samedi 24 octobre 2015

Les Sanafirs à genoux, Pas de résultats malgré un train de vie ahurissant


Le CS Constantine fait partie de ces clubs de football professionnel qui surprendront toujours les observateurs. En difficultés financières, les dirigeants constantinois du club, vénéré par des centaines de milliers de supporters, rival par sa popularité du Mouloudia d’Alger auquel il dispute, mais sans le dire aujourd’hui ouvertement, le titre de doyen des clubs algériens, cherchent à multiplier les sources de financement et, ainsi que nous l’avons vu antérieurement, auraient démarché plusieurs sociétés qui, jusqu’à maintenant, refuseraient de s’engager dans un partenariat avec une SSPA où l’actionnaire majoritaire est le Groupe Tassili, qu’ils considèrent comme un empêcheur invétéré de les laisser gérer le club à leur guise.
Les antécédents entre les différents protagonistes de la guerre interne du CSC sont connus. Certains dirigeants auraient tenté d’induire en erreur l’actionnaire principal et ont poursuivi  en justice la société qu’ils dirigent et dont ils sont également actionnaires. La SSPA a été condamnée par la justice à payer à ces actionnaires-plaignants une somme avoisinant les 19 milliards de centimes. Comme pour envenimer des relations qui n’étaient pas sereines, les membres du CA (son président en tête) n’ont pas estimé nécessaire d’en informer la société-mère pour qu’elle puisse prendre ses dispositions. L’objectif avoué de cette action étant de renforcer leur présence dans la société en transformant les sommes dues par la SSPA/CSC (et donc le Groupe Tassili à hauteur de sa participation au capital) en actions de capital social.     
La prospection de ces sources de financement s’étant certainement dirigée vers les firmes proches des membres du CA, on peut comprendre que la présence du Groupe Tassili soit des plus inopportunes. Ces entreprises ne sont pas intéressées par des actions de sponsoring (ou de mécénat plus en rapport avec le statut revendiqué d’amis du club) mais par la possession du ₺Club₺. Sauf que l’ouverture du capital ne peut être entérinée que par le Groupe Tassili et pilotée à sa demande.
Les membres clubistes du CA et la périphérie de celui-ci  sont dans une démarche de vampirisation médiatique des prérogatives du Groupe. L’un d’entre eux, le manager général, Samir Benkenida a en mémoire l’épisode où le CSC a été gérée par l’entreprise publique socialiste Sonacome. Il le dit d’ailleurs explicitement : «Le CSC doit éviter le remake de l’époque de Sonacome ». Il retient seulement de cette période (celle dite de la Réforme sportive 1976-1989) dont ils (les membres de la famille clubiste)  sont « sortis bredouilles ». Il faut reconnaitre toutefois que Samir Benkenida est pleinement dans son rôle de manager général de l’équipe. Pour lui,  « Il faut sortir de la réflexion des résultats immédiats, il faut travailler sur le moyen et long terme et surtout investir dans la formation dans les petites catégories».
Sauf que la traduction de cette ambition sportive, honorable au demeurant et en opposition totale avec les pratiques actuelles des autres dirigeants, n’est possible que par une implication financière plus conséquente de Tassili et des autres actionnaires que l’on a tendance à souvent oublier et qui eux-mêmes oublient cette partie de leurs responsabilités. Selon le discours sanafirien en vogue ces derniers temps, le groupe Tassili doit proposer un projet sportif et « en plus de lui construire des centres et pourquoi pas un hôtel ». Un inversement de la mécanique du fonctionnement normal du club qui voudrait que ce soit les dirigeants du club, les membres du CA qui en fassent  la proposition et le groupe qui en examine la faisabilité. Le CA doit convaincre l’actionnaire principal de s’impliquer financièrement.
Mais, ce même CA est dépourvu de crédibilité. Outre l’épisode judiciaire, le directeur financier de la SSPA estime le montant des anciennes dettes à régler à 12,6 milliards accumulés en trois ans. Un montant imposant représenté essentiellement par les dépenses de stages de préparation, d’hôtels et de restauration, de voyages auxquelles s’ajouteraient celles engagées lors de l’organisation des matchs de gala. Parallèlement à cela, en pleine contradiction avec le ₺programme Benkenida₺, la masse salariale du CSC a bondi de 2,7 milliards de centimes (époque Bentobbal) à 3,7 milliards avec Haddad.
On peut comprendre l’incompréhension des dirigeants de la compagnie aérienne dont le siège est…à Alger qui n’arrêtent pas de demander des rapports détaillés sur les dépenses folles afin de comprendre le train de vie ébouriffant d’un club qui n’a pas décroché le moindre titre ou consécration ces dernières années.


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