dimanche 11 octobre 2015

Logements, Les joueurs de foot confrontés à la crise


Les joueurs de football professionnels sont en butte avec le phénomène de la crise du logement. Comme tous les Algériens d’ailleurs, quel que soit leur statut social, ils éprouvent des difficultés à se loger. Malgré les salaires faramineux que la plupart d’entre eux perçoivent, ils ne peuvent se loger décemment. Il est vrai aussi que, comme certaines professions, les joueurs de football professionnels sont, dans le contexte algérien de contrat de courte durée, astreints à une certaine mobilité qui fait d’eux  des nomades qui, contrairement à leurs ancêtres, veulent profiter des commodités que propose la vie moderne. Surtout que les villes dans lesquelles ils exercent leurs activités professionnelles font partie des grandes villes du pays où les loyers sont élevés. La demande, disent les agents immobiliers, étant plus élevés que l’offre.
Le hic, car il y en a un, c’est que le contrat-type de la LNF prévoit que, à l’instar du transport et de la restauration, le logement fait partie des avantages en nature dont doit bénéficier le joueur. En conséquence, les joueurs doivent être logés par le club ou, c’est une autre option, les frais de logements doivent être supportés par les clubs.      
Dans le créneau qui intéresse cette frange de la société et des coûts qui peuvent être supportés, le choix doit être cependant relativement large avec tous ces appartements de standing et ces villas qui sont proposés à leur attention.
La gestion des clubs professionnels étant ce qu’elle est, la question du logement des joueurs ou de la prise en charge des loyers est au cœur (au même titre que le paiement des salaires ou de l’assurance sociale ou des impôts) de toutes les polémiques, les débats et proposent mille et un scénarii.
Salif Keita, sujet d’une précédente chronique, déjà au centre d’une question qui pourrait faire l’objet d’un traitement au TAS de Lausanne et compliquer encore plus les relations FAF-FIFA (résiliation du contrat et d’une tentative d’abaissement de la rémunération alors qu’il est blessé) s’ingénie à exiger via son agent un logement individuel.
Quelques semaines plutôt, Kamel Yesli, joueur franco-algérien de la JS Kabylie a fait l’objet de menaces et de harcèlement qui l’ont conduit à se réfugier dans sa famille, en France. On apprit plus tard qu’il aurait pu bénéficier d’un logement mieux sécurisé. Après une escapade de 3 semaines, il a rejoint son équipe qui lui a attribué un autre logement, condition sine qua non posée pour son retour.
Autre affaire du même genre, celle qui oppose Chicoto à son club, l’ASM Oran. Au départ, une affaire d’absence à l’entrainement la veille du repos accordé par les dirigeants du club aux joueurs avant l’Aïd El Adha. Chicoto, qui dit être un joueur qui ne crée pas de problèmes, est aussi une personne qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et connait ses droits. Toujours laissé en dernier quand il s’agit d’être payé, il a avancé, pour justifier son départ anticipé pour rejoindre sa famille installée en Tunisie, d’abord le nombre réduit de vols en direction de Tunis puis l’absence de logement à Oran puisque, le contrat de location de la villa qu’il occupait  étant arrivé à expiration, il s’est retrouvé contraint de restituer les clés (par l’intermédiaire de son agent) aux dirigeants du club.

Pour ces derniers, la solution a été vite trouvée : Chicoto devait se mettre à la recherche d’un logement, le louer et puis se faire rembourser les frais de location. Une option que l’intéressé a refusée catégoriquement. Chicoto sait lire les clauses contenues dans le contrat : «…dans mon contrat, il est mentionné que c’est la direction du club qui doit se charger des frais du logement et du transport » et, comme le dit si bien le proverbe : « Chat échaudé craint l’eau froide ». 

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