardi 21 juillet 2015

Prêts de joueurs, Les Chaouias illustrent la problématique


La question des prêts de joueurs fait partie de la vie du football.  Depuis l’instauration du contrat à temps (à durée déterminée), le ₺mercato₺ est moment fort (de la carrière des joueurs et de la vie des clubs) suscitant des flux monétaires importants. C’est un moment où la valeur réelle d’un joueur est véritablement dévoilée au grand public dans une mise à nue médiatique organisée et, en même temps, manipulée par des intervenants du mercato intéressés. Une illustration ludique des mécanismes l’économie de marché
Le prêt de joueurs est, dans le discours réglementaire du football (international et national), intégré dans ₺le statut du joueur professionnel₺, ce qui est défini par la notion de « transferts de joueurs ». Une formule à l’ordre du jour dans une société globalisante inscrite dans l’économie de marché dans sa version mercantiliste et les échanges qui y sont impliquées. Les joueurs sont des ₺marchandises₺ sur lesquelles les clubs possèdent des ₺droits de propriété₺ temporaires limités dans le temps, quelques fois (à l’exemple de sa manifestation, d’ascendance latino-américaine, dans le football ibérique en conflit sur ce sujet avec la puissante et richissime UEFA, représentante sportive de l’Union Européenne libérale) à travers des sociétés commerciales associées dans le négoce de joueurs. 
Le football algérien, version délirante de l’économie de marché, ne pouvait que s’accaparer de ces mécanismes révélés ouvertement par la relation communicationnelle empreinte de tension médiatisée de la polémique binaire d’abord devenue triangulaire et même quadrangulaire entre d’abord la direction du CRB Aïn Fakroune et le joueur Amir Belaïli, d’une part, et l’extension RC Arbaâ/ CR Belouizdad, d’autre part.
Le CRB Aïn Fakroune est le dernier ténor émergeant de la pratique footballistique dans la wilaya d’Oum El Bouaghi où retentissent encore les exploits glorieux des équipes représentatives de l’Algérie orientale profonde. L’USM Aïn Beida, l’US Chaouia (Oum El Bouaghi), l’AS Aïn M’Lila et donc le CRB Aïn Fakroune qui, sans y paraitre, symbolisent l’évolution de l’émergence du football dans cette région à vocation agricole et s’est inscrit dans la modernité via la culture et le savoir (Aïn Beida se revendiquant du statut de sous-préfecture à l’époque coloniale), le pouvoir administratif (Oum El Bouaghi intronisée wilaya au dépens de la première qui prétendait fortement à ce statut), le pouvoir économique et financier dans sa tendance liée à l’informel (Aïn M’Lila, comptoir de la pièce détachée) et enfin du commerce transfrontalier épousant des formes légalistes (Aïn Fakroune, ₺capitale du prêt-à-porter₺ et de l’importation).  
Amir Belaïli, sélectionné national, est sous contrat avec le CRBAF jusqu’à la fin de la saison 2015-2016. Il souhaitait quitter la formation chaouie, on peut comprendre son ambition partagée par ailleurs par son club qui voyait en lui l’occasion de renforcer ses ressources financières et incidemment ses moyens humains en vue d’une accession en Ligue 1, une compétition à laquelle participèrent ses rivales locales et régionales (El Eulma et la saison prochaine Tadjenanet, symboles également du même modèle économique).
Dans un premier temps, un préaccord triangulaire fut conclu entre Belaïli, le CRBAF et le CRB. Parole fut donnée par les uns et les autres. Mais, le préaccord ne fut pas conclu. Le décideur belouizdadi absent laissa le terrain libre à Amani (ancien joueur professionnel, ancien et sans doute toujours agent de joueur), président du RC Arbaâ qui fit changer la destination. Belaïli et le RCA conclurent engagement sauf que le président du CRBAF est partie prenante incontournable dans ce ₺mariage à trois₺.

Refusant le choix de Belaïli, le président du CRBAF a voulu remettre (pour respecter la parole donnée) la lettre de libération aux dirigeants du CR Belouizdad. Une option inconcevable pour le joueur qui ne se voyait pas comme ₺une marchandise₺. Une situation drôle qui in fine failli porter préjudice à la carrière du joueur, obligé à « une saison blanche » (sans jouer), si une solution n’avait pas été trouvée. Sans doute le dernier coup d’éclat médiatique d’Amani, président démissionnaire (?) du RCA.   

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire