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uy Roux, l’emblématique et inamovible entraîneur de l’AJ Auxerre, était
dernièrement à Alger où, il y a bien des années, il était venu avec son équipe
disputé des matchs amicaux. Nous n’étions pas à la conférence de presse qu’il a
animée à l’hôtel Aurassi dans le cadre d’une cérémonie protocolaire. Mais
qu’importe, sous les rameaux de notre olivier, nous pouvons lire les propos de
nos confrères. Des déclarations d’une haute teneur qui malheureusement
n’imprègnent pas les esprits, survolant à très haute altitude, ceux à qui ils
sont adressés et qui devraient s’en inspirer.
L’entraîneur retraité des bancs de touche ayant rejoint un siège de
consultant dans les tribunes de presse avoue son admiration pour le football algérien
d’hier et d’avant-hier qui lui avait donné un ami dont il s’honore, un ancien
président de fédération, le docteur Maouche et des joueurs talentueux (Moussa
Saïb et Abdelhafid Tasfaout) qui se sont fait un nom sous les couleurs
auxerroise et ont hissé le club parmi l’élite du football français dont il dit
(et donc a retenu) que « c’étaient deux grands joueurs et aussi très
éduqués ». Avec ces deux qualificatifs, Guy Roux dont la
réputation n’est plus à faire, les a hissés sur un piédestal dont ils seront
éternellement indéboulonnables. Surtout que rapportent nos confrères, il aurait
également indiqué « j’ai rarement vu des joueurs aussi gentils
et sérieux au travail ». Poursuivant avoir été « vraiment
impressionné par leur sérieux et leur savoir-faire footballistique »,
il retient également que ce furent des « hommes avec des valeurs
humaines » bien que les deux fussent dissemblables puisque l’un
« venait d’un petit village » et l’autre « natif
d’Oran ».
Faisant un saut dans le temps, le prolixe entraîneur technicien du Centre
de la France, évoque aussi deux joueurs qui firent les beaux jours de l’AJ
Auxerre (Hassan Yebda et Rafik Djebbour) et firent le bonheur de l’Equipe
Nationale. Bien que Guy Roux ne l’ait pas explicitement dit, nous remarquerons
que ce sont deux moments forts de l’histoire du football national qui sont
rappelés. Un premier où les talents formés localement étaient exportés et un second, plus actuel,
où au contraire ces mêmes talents formés par les centres de formation français
sont appelés en équipe nationale.
Guy Roux n’est pas entré dans ces considérations. Dans son esprit, nous
semble-t-il, il s’agit d’un seul et unique football algérien qui, selon ses
dires, est « très technique » et dont il affirme que, en un suprême
éloge qui devrait rendre radieux les supporters des Fennecs, il a « toujours comparé les Algériens
aux Brésiliens » en ajoutant, dans une sublime et incroyable
référence et révérence, « notamment dans la finesse des gestes
techniques ». De quoi fermer le clapet de certains.
Comme de bien entendu, Guy Roux a été invité à parler de son compatriote
Christian Gourcuff, présentement sélectionneur des Verts après avoir longuement
tenu les rênes techniques du FC Lorient et dont on nous dit que c’est un
éducateur-formateur. Après avoir déclaré que c’est quelqu’un qu’il apprécie et
estime beaucoup, il aura une très belle formule, bien que sibylline, (il faut
se remettre dans le contexte algérien qui fait que beaucoup pousse à un renvoi
du sélectionneur) qui cependant prend en compte un grand nombre des aspects qui
caractérisent le football algérien : « si vous voulez avoir une équipe
joueuse qui pratique un beau football, c’est vraiment l’homme le plus
indiqué ».
Christian Gourcuff n’est pas que cela. Guy Roux le décrit comme un
entraîneur en qui on peut faire « confiance en matière de formation et de
savoir-faire dans le domaine du football ». Un compliment de la
part d’un technicien connu pour avoir fait de l’AJ Auxerre une équipe qui
compte dans le championnat français avec des moyens dérisoires et des joueurs
inconnus devenus, après leurs passages dans ce club, de véritables stars du
football international.
Guy Roux va encore plus loin que ce qu’on lui demandait. A moins bien sur
que cela soit ce qu’attendaient des confrères désemparés, ballotés entres leurs
rêves et la dure réalité. Guy assène une certitude, celle des hommes sûrs d’eux
et des connaissances acquises : « les Algériens sont des joueurs
habiles et avec cette qualité-là, Gourcuff va certainement réussir parce qu’il
a les joueurs qui répondent à sa méthode de jeu ».
Roux connait le contexte dans lequel évolue son compatriote. Il sait et
le dit ouvertement que « les Algériens tout comme les gens du Midi
sont impatients ».
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