Depuis le début de l’année, le dopage, ce fléau avéré qui ronge le
sport de très haut niveau dont il semble devenu le compagnon inséparable,
alimente les tribunes de la presse sportive et généraliste internationale à
coup de scoops qui, malgré la dimension sensationnaliste, (re)valorise la
profession de journaliste.
On ne compte plus les documentaires, les analyses et les commentaires
stigmatisant cette démarche trompeuse qui dénature la pratique sportive par
l’utilisation de produits pharmaceutiques et a entrainé la déchéance de
nombreux athlètes ayant atteint les plus hauts sommets et se retrouvant,
quelques années après la découverte de leurs turpitudes, dans les bas-fonds de
la société dans un ₺remake₺ de la formule de la Rome antique : « Le
Capitole est proche de la Roche Tarpéienne » signifiant qu’il n’y
a qu’un pas entre les plus grands honneurs (une place au Sénat romain) et la
mort dans le précipice dont on dit qu’il est contigüe.
C’est un véritable système maffieux qui s’est mis progressivement en
place se superposant, selon des enquêtes sérieuses, sur des réseaux de
commercialisation de drogues dans lesquels sont impliqués des dirigeants
sportifs, des entraineurs, des médecins, des pharmaciens et des athlètes,
plébiscitant de bouche à oreilles la qualité de ces produits.
Ces réseaux de ₺bons samaritains₺, composés de gens qui ₺vous veulent
du bien₺ prétendant aidés les athlètes à atteindre leurs limites dans les
règles, ont été décrits à travers les dossiers formalisés autour de systèmes de
dopage en Russie, aux Etats-Unis, au Kenya, en Jamaïque, en Grande Bretagne, en
Espagne, en Italie avec des extensions vers d’autres nations (Grèce, Turquie,
France, Maroc).
Même l’Algérie semble avoir été contaminée. Un cycliste, un lutteur,
une athlète ont été épinglés (ces derniers mois) par les contrôles antidopage
réalisés sur le territoire national. Des rumeurs, malheureusement fort
insistantes, laissent entendre qu’une dizaine d’autres auraient été pris lors
des derniers championnats open (toutes catégories d’âges) d’athlétisme et que
l’approvisionnement en produits interdits se ferait à partir de Moscou. Mais,
ce ne sont pour l’instant que des rumeurs attendant confirmation.
Certains laboratoires sont impliqués dans ce trafic. Ce fut, dans les
premières années du 21ème siècle, l’affaire Balco aux USA dans
laquelle furent incriminés et condamnés, après de longues péripéties, par la
justice américaine, les sprinters US Marion Jones (pour parjure) et son
compagnon Tim Montgomery (trafic de drogue).
D’autres laboratoires le sont incidemment (?) en n’indiquant pas la
composition des produits mis sur le marché. Telle est la conclusion qui peut
être tirée de l’affaire en justice ayant opposé le Jamaïcain Assafa Powell et
sa compatriote Sherone Simpson à un laboratoire de fabrication de compléments
alimentaire américain.
Les deux sprinters jamaïcains avaient utilisé un produit (Epiphany D1)
du laboratoire Dynamic Life Nutrition et avaient été contrôlés positifs lors
des sélections jamaïcaines en juin 2013. Il s’en était suivi une suspension de
18 mois que le tribunal arbitral du sport avait ensuite réduit à 6 mois, et
l’ex-recordman du monde du 100 mètres avait pu reprendre la compétition à la
saison 2014.
Asafa Powell et Sherone Simpson ont conclu un arrangement et recevront
un dédommagement du laboratoire qui a produit le complément alimentaire ayant
conduit à leur contrôle anti-dopage positif et à leur suspension. Il contenait
de l’oxilofrine, un stimulant de la famille des amphétamines, figurant sur la
liste des produits interdits par l’agence mondiale antidopage (AMA).
Le montant du dédommagement obtenu est inconnu. Ce que l’on sait c’est
que les deux coureurs réclamaient 8 millions de dollars (7 millions d’euros) au
laboratoire
Ils l’avaient esté en justice pour obtenir un dédommagement pour
compenser les pertes supportées, avec une saison 2013 stoppée prématurément,
des engagements perdus pour les meetings, et bien sûr les conséquences sur leur
image de marque.
Depuis cet épisode, ce supplément frelaté a été placé sur la liste des
produits interdits par l’USADA (agence américaine de lutte contre le dopage) et
sa production a été arrêtée.
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