samedi 10 octobre 2015

Liliya Shobukhova, "Repentie du dopage", sa sanction est raccourcie


Liliya Shobukhova est le dernier cas connu de repentance. En échange d’informations de pratiques de dopage dans l’athlétisme russe, elle a bénéficié d’un raccourcissement de la peine précédemment prononcée. Selon un communiqué publié par l’AMA pour annoncer cette décision, Liliya Shobukhova semblerait être en possession d’informations très intéressantes qu’elle aurait donc négocier pour jouir d’une atténuation de sa peine.
Des informations qui sont certainement de grande valeur puisque le communiqué diffusé indique que « les informations et les documents fournis par Madame Shobukhova sont d’une valeur substantielle dans la découverte et l’investigation des violations des règles anti-dopage commises par d’autres personnes, incluant des soutiens personnels des athlètes». Ces « soutiens personnels » étant, dans le jargon juridique qui prévaut dans ces instances, des entraîneurs, des coaches, des médecins et autres soigneurs, on est amené à  constater que la lutte contre le dopage ne se limite pas seulement aux seuls consommateurs mais s’étend aussi à leurs supposés complices. Nous observerons que dans notre pays, nonobstant les investigations qui pourraient être menées par les services de sécurité pour démanteler les réseaux de commercialisation, seuls les athlètes coupables de dopage ont été sanctionnés. Alors qu’il ne fait aucun doute que leur entourage (camarades d’entrainement, entraineurs, dirigeants, médecins, etc.) est incriminé.
En échange de ses révélations, Liliya Shobukhova a vu sa peine s’alléger de sept mois (elle s’est achevée le 23 août 2015  permettant à l’athlète de réintégrer le circuit des marathons rémunérateurs). Cette décision a provoqué une surprise générale, puisque la suspension de deux ans prononcée par la fédération russe avait parue trop courte à l’IAAF qui avait fait appel auprès du TAS (tribunal arbitral du sport) et avait obtenue satisfaction, à la fin du mois de juin, avec une suspension se terminant en mars 2016.
La décision de l’AMA n’a pas seulement choqué l’IAAF. Au début du mois d’août (s’appuyant sur l’appel de l’IAAF), les organisateurs des marathons de Londres et Chicago avaient annoncé l’engagement d’une action légale contre la coureuse en vue d’obtenir le remboursement des primes reçues dans leurs épreuves (et pour le circuit mondial de marathon), entre 2009 et 2011. Ils réclamaient le remboursement de 1.4 millions d’euros.
L’annonce de ce raccourcissement de sanction a incité les organisateurs du marathon de Londres a évoqué une règle de l’IAAF interdisant la participation d’un athlète à une compétition tant qu’il n’a pas remboursé les primes acquises illicitement.
Bien qu’elle ait été désavouée par l’instance suprême de lutte contre le dopage, l’IAAF paraît soutenir l’accord passé entre l’AMA et la marathonienne. A n’en pas douter, celle-ci aurait beaucoup à révéler sur le système russe. Dans le premier documentaire diffusé (en décembre dernier. Un second l’a été au début de l’été) par la chaine publique allemande ARD, elle avait prétendu avoir payé 450 000 euros à des officiels russes pour éviter une sanction pour dopage. Mais, des embrouilles auraient conduit  finalement à un contrôle positif. On peut donc comprendre que Liliya Shobukhova puisse se sentir trahie et dénonce ces dirigeants. 
Nul (à part l’AMA) ne sait quelles sont les révélations faites par Liliya Shobukhova. Le  secret est bien sur nécessaire ainsi que l’affirme l’AMA qui veut protéger les données communiquées pour mieux traquer les tricheurs.
Toutefois, un lien peut être étable dans l’enchaînement des faits, survenus en un trimestre, dont nous disposons. A la fin du mois de juin, Liliya Shobukhova est suspendue (par l’AMA, suite à l’appel de l’IAAF) jusqu’au mois de mars 2016. Quasiment à la même époque, la fédération russe annonce le démantèlement de son équipe de marche et l’absence de ses marcheurs aux épreuves des championnats du monde de Pékin (fin août). En début septembre, 6 marcheurs russes de très haut niveau sont suspendus pour dopage et…. Liliya Shobukhova voit sa peine raccourcie de 7 mois.

Notons que le dispositif de repentance implique que non-observance des obligations prévues dans l’accord autorise l’Agence Mondiale à suspendre à nouveau l’athlète pour la période initialement prévue. On peut croire que la marathonienne a respecté jusqu’à présent sa part du contrat.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire