lundi 9 novembre 2015

Mounir Acherki, Jugé pour "importation, acquisition et détention" d’EPO

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Dans quelques jours, l’athlète français Mounir Acherki, dont le nom (si l’on suit l’approche de Robert Menard, ancien premier responsable de « Reporters sans frontières », actuellement maire de Béziers dans la Sud de la France, positionné à la droite de l’échiquier  politique, proche de Front National qui n’apprécie les immigrés que lorsqu’ils sont loin de l’hexagone) indique bien ses origines maghrébines, sera à la barre du tribunal  correctionnel de Colmar pour « importation, acquisition et détention » de produits dopants, des flacons d’EPO que cet athlète alsacien se serait procuré, via internet et un site d’Extrême Orient, pendant la période comprise entre novembre 2013 à avril 2015.
Les informations diffusées par la presse régionale (L’Est républicain et DNA) indiquent que l’accusation retenue contre lui reposerait sur six commandes dont le montant varie, selon les sources, entre 1 300 et 3.000€.
Mounir Acherki était sous surveillance douanière  pratiquement dès sa première commande. Les douaniers auraient intercepté, à la fin de l’année 2013, un premier « colis »  qui avait  été remis dans le circuit de distribution afin de repérer les membres d’un présumé réseau d’importation de produits dopants. Ce réseau a pris une certaine consistance si ce n’est que Mounir Acherki, prétextant des motifs divers, se serait servi de plusieurs prête-noms et aurait manipulé des membres de son entourage (dont trois athlètes de son club) utilisés comme « boîtes aux lettres ».
A la fin du mois de septembre dernier, son domicile a été perquisitionné et il avait placé pendant quelques heures en garde à vue par les enquêteurs de la PJ de Mulhouse qui ont rapidement abandonné l’hypothèse « d’un trafic d’ampleur ». N’ayant jamais fait l’objet d’un contrôle positif, le coureur de Colmar est traduit devant la justice en tant que consommateur de produits dopants.
Dans le milieu de l’athlétisme alsacien, depuis le début de l’année 2015, l’ouverture du « dossier Acherki » a eu pour conséquence la multiplication des contrôles antidopage. On dit dans la région de Colmar-Nancy qu’en cinq mois, le champion de France du 5 000 mètres, Benjamin Choquert, aurait été contrôlé une demi-douzaine de fois et que six contrôles inopinés (urinaires et sanguins) ont si été effectués au stade de Tomblaine (où Taoufik Makhloufi a battu le record d’Algérie du 1 000 mètres) dans la seule journée du 29 juin.
Evidemment la colère gronde, la tranquillité des coureurs à pieds a subi un coup qu’il sera difficile de pardonner. Son ancien entraîneur, s’estimant trahi par l’athlète, s’est mis à la disposition de la fédération française d’athlétisme  dans la perspective d’une éventuelle instruction fédérale du dossier.
Cependant, Mounir Acherki (34 ans) qui était un bon coureur  régional, habitué des podiums en Alsace et en Lorraine,  deux provinces frontalière de l’Allemagne  ayant historiquement  alimenté les convoitises territoriales sur les deux rives du Rhin et ayant conduit à des guerres internationales (1870 et Première guerre mondiale en 14-18), avait marqué les esprits, ces deux dernières années en battant tardivement, de près de deux secondes, son record personnel du 1 500m (3’42’’39, en 2014) et surtout en améliorant d’1 minute15 secondes  sa meilleure performance personnelle sur le 10 kilomètres route en janvier 2015 (29’10 contre 30’25), ce qui lui a valu d’établir la cinquième meilleure performance française de la saison.
Les informations publiées par la presse locale laissent entendre que Mounir Acherki encourt  une peine de cinq ans de prison et une amende 75 000 € et qu’il pourrait en plus  être amené à verser des dommages et intérêts à la ou aux victime(s) d’usurpation d’identité dont une seule se serait portée partie civile à la fin du mois d’octobre. Cependant, les mêmes journaux laissent croire à une clémence du tribunal du fait qu’il n’y aurait pas eu revente des produits importés.

Pour les mêmes faits, la loi algérienne (loi 13.O5 du 23 juillet 2013)  prévoit, en son article 223 (repris in extenso), qu’ « est puni d’un emprisonnement de six (6) mois à deux (2) ans et d’une amende de 500 000 DA à 1 000 000 DA, toute personne qui enfreint les dispositions de l’article 192 ci-dessus ou s’oppose aux mesures de contrôle des agents prévus à l’article 221 ci-dessus ».

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