lundi 2 novembre 2015

Le regard des autres, Guy Roux raconte le football algérien


G
uy Roux, l’emblématique et inamovible entraîneur de l’AJ Auxerre, était dernièrement à Alger où, il y a bien des années, il était venu avec son équipe disputé des matchs amicaux. Nous n’étions pas à la conférence de presse qu’il a animée à l’hôtel Aurassi dans le cadre d’une cérémonie protocolaire. Mais qu’importe, sous les rameaux de notre olivier, nous pouvons lire les propos de nos confrères. Des déclarations d’une haute teneur qui malheureusement n’imprègnent pas les esprits, survolant à très haute altitude, ceux à qui ils sont adressés et qui devraient s’en inspirer.
L’entraîneur retraité des bancs de touche ayant rejoint un siège de consultant dans les tribunes de presse avoue son admiration pour le football algérien d’hier et d’avant-hier qui lui avait donné un ami dont il s’honore, un ancien président de fédération, le docteur Maouche et des joueurs talentueux (Moussa Saïb et Abdelhafid Tasfaout) qui se sont fait un nom sous les couleurs auxerroise et ont hissé le club parmi l’élite du football français dont il dit (et donc a retenu) que « c’étaient deux grands joueurs et aussi très éduqués ». Avec ces deux qualificatifs, Guy Roux dont la réputation n’est plus à faire, les a hissés sur un piédestal dont ils seront éternellement indéboulonnables. Surtout que rapportent nos confrères, il aurait également indiqué « j’ai rarement vu des joueurs aussi gentils et sérieux au travail ». Poursuivant avoir été « vraiment impressionné par leur sérieux et leur savoir-faire footballistique », il retient également que ce furent des « hommes avec des valeurs humaines » bien que les deux fussent dissemblables puisque l’un « venait d’un petit village » et l’autre « natif d’Oran ». 
Faisant un saut dans le temps, le prolixe entraîneur technicien du Centre de la France, évoque aussi deux joueurs qui firent les beaux jours de l’AJ Auxerre (Hassan Yebda et Rafik Djebbour) et firent le bonheur de l’Equipe Nationale. Bien que Guy Roux ne l’ait pas explicitement dit, nous remarquerons que ce sont deux moments forts de l’histoire du football national qui sont rappelés. Un premier où les talents formés localement  étaient exportés et un second, plus actuel, où au contraire ces mêmes talents formés par les centres de formation français sont appelés en équipe nationale.
Guy Roux n’est pas entré dans ces considérations. Dans son esprit, nous semble-t-il, il s’agit d’un seul et unique football algérien qui, selon ses dires, est « très technique » et dont il affirme que, en un suprême éloge qui devrait rendre radieux les supporters des Fennecs,  il a « toujours comparé les Algériens aux Brésiliens » en ajoutant, dans une sublime et incroyable référence et révérence, « notamment dans la finesse des gestes techniques ». De quoi fermer le clapet de certains.
Comme de bien entendu, Guy Roux a été invité à parler de son compatriote Christian Gourcuff, présentement sélectionneur des Verts après avoir longuement tenu les rênes techniques du FC Lorient et dont on nous dit que c’est un éducateur-formateur. Après avoir déclaré que c’est quelqu’un qu’il apprécie et estime beaucoup, il aura une très belle formule, bien que sibylline, (il faut se remettre dans le contexte algérien qui fait que beaucoup pousse à un renvoi du sélectionneur) qui cependant prend en compte un grand nombre des aspects qui caractérisent le football algérien : « si vous voulez avoir une équipe joueuse qui pratique un beau football, c’est vraiment l’homme le plus indiqué ».
Christian Gourcuff n’est pas que cela. Guy Roux le décrit comme un entraîneur en qui on peut faire « confiance en matière de formation et de savoir-faire dans le domaine du football ». Un compliment de la part d’un technicien connu pour avoir fait de l’AJ Auxerre une équipe qui compte dans le championnat français avec des moyens dérisoires et des joueurs inconnus devenus, après leurs passages dans ce club, de véritables stars du football international.
Guy Roux va encore plus loin que ce qu’on lui demandait. A moins bien sur que cela soit ce qu’attendaient des confrères désemparés, ballotés entres leurs rêves et la dure réalité. Guy assène une certitude, celle des hommes sûrs d’eux et des connaissances acquises : « les Algériens sont des joueurs habiles et avec cette qualité-là, Gourcuff va certainement réussir parce qu’il a les joueurs qui répondent à sa méthode de jeu ».
Roux connait le contexte dans lequel évolue son compatriote. Il sait et le dit ouvertement que « les Algériens tout comme les gens du Midi sont impatients ».    

   

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