samedi 12 septembre 2015

Dopés à leur insu, Powell et Simpson obtiennent un dédommagement



Depuis le début de l’année, le dopage, ce fléau avéré qui ronge le sport de très haut niveau dont il semble devenu le compagnon inséparable, alimente les tribunes de la presse sportive et généraliste internationale à coup de scoops qui, malgré la dimension sensationnaliste, (re)valorise la profession de journaliste.
On ne compte plus les documentaires, les analyses et les commentaires stigmatisant cette démarche trompeuse qui dénature la pratique sportive par l’utilisation de produits pharmaceutiques et a entrainé la déchéance de nombreux athlètes ayant atteint les plus hauts sommets et se retrouvant, quelques années après la découverte de leurs turpitudes, dans les bas-fonds de la société dans un ₺remake₺ de la formule de la Rome antique : « Le Capitole est proche de la Roche Tarpéienne » signifiant qu’il n’y a qu’un pas entre les plus grands honneurs (une place au Sénat romain) et la mort dans le précipice dont on dit qu’il est contigüe.   
C’est un véritable système maffieux qui s’est mis progressivement en place se superposant, selon des enquêtes sérieuses, sur des réseaux de commercialisation de drogues dans lesquels sont impliqués des dirigeants sportifs, des entraineurs, des médecins, des pharmaciens et des athlètes, plébiscitant de bouche à oreilles la qualité de ces produits.
Ces réseaux de ₺bons samaritains₺, composés de gens qui ₺vous veulent du bien₺ prétendant aidés les athlètes à atteindre leurs limites dans les règles, ont été décrits à travers les dossiers formalisés autour de systèmes de dopage en Russie, aux Etats-Unis, au Kenya, en Jamaïque, en Grande Bretagne, en Espagne, en Italie avec des extensions vers d’autres nations (Grèce, Turquie, France, Maroc).
Même l’Algérie semble avoir été contaminée. Un cycliste, un lutteur, une athlète ont été épinglés (ces derniers mois) par les contrôles antidopage réalisés sur le territoire national. Des rumeurs, malheureusement fort insistantes, laissent entendre qu’une dizaine d’autres auraient été pris lors des derniers championnats open (toutes catégories d’âges) d’athlétisme et que l’approvisionnement en produits interdits se ferait à partir de Moscou. Mais, ce ne sont pour l’instant que des rumeurs attendant confirmation.
Certains laboratoires sont impliqués dans ce trafic. Ce fut, dans les premières années du 21ème siècle, l’affaire Balco aux USA dans laquelle furent incriminés et condamnés, après de longues péripéties, par la justice américaine, les sprinters US Marion Jones (pour parjure) et son compagnon Tim Montgomery (trafic de drogue).   
D’autres laboratoires le sont incidemment (?) en n’indiquant pas la composition des produits mis sur le marché. Telle est la conclusion qui peut être tirée de l’affaire en justice ayant opposé le Jamaïcain Assafa Powell et sa compatriote Sherone Simpson à un laboratoire de fabrication de compléments alimentaire américain.
Les deux sprinters jamaïcains avaient utilisé un produit (Epiphany D1) du laboratoire Dynamic Life Nutrition et avaient été contrôlés positifs lors des sélections jamaïcaines en juin 2013. Il s’en était suivi une suspension de 18 mois que le tribunal arbitral du sport avait ensuite réduit à 6 mois, et l’ex-recordman du monde du 100 mètres avait pu reprendre la compétition à la saison 2014.
Asafa Powell et Sherone Simpson ont conclu un arrangement et recevront un dédommagement du laboratoire qui a produit le complément alimentaire ayant conduit à leur contrôle anti-dopage positif et à leur suspension. Il contenait de l’oxilofrine, un stimulant de la famille des amphétamines, figurant sur la liste des produits interdits par l’agence mondiale antidopage (AMA).
Le montant du dédommagement obtenu est inconnu. Ce que l’on sait c’est que les deux coureurs réclamaient 8 millions de dollars (7 millions d’euros) au laboratoire
Ils l’avaient esté en justice pour obtenir un dédommagement pour compenser les pertes supportées, avec une saison 2013 stoppée prématurément, des engagements perdus pour les meetings, et bien sûr les conséquences sur leur image de marque.

Depuis cet épisode, ce supplément frelaté a été placé sur la liste des produits interdits par l’USADA (agence américaine de lutte contre le dopage) et sa production a été arrêtée.

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