N
|
ous avons ici même, il y a quelques jours, aborder la complexité de la
relation liant la nouvelle génération de joueurs franco-algériens, la FAF et
l’équipe des Fennecs. Une relation (que certains veulent conflictualiser
puisque, semble-t-il, dans notre société, seules les divergences de points de
vue, d’appréciations, les polémiques stériles donnent du piment à
l’existence) marquée par la
temporisation des premiers et la précipitation des dirigeants du football. Il
ne fait aucun doute que, dans les semaines à venir, les hostilités vont être
déclenchées et que tous les moyens seront utilisés pour ramener à la raison ces
récalcitrants, ces jeunes joueurs de football imperméables aux raisons
fédérales et de la communauté footballistique nationale. Des raisons fondées
sur une perception historique de l’algérianité qui n’est pas, à n’en pas
douter, la leur.
Chacune des deux parties détient le ballon. L’une au bout de ses
pieds, l’autre entre les mains. Toutes les deux ont des projets. Pour les
joueurs, ces projets sont individuels et les concernent au premier degré en
particulier dans le choix de vie et de carrière. Problématique cornélienne s’il
peut en être. On ne peut les contraindre à ne pas réfléchir sur une situation
difficile qui n’est pas uniquement celui du choix entre deux sélections
nationales (la question n’est pas encore posée et risque de ne pas l’être pour
beaucoup d’entre eux) mais sur les avantages de l’une ou l’autre éventualité.
Ne soyons pas indifférent aux réflexions et autres considération qui peuvent
intervenir lorsqu’on examine sereinement les perspectives qui leurs sont
offertes dont celles bien réelles et effectives de jouer, pendant quelques
années ou quelques rencontres, avec les équipes de France jeunes disputant des
matchs d’un niveau élevé contre des équipes
européennes et mondiales et la certitude
d’un strapontin, d’une place dans la liste élargie (compte tenu de la qualité
actuelle et des avantages comparatifs des joueurs titulaires et remplaçants des
Verts) de l’équipe d’Algérie confortée par l’impossibilité causée par les
embuches de leurs employeurs étrangers à rejoindre les équipes algériennes
jeunes non soumises aux dates FIFA.
Pour les dirigeants, motivés par d’autres considérations dont ne sont
pas exclues celles liées à un plan de carrière post-retraite professionnelle
dans des sphères autres, sont mus par l’effet de l’immédiateté, d’une réaction
positive immédiate qui mettrait en valeur leurs compétences managériales dans
un contexte psychosociologique de poursuite de la légitimation historique du
pouvoir dominant finissant.
La sur-médiatisation est certainement le travers majeur de la caste dirigeante
du football national ainsi que le démontre les fuites d’informations et les
accointances avec les milieux journalistiques utilisés comme moyen de pression
et de conditionnement des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Prenant au
pied de la lettre, ce concept de communication qui serait la caractéristique de
la transparence que l’on voudrait concéder à la gestion des affaires du
football national. Une communication débridée, à l’emporte pièce, dans
l’outrance alors que dans ces cas d’une sensibilité extrême (si l’on prend en
compte les substrats émotionnels, historiques, etc. marquant les relations
bilatérales) alors que c’est le silence du protocole diplomatique qui devrait
être de mise. Les passages en force, la manipulation des esprits sont mis en
valeur par les réactions intempestivement exagérées à ce qui est perçu comme un
échec alors qu’il n’est que mise en attente, marqueur n’ont pas d’une indécision ou d’une trahison, mais de
la longue mise en route d’un processus de maturation dont l’intégration à
l’équipe nationale est l’étape finale. Le dévoilement des intentions des
instances fédérales algériennes contribuent immanquablement à une réaction en
chaîne de la part des dirigeants de clubs étrangers auxquels on ne peut pas
reprocher un nationalisme aussi exagéré que le notre dont ces franco-algériens
sont la cible. L’ « affaire Fekir Nabil » n’a pas
été assimilée dans l’ensemble de ses implications. Malheureusement.
La politique de renforcement des Verts par les franco-algériens est
aussi matérialisée (à tous les niveaux de la hiérarchie du football
professionnel) par l’ostentation, par cette volonté d’afficher pour les uns (la
fédération) son aisance financière et pour les clubs par l’illusion de richesse
se traduisant, dans la relation médiatique documentée des rencontres entre les
dirigeants (ou le sélectionneur national) et les joueurs démarchés dans des
hôtels dont on met en première intention le luxe pour signifier sans doute que
les gros moyens ont été employés alors que le but essentiel est
d’impressionner.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire