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out juste après les deux
matchs amicaux de cet automne ayant précédé la double rencontre qualificative
jouée par les Verts contre la Tanzanie dans le cadre des éliminatoires à la
Coupe du monde, Christian Gourcuff n’avait pu retenir un cri d’exaspération en
l’endroit d’abord de la presse nationale et des critiques émises à son
encontre. Ces deux rencontres amicales n’avaient pas connu le déroulement
espéré par certains adorateurs de la représentation nationale lesquels, comme
tous les supporters de part le monde, attendent énormément et souvent beaucoup
trop de sélections pas toujours dans leurs meilleures formes et se retrouvant
donc en situation compliquée suite à l’inassouvissement des fantasmes des uns
et des autres.
Gourcuff n’était pourtant
pas en terrain inconnu. Son intégration comme sélectionneur national, en lieu
et place de Vahid Halilhodzic, lui a sans doute montré ce qu’il aurait à
supporter. Souvenons-nous des moments difficiles qu’a vécus Vahid pendant toute la durée de son contrat. En lutte constante et âpre, quasiment en solitaire face à des
opposants s’appuyant sur tous les moyens possibles et imaginables pour lui lier
les mains, il est devenu en fin de parcours un héros national grandi par la
campagne brésilienne honorable où l’équipe nationale a réalisée une série de
matchs qui effacèrent le mythe de la coupe du monde de 1982 avec un moment important ponctué par une
qualification au second tour et une défaite plus que vaillante face à l’ogre
allemand qui remportera ensuite le titre mondial.
Ennemi public n°1 de la
corporation journalistique à cause de son intransigeance et de son attitude quasi
militaire pour le respect de la discipline du groupe, Vahid s’était mis à dos une grande partie de
la presse sportive (la ₺presse people foot₺) qui lui vouait
une animosité non dissimulée pour avoir réduit à presque néant les sources de
fuites d’informations. La versatilité étant la caractéristique essentielle et
fondamentale de la médiocrité, ces mêmes opposants se sont transformés en
prêcheurs laudateurs quant la gloire a choisi son camp, celui de Vahid,
toujours droit dans ses bottes, toujours écorché vif mais insensible aux propos
de ses détracteurs. On connait la suite,
le retournement de situation et la manière dont Vahid, indisposé par les
pratiques et vexations qu’il a eu à subir, quitta le confort formellement offert par l’appui du
premier magistrat du pays.
Christian Gourcuff, à cette
époque-là était quasiment dans la place. Même s’il n’était pas encore le
sélectionneur national, il était pressenti si fortement qu’il fut du voyage
brésilien à titre d’invité-observateur de ses futurs poulains. Il a pourtant
accepté, lui qui avait été couvé dans le cocon du FC Lorient, un challenge
difficile. Remplacer un Vahid ayant conduit les Fennecs sur les sommets du
football mondial n’était pas une sinécure. D’autres entraîneurs en ont fait le
constat après les grands moments du football national (1982, 1986, 1990).
Le sélectionneur national a
conclu en apothéose, comme le fit Vahid, la première partie de son contrat
d’objectifs. Il savait que l’élimination de l’EN se serait soldée
inexorablement par la mise fin à ses fonctions. Après les deux matchs amicaux
d’octobre, c’est la voie qui lui était montré par les mêmes personnes qui avaient
pris à partie Vahid. Les matchs qualificatifs n’avaient pas encore été joués
que la cause était entendue et que ses futurs points de chute étaient évoqués
et les potentiels successeurs désignés par ceux qui n’ont pourtant aucun
pouvoir de décision.
Fort du résultat du match
retour contre la Tanzanie et son score fleuve (7-0), devant une FAF, des
supporters et des journalistes admiratifs, Christian Gourcuff est en position
de force pour la reconduction-poursuite de son contrat programme et le fait savoir
provoquant, par ses ₺conditions₺, ses ₺exigences₺,
l’indignation immédiate de ses
contradicteurs toujours à l’affut.
Gourcuff et le président de
la FAF doivent se rencontrer pour discuter. Il est à parier que ces conditions,
ces exigences ne seront pas abordées en terme de moyens financiers et
logistiques (disponibles à profusion) mais via un assainissement de la
périphérie immédiate de l’EN, celle qui empoisonne le climat, l’ambiance et
déstabilise le groupe qui n’est, encore une fois et comme de tous temps, qu’un
commando qu’on envoie à la quête du Graal.
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