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eudi 26 novembre, au cours
d’une conférence de presse tenue à l’issue de la réunion du conseil de l’IAAF
devant examiner les suites des affaires de dopage, d’extorsion de fonds et de
corruption qui ternissent la fédération international d’athlétisme et son
membre (la fédération de Russie, l’ARAF), et comme pour clôturer en un bouquet
final digne des arts pyrotechniques, une semaine mouvementée ayant vu le
président de l’instance sportive internationale être malmené par la presse de
son pays, puis d’Europe à la suite de la découverte d’un courriel, lord
Sébastian Coe a annoncé qu’il abandonnait ses fonctions d’ambassadeur de la
firme équipementière américaine Nike. Le siège social de cette entreprise se
trouve à une centaine de kilomètres d’Eugène, dans l’Etat de l’Oregon, qui s’était vue confier, contre toute attente et en dépit
des règles de procédure, l’organisation des championnats du monde d’athlétisme
de 2021. Sébastian Coe avait été pointé du doigt dans une affaire de conflit
d’intérêts. Il aurait du lobbying pour le compte de cette entreprise de
fabrication d’équipements sportifs auprès de Lamine Diack, président de l’IAAF
jusqu’au mois d’août dernier et auquel il a succédé.
Sébastian Coe, en position
défensive, continue de soutenir fermement que pour lui, contrairement aux
allégations qui sont apparues avant et après son élection à la tête de
l’instance faîtière de l’athlétisme, « il n’y avait pas de conflit
d’intérêts ». Cependant, nous devons observer que la position de
l’ « honorable » (c’est le qualificatif que l’on accorde aux
pairs d’Angleterre) lord Sébastian Coe était devenue de plus en plus délicate
avec la médiatisation des affaires de dopage et de corruption dans lesquelles
sont impliquées quelques uns des plus hautes responsables du système de
gouvernance de la première discipline olympique qui risque même (si les
dirigeants de l’AMA réussissent leur plan) à être interdite des prochains jeux
olympiques.
L’ « affaire
Sébastian Coe- Nike » portait en elle un risque supplémentaire
d’implosion. Au sujet de la désignation d’Eugène, Sébastian Coe (alors
vice-président de l’IAAF, avait eu au moins l’intelligence de reconnaitre qu’
« il
est clair que la perception (des choses) et la réalité ont été horriblement
altérées ». Il poursuit donc sa démarche de réinsertion dans la
normalité en affirmant rompre une
relation devenu compromettante avec une entreprise industrielle et commerciale
qui a généré en 2014 un bénéfice de 25 milliards de dollars. Il déclara à ce
propos, « J’ai quitté mon rôle
d’ambassadeur pour Nike que j’avais depuis 38 ans » par ce que la
situation n’était « pas bonne pour l’IAAF et pas bonne pour Nike». Avec cette rupture, Sébastian Coe a fait un
choix qui entraîne la perte de la rétribution (12 000 euros/mois) que lui
versait, la marque d’équipement « à la virgule ». Bien que
n’étant pas rémunéré également en tant que président de l’IAAF, le lord anglais
n’est cependant pas sans ressources
puisqu’il serait président d’une société de marketing sportif.
Bien évidemment, la décision prise par l’ancien champion de demi-fond
(1 500 et mile) a été saluée par ses pairs, ceux qui l’avaient élu à cette
haute fonction. Parmi ceux-ci, le
président de la Fédération française d’athlétisme croit fermement que «ce
qu'il a fait est courageux ». Il remarque aussi qu’avec une telle
décision, Coe « a clarifié la situation alors que la
commission d'éthique ne l'obligeait pas à prendre cette décision ».
Dans un lyrisme très français hérité de la littérature médiévale et de cape et
d’épée, le président de la FFA répète que cette décision est « courageuse
et chevaleresque » et que « c'est un sujet de polémique qui
s'éteint tout d'un coup ».
En Algérie, ce genre de situations très équivoques existerait. Des
informations devant être toutefois confirmées laissent entendre que l’athlétisme
national (une discipline secoué par quelques cas de dopage dont un a touché de
très près le président de la fédération) serait confronté à une situation
similaire (toutes proportions gardées
bien sur) et que certains dirigeants n’auraient pas cette clairvoyance en
mêlant fonction élective avec intérêts personnels et/ou familiaux. Sur ce plan,
il doit être reconnu que Sébastian a, de tous temps, fait preuve de
transparence et n’a jamais caché ses rapports avec Nike.
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