mardi 24 novembre 2015

Gourcuff et la FAF, A la quête du Graal


T
out juste après les deux matchs amicaux de cet automne ayant précédé la double rencontre qualificative jouée par les Verts contre la Tanzanie dans le cadre des éliminatoires à la Coupe du monde, Christian Gourcuff n’avait pu retenir un cri d’exaspération en l’endroit d’abord de la presse nationale et des critiques émises à son encontre. Ces deux rencontres amicales n’avaient pas connu le déroulement espéré par certains adorateurs de la représentation nationale lesquels, comme tous les supporters de part le monde, attendent énormément et souvent beaucoup trop de sélections pas toujours dans leurs meilleures formes et se retrouvant donc en situation compliquée suite à l’inassouvissement des fantasmes des uns et des autres.
Gourcuff n’était pourtant pas en terrain inconnu. Son intégration comme sélectionneur national, en lieu et place de Vahid Halilhodzic, lui a sans doute montré ce qu’il aurait à supporter. Souvenons-nous des moments difficiles qu’a vécus Vahid  pendant toute la durée de son contrat. En  lutte constante et  âpre, quasiment en solitaire face à des opposants s’appuyant sur tous les moyens possibles et imaginables pour lui lier les mains, il est devenu en fin de parcours un héros national grandi par la campagne brésilienne honorable où l’équipe nationale a réalisée une série de matchs qui effacèrent le mythe de la coupe du monde de 1982  avec un moment important ponctué par une qualification au second tour et une défaite plus que vaillante face à l’ogre allemand qui remportera ensuite le titre mondial.
Ennemi public n°1 de la corporation journalistique à cause de  son intransigeance et de son attitude quasi militaire pour le respect de la discipline du groupe,  Vahid s’était mis à dos une grande partie de la presse sportive (la ₺presse people foot₺) qui lui vouait une animosité non dissimulée pour avoir réduit à presque néant les sources de fuites d’informations. La versatilité étant la caractéristique essentielle et fondamentale de la médiocrité, ces mêmes opposants se sont transformés en prêcheurs laudateurs quant la gloire a choisi son camp, celui de Vahid, toujours droit dans ses bottes, toujours écorché vif mais insensible aux propos de ses détracteurs.  On connait la suite, le retournement de situation et la manière dont Vahid, indisposé par les pratiques et vexations qu’il a eu à subir, quitta  le confort formellement offert par l’appui du premier magistrat du pays.
Christian Gourcuff, à cette époque-là était quasiment dans la place. Même s’il n’était pas encore le sélectionneur national, il était pressenti si fortement qu’il fut du voyage brésilien à titre d’invité-observateur de ses futurs poulains. Il a pourtant accepté, lui qui avait été couvé dans le cocon du FC Lorient, un challenge difficile. Remplacer un Vahid ayant conduit les Fennecs sur les sommets du football mondial n’était pas une sinécure. D’autres entraîneurs en ont fait le constat après les grands moments du football national (1982, 1986, 1990).
Le sélectionneur national a conclu en apothéose, comme le fit Vahid, la première partie de son contrat d’objectifs. Il savait que l’élimination de l’EN se serait soldée inexorablement par la mise fin à ses fonctions. Après les deux matchs amicaux d’octobre, c’est la voie qui lui était montré par les mêmes personnes qui avaient pris à partie Vahid. Les matchs qualificatifs n’avaient pas encore été joués que la cause était entendue et que ses futurs points de chute étaient évoqués et les potentiels successeurs désignés par ceux qui n’ont pourtant aucun pouvoir de décision. 
Fort du résultat du match retour contre la Tanzanie et son score fleuve (7-0), devant une FAF, des supporters et des journalistes admiratifs, Christian Gourcuff est en position de force pour la reconduction-poursuite de son contrat programme et le fait savoir provoquant, par ses ₺conditions₺, ses ₺exigences₺, l’indignation immédiate de  ses contradicteurs toujours à l’affut. 
Gourcuff et le président de la FAF doivent se rencontrer pour discuter. Il est à parier que ces conditions, ces exigences ne seront pas abordées en terme de moyens financiers et logistiques (disponibles à profusion) mais via un assainissement de la périphérie immédiate de l’EN, celle qui empoisonne le climat, l’ambiance et déstabilise le groupe qui n’est, encore une fois et comme de tous temps, qu’un commando qu’on envoie à la quête du Graal.         


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