Le CS Constantine fait partie de ces clubs
de football professionnel qui surprendront toujours les observateurs. En
difficultés financières, les dirigeants constantinois du club, vénéré par des
centaines de milliers de supporters, rival par sa popularité du Mouloudia
d’Alger auquel il dispute, mais sans le dire aujourd’hui ouvertement, le titre
de doyen des clubs algériens, cherchent à multiplier les sources de financement
et, ainsi que nous l’avons vu antérieurement, auraient démarché plusieurs
sociétés qui, jusqu’à maintenant, refuseraient de s’engager dans un partenariat
avec une SSPA où l’actionnaire majoritaire est le Groupe Tassili, qu’ils
considèrent comme un empêcheur invétéré de les laisser gérer le club à leur
guise.
Les antécédents entre les différents
protagonistes de la guerre interne du CSC sont connus. Certains dirigeants
auraient tenté d’induire en erreur l’actionnaire principal et ont
poursuivi en justice la société qu’ils
dirigent et dont ils sont également actionnaires. La SSPA a été condamnée par
la justice à payer à ces actionnaires-plaignants une somme avoisinant les 19
milliards de centimes. Comme pour envenimer des relations qui n’étaient pas
sereines, les membres du CA (son président en tête) n’ont pas estimé nécessaire
d’en informer la société-mère pour qu’elle puisse prendre ses dispositions. L’objectif
avoué de cette action étant de renforcer leur présence dans la société en
transformant les sommes dues par la SSPA/CSC (et donc le Groupe Tassili à
hauteur de sa participation au capital) en actions de capital social.
La prospection de ces sources de financement
s’étant certainement dirigée vers les firmes proches des membres du CA, on peut
comprendre que la présence du Groupe Tassili soit des plus inopportunes. Ces
entreprises ne sont pas intéressées par des actions de sponsoring (ou de
mécénat plus en rapport avec le statut revendiqué d’amis du club) mais par la
possession du ₺Club₺. Sauf que l’ouverture du capital ne peut être entérinée
que par le Groupe Tassili et pilotée à sa demande.
Les membres clubistes du CA et la périphérie
de celui-ci sont dans une démarche de
vampirisation médiatique des prérogatives du Groupe. L’un d’entre eux, le manager
général, Samir Benkenida a en mémoire l’épisode où le CSC a été gérée par
l’entreprise publique socialiste Sonacome. Il le dit d’ailleurs
explicitement : «Le CSC doit éviter le remake de l’époque de
Sonacome ». Il retient seulement de cette période (celle dite de
la Réforme sportive 1976-1989) dont ils (les membres de la famille
clubiste) sont « sortis
bredouilles ». Il faut reconnaitre toutefois que Samir Benkenida
est pleinement dans son rôle de manager général de l’équipe. Pour lui, « Il faut sortir de la réflexion des résultats
immédiats, il faut travailler sur le moyen et long terme et surtout investir
dans la formation dans les petites catégories».
Sauf que la traduction de cette ambition
sportive, honorable au demeurant et en opposition totale avec les pratiques
actuelles des autres dirigeants, n’est possible que par une implication
financière plus conséquente de Tassili et des autres actionnaires que l’on a
tendance à souvent oublier et qui eux-mêmes oublient cette partie de leurs
responsabilités. Selon le discours sanafirien en vogue ces derniers temps, le
groupe Tassili doit proposer un projet sportif et « en plus de lui construire des
centres et pourquoi pas un hôtel ». Un inversement de la mécanique
du fonctionnement normal du club qui voudrait que ce soit les dirigeants du
club, les membres du CA qui en fassent la proposition et le groupe qui en examine la
faisabilité. Le CA doit convaincre l’actionnaire principal de s’impliquer
financièrement.
Mais, ce même CA est dépourvu de
crédibilité. Outre l’épisode judiciaire, le directeur financier de la SSPA
estime le montant des anciennes dettes à régler à 12,6 milliards accumulés en
trois ans. Un montant imposant représenté essentiellement par les dépenses de
stages de préparation, d’hôtels et de restauration, de voyages auxquelles s’ajouteraient
celles engagées lors de l’organisation des matchs de gala. Parallèlement à
cela, en pleine contradiction avec le ₺programme Benkenida₺, la masse salariale
du CSC a bondi de 2,7 milliards de centimes (époque Bentobbal) à 3,7 milliards avec
Haddad.
On peut comprendre l’incompréhension des dirigeants
de la compagnie aérienne dont le siège est…à Alger qui n’arrêtent pas de demander
des rapports détaillés sur les dépenses folles afin de comprendre le train de
vie ébouriffant d’un club qui n’a pas décroché le moindre titre ou consécration
ces dernières années.
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