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Dans quelques jours, l’athlète français Mounir Acherki, dont le nom
(si l’on suit l’approche de Robert Menard, ancien premier responsable de « Reporters
sans frontières », actuellement maire de Béziers dans la Sud de la France,
positionné à la droite de l’échiquier
politique, proche de Front National qui n’apprécie les immigrés que
lorsqu’ils sont loin de l’hexagone) indique bien ses origines maghrébines, sera
à la barre du tribunal correctionnel de
Colmar pour « importation, acquisition et détention » de produits dopants,
des flacons d’EPO que cet athlète alsacien se serait procuré, via internet et
un site d’Extrême Orient, pendant la période comprise entre novembre 2013 à
avril 2015.
Les informations diffusées par la presse régionale (L’Est
républicain et DNA) indiquent que
l’accusation retenue contre lui reposerait sur six commandes dont le montant
varie, selon les sources, entre 1 300 et 3.000€.
Mounir Acherki était sous surveillance douanière pratiquement dès sa première commande. Les
douaniers auraient intercepté, à la fin de l’année 2013, un premier « colis » qui avait
été remis dans le circuit de distribution afin de repérer les membres
d’un présumé réseau d’importation de produits dopants. Ce réseau a pris une
certaine consistance si ce n’est que Mounir Acherki, prétextant des motifs
divers, se serait servi de plusieurs prête-noms et aurait manipulé des membres
de son entourage (dont trois athlètes de son club) utilisés comme « boîtes
aux lettres ».
A la fin du mois de septembre dernier, son domicile a été
perquisitionné et il avait placé pendant quelques heures en garde à vue par les
enquêteurs de la PJ de Mulhouse qui ont rapidement abandonné l’hypothèse « d’un
trafic d’ampleur ». N’ayant jamais fait l’objet d’un contrôle positif,
le coureur de Colmar est traduit devant la justice en tant que consommateur de
produits dopants.
Dans le milieu de l’athlétisme alsacien, depuis le début de l’année
2015, l’ouverture du « dossier Acherki » a eu pour
conséquence la multiplication des contrôles antidopage. On dit dans la région
de Colmar-Nancy qu’en cinq mois, le champion de France du 5 000 mètres,
Benjamin Choquert, aurait été contrôlé une demi-douzaine de fois et que six
contrôles inopinés (urinaires et sanguins) ont si été effectués au stade de
Tomblaine (où Taoufik Makhloufi a battu le record d’Algérie du 1 000
mètres) dans la seule journée du 29 juin.
Evidemment la colère gronde, la tranquillité des coureurs à pieds a
subi un coup qu’il sera difficile de pardonner. Son ancien entraîneur,
s’estimant trahi par l’athlète, s’est mis à la disposition de la fédération
française d’athlétisme dans la
perspective d’une éventuelle instruction fédérale du dossier.
Cependant, Mounir Acherki (34 ans) qui était un bon coureur régional, habitué des podiums en Alsace et en
Lorraine, deux provinces frontalière de
l’Allemagne ayant historiquement alimenté les convoitises territoriales sur les
deux rives du Rhin et ayant conduit à des guerres internationales (1870 et
Première guerre mondiale en 14-18), avait marqué les esprits, ces deux
dernières années en battant tardivement, de près de deux secondes, son record
personnel du 1 500m (3’42’’39, en 2014) et surtout en améliorant d’1 minute15
secondes sa meilleure performance personnelle
sur le 10 kilomètres route en janvier 2015 (29’10 contre 30’25), ce qui lui a valu
d’établir la cinquième meilleure performance française de la saison.
Les informations publiées par la presse locale laissent entendre que Mounir
Acherki encourt une peine de cinq ans de
prison et une amende 75 000 € et qu’il pourrait en plus être amené à verser des dommages et intérêts
à la ou aux victime(s) d’usurpation d’identité dont une seule se serait portée
partie civile à la fin du mois d’octobre. Cependant, les mêmes journaux
laissent croire à une clémence du tribunal du fait qu’il n’y aurait pas eu
revente des produits importés.
Pour les mêmes faits, la loi algérienne (loi 13.O5 du 23 juillet
2013) prévoit, en son article 223
(repris in extenso), qu’ « est
puni d’un emprisonnement de six (6) mois à deux (2) ans et d’une amende de 500 000 DA à 1 000
000 DA, toute personne qui enfreint les dispositions de l’article 192 ci-dessus ou s’oppose aux
mesures de contrôle des agents prévus à l’article 221 ci-dessus ».
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